Sébastien Fournet-Fayard était au départ du 9ème Tour du Rwanda du 12 au 19 novembre qui a vu la victoire du rwandais Joseph Areruya (Dimension Data).C’est la quatrième fois que le coureur français s’expatrie pour courir en Afrique, il revient sur cette épreuve pour Vélo101.
Comment avez-vous fait pour participer au Tour du Rwanda ?
J’ai participé au tour du Rwanda avec l’équipe de Haute-Savoie Rhône-Alpes. C’est avec cette même équipe que l’année dernière j’ai pris part de cette course.
Quelles sont les contraintes logistiques quand on participe à une course sur le continent africain ? (Logements, déplacements, matériel, nutrition…)
C’était la 4e fois pour ma part que je participais à une course sur le continent africain, le logement au Rwanda s’effectue dans de bons hôtels. L’équipe disposait d’un véhicule pour suivre la course. En principe les arrivées d’étapes étaient proches de nos hôtels. S’il y avait un transfert, celui-ci s’effectuait en bus et en camion pour transporter les vélos. Au niveau de la nutrition, j’ai été très prudent par le passé je suis déja tombé malade et l’an dernier j’ai du quitter la course pour cette raison…il suffit simplement d’être attentif.
Quand êtes-vous arrivé sur place ? Est-ce que l’adaptation a été difficile ?
Nous sommes arrivés le jeudi soir sur place, la course commençant le dimanche par un prologue. L’acclimatation n’a pas été facile à cause de l’altitude, mais aussi à cause des températures bien plus élevées qu’en France pendant cette période…il neigeait quand je suis parti !
Comment réagit le public au Rwanda pour une course de cyclisme ?
La ferveur pour le cyclisme au Rwanda est énorme. Il y a des milliers de personnes au bord des routes. Sur les réseaux sociaux, on a pu voir des photos avec un public digne du Tour de France.
Comment était le parcours proposé par les organisateurs ?
Le Tour du Rwanda est un parcours très vallonné et montagneux, le pays s’appelle le pays aux mille collines ,nous avons eu des montées de 10 à 30kms avec des altitudes proches de 2600m.
Comment sont les routes au Rwanda ?
Au niveau des routes, il n’y a pas de problèmes de sécurité, elles sont larges et les gens très respectueux.
Comment s’est passé pour vous et pour l’équipe ce Tour du Rwanda ?
Au niveau de la course, j’avais des ambitions sur ce tour. Malheureusement, je n’ai jamais eu la condition que j’espérais, j’ai manqué de fraicheur. Je pense que c’est à cause de ma longue saison (95 jours de courses depuis février) et de ma préparation un peu trop conséquente en fin de saison. Matthieu Jeannès fut notre leader sur cette course, il termine 7e du classement général , je me suis mis à son service voyant que mes sensations n’étaient pas super. Je tenais dès le début de l’année à prolonger ma saison jusqu’au Rwanda, un mois après les autres coureurs. L’an dernier, je n’ai pas pu défendre mes chances. L’an prochain je serai amené à commencer ma saison plus tard, un heureux événement étant prévu mi-février ! Malgré la déception cela m’aura aussi permis de faire une année pleine , l’une de mes meilleures saisons.
Qu’est-ce que ça vous a apporté au niveau personnel et sportif de participer à ce Tour du Rwanda ?
Pour ma part c’est aussi une expérience humaine, on redescend sur terre quand on côtoie des gens qui gagnent 50 euros par mois… Les paysages sont magnifiques et j’aime courir, si je pouvais courir douze mois sur douze je le ferais ! J’ai eu la chance durant ma carrière de voyager dans beaucoup de pays. J’aurais préféré certes faire une carrière chez les professionnels, mais on ne m’a pas forcément laissé la chance de m’exprimer. Tant que j’aurai cette passion je continuerai à m’amuser sur des courses et à profiter de cette chance que j’ai de pouvoir voir le monde grâce au vélo. Je commence à connaitre toutes les courses amateurs en France et de participer à ce genre d’épreuves permet de changer mon programme de courses, et de remplir mon palmarès avec ces nouvelles épreuves.
Est-ce que pour vous c’est important d’envoyer de jeunes coureurs français découvrir de courses à l’étranger ?
Je pense qu’il faut être prudent avec ces courses. Elles décalent la saison, mais au niveau de l’hygiène aucun souci si on reste prudent avec les règles à adopter en Afrique. Une course de huit jours montagneuse peut aussi permettre à un jeune de progresser physiquement.
Vous avez connu le monde pro et la DN1, qu’elles sont les différences avec une épreuve comme le Tour du Rwanda ?
Le niveau de la course est élevé, il y avait par exemple la réserve de Dimension Data, des équipes très bien structurées . Je ne pense pas qu’ils aient un problème de niveau pour pouvoir être performant en Europe, tout simplement la culture est différente et l’adaptation difficile, tout est différent ici !
Les coureurs africains ont-ils progressé par rapport à l’année dernière ?
je n’ai pas senti forcement que les coureurs africains étaient plus fort que l’an dernier, mais il est vrai que certains m’impressionnaient de par leur ténacité et leur motivation, ils ne veulent pas décevoir leur public
Quels sont les coureurs qui vous ont le plus impressionné ?
Les coureurs qui m’ont impressionné sont ceux de Dimension Data, ils maitrisaient la course parfaitement, ils imposaient le tempo tous les jours en tête de course. Les Rwandais Jean Bosco et Valens étaient aussi très forts physiquement.