Jason Yon Snoeck, à droite | © Sojasun
A seulement vingt-neuf ans, Jason Yon Snoeck entamera l’an prochain sa quatrième saison en tant que directeur sportif de la Sojasun espoir-ACNC. Mais avant de se plonger sur un exercice 2019 qui s’annonce une nouvelle fois prometteur du côté de la Sojasun, Jason Yon Snoeck a pris le soin de se confier sur le cru 2018.
Jason, quel bilan tirez-vous de cette saison 2018 ?
Notre bilan est très positif. Nos vingt-six victoires réparties entre quatorze coureurs prouvent que notre collectif est fort. Entre les coureurs, le leadership a tourné. C’est un véritable échange, dans les rôles, tout le temps, qui nous a permis d’avoir cette régularité tout au long de la saison et ces nombreuses victoires.
Et une deuxième place finale en Coupe de France…
Cette deuxième place est une grande satisfaction. Comme le fait d’avoir permis à trois de nos coureurs de rejoindre les rangs professionnels. Avec Emmanuel Morin chez Cofidis, Clément Davy chez Groupama-FDJ Continentale et Tony Hurel chez Saint-Michel Aubert93, trois de nos coureurs ont rejoint trois équipes différentes. Nous n’avons pas le statut d’équipe réserve, ce qui représente un avantage. Nous sommes libres de nos mouvements. Nous pouvons être en relation avec plusieurs directeurs sportifs.
Quel est votre meilleur souvenir de la saison ?
(Il réfléchit) Il y en a plusieurs. Maël Guégan qui remporte le Souvenir Louison Bobet à domicile. Tony Hurel qui remporte une étape sur le Tour du Loir-et-Cher. Ou Emmanuel Morin qui s’impose sur la Manche-Atlantique. Ce ne sont que des beaux souvenirs. Chacun de nos coureurs a pu s’exprimer sur différents types de terrains.
Quel regard portez-vous sur Tony Hurel et Julien Guay, des coureurs d’expérience, qui ont réalisé une grande saison ?
Avec Maxime Renault, ils étaient les capitaines de route désignés en début de saison. Ils ont parfaitement transmis leur expérience à nos jeunes coureurs, en tenant un rôle important pendant les courses.
Derrière les jeunes Stylianos Farantakis et Willy Arthus se sont eux aussi distingués…
J’attends d’eux qu’ils deviennent les cadres de l’équipe la saison prochaine. Ce sont les deux plus anciens de l’effectif. J’espère qu’ils vont pouvoir prendre le groupe en mains et tirer tout le monde vers le haut. J’espère aussi qu’ils rejoindront les rangs professionnels à la fin de la prochaine saison.
La Sojasun, c’est vingt-six victoires en 2018 | © Gus Sev
Un mot sur les mouvements à l’intersaison ?
Nous avons signé huit nouveaux coureurs. Il était temps de repartir sur un nouveau cycle, avec des jeunes. Au total, nous aurons onze espoirs sur un groupe de quinze coureurs. J’attends de Maël Guégan, Jason Tesson et Adrien Lagrée qu’ils passent un pallier et puissent encadrer ces nouveaux coureurs.
Est-il aujourd’hui plus difficile de convaincre et d’attirer des jeunes coureurs ?
Il y a de moins en moins de coureurs sur le marché par rapport aux autres années. Mais il y a toujours autant de clubs. On entre dans un effet de surenchère, ce qui n’est pas bon pour le cyclisme. Le prix des engagements va aussi augmenter à partir de l’an prochain. Cela pourrait mettre en danger beaucoup d’équipes.
Le cyclisme amateur est-il en perte de vitesse ?
Je n’irais pas jusque-là. Mais le cyclisme vit une période difficile. Nous ne sommes pas dans les meilleures années du vélo en France.
Selon-vous, le format de la Coupe de France doit-il évoluer ?
Je pense que oui. Comme on peut le constater, certaines équipes vivent des fins de saison très compliquées, avec beaucoup de pression. Prenez l’exemple d’Océane Top 16, équipe emblématique, qui se retrouve reléguée en DN2. Cela peut entraîner la chute d’une structure. Il y a beaucoup d’enjeux derrière une descente. Avec ce système de point, il est difficile de valoriser la gagne. La Coupe de France est-elle valorisante aujourd’hui ? Je ne sais pas.
Quels seront les grands objectifs de l’équipe la saison prochaine ?
Les objectifs ne changent pas. Bien figurer en classe 2 et notamment sur le Tour de Bretagne. Et pourquoi, aussi, ne pas aller chercher le titre de champion de France ? Il est compliqué de le fixer comme objectif, mais nous aimerions être présent devant. En Coupe de France, nous n’avons pas d’objectifs particuliers. On verra comment se dérouleront les premières manches et nous aviserons. Ce que nous souhaitons vraiment, c’est conserver ce goût de la gagne.
Propos recueillis par Romain Boisaubert