Erwan, tu étais mercredi à Dinard pour découvrir, le temps d’une journée, l’équipe Bretagne-Séché Environnement. Comment as-tu été amené à participer à ce stage ?
Emmanuel Hubert m’a contacté une dizaine de jours avant. Il souhaitait convier quelques Espoirs bretons au stage de l’équipe, qui est rassemblée toute la semaine du côté de Saint-Malo. J’avais déjà eu quelques contacts avec cette équipe en fin de saison, c’était pour moi l’occasion de voir comment ça se passait dans le groupe.
Comment s’est passée ta journée avec les pros ?
Au matin, nous sommes allés rouler. Nous avons fait 85 kilomètres avec l’équipe. C’était bien sympa, même si on a pris un peu de pluie, mais c’est assez habituel en Bretagne ! Ça m’a aussi permis de découvrir des gars de l’équipe que je ne connaissais pas. Nous avons mangé ensemble le midi puis nous avons fait une initiation à une étape de gainage avec les coureurs de l’équipe.
Qu’as-tu retenu de cette journée ?
D’abord qu’il y a une très bonne ambiance dans le groupe. Ça s’est vu assez rapidement pendant la sortie puis à table. Ça motive encore plus pour essayer d’arriver à ce niveau-là dans les années à venir.
Cette saison, on t’a vu signer de beaux résultats et intégrer plusieurs fois l’équipe de France Espoirs, qu’en garderas-tu ?
C’est un bon bilan mais qui reste un peu mitigé parce qu’il m’a manqué une grande victoire. Mon début de saison a été assez compliqué à cause de mes études car je ne disposais d’aucun horaire aménagé (NDLR : Erwan Téguel a validé en juin un DUT Gestion des Entreprises et des Administrations). J’avais 35 heures de cours chaque semaine et je ne pouvais pas m’entraîner. Une fois libéré des études, ça a été beaucoup mieux. J’ai eu la chance d’être sélectionné en équipe de France sur la deuxième partie de saison, avec une participation au Tour de l’Avenir pour point d’orgue.
Comment es-tu parvenu à concilier une riche saison 2012 avec tes études sur la première partie de saison ?
Je m’entraînais le soir, limite de nuit ! Du coup je ne faisais pas de grande sortie dans la semaine et j’arrivais en course un peu juste foncièrement. J’ai fait quelques places sur des classiques comme Nantes-Segré, mais j’attendais mieux en début de saison, comparativement à ce que j’avais fait en 2011. J’ai fini par prendre un coup au moral et à me retrouver au fond du trou. Mais mon objectif était d’avoir un diplôme post-bac, car c’est toujours important. Et je m’étais dit qu’une fois les études passées, j’aurais la tête libre pour penser au vélo.
Depuis l’été, tu te consacres donc au vélo à 100 %…
Oui, et je ne m’attendais pas à avoir une deuxième partie de saison aussi réussie. Bernard Bourreau m’a aussi fait confiance, et je l’en remercie, sur des courses comme le Tour de Thuringe, le Tour de l’Ain ou le Tour de l’Avenir.
Dans quels domaines estimes-tu avoir le plus progressé ?
En montagne. Je n’en avais jamais trop fait les années précédentes. Je l’avais découverte au Tour des Pays de Savoie en 2011 mais sans savoir vraiment à quoi m’attendre et je n’étais pas au niveau. Cette année j’ai participé au Tour de Thuringe, sur un parcours de moyenne montagne, j’ai fait le Tour de l’Ain, un stage en montagne aux Carroz, et pour finir le Tour de l’Avenir. C’est un domaine dans lequel j’ai progressé, même si je ne suis pas encore au niveau des meilleurs.
Quelles échéances t’es-tu fixé la saison prochaine ?
Je serai Espoir 4 l’année prochaine, c’est une année charnière que je vais consacrer au vélo. Ensuite, je me laisserai peut-être un an de plus pour essayer de passer pro. Mais si ça ne marche pas dans les deux ans à venir, j’envisagerai autre chose, et c’est aussi pourquoi j’ai fait des études. J’espère maintenant que ça marchera et je vais tout faire pour.
Tu es arrivé au Team U Nantes-Atlantique dès ta première année chez les Espoirs et t’apprêtes à effectuer ta quatrième saison dans le groupe, tu sembles y avoir trouvé une formule qui te convient ?
Oui, et le fait que j’y cours depuis quatre ans le prouve. Nous bénéficions d’un staff de qualité avec Pascal Déramé et Sébastien Cottier, et mon entraîneur est Jean-Luc Hamonet. Je travaille vraiment en confiance avec eux. Au niveau des coureurs, il ne reste plus grand-monde du groupe avec lequel j’avais débuté en Espoir 1, mais un groupe de copains a été reconstruit. Nous serons dix Espoirs en 2013. Mathieu Cloarec ou Benoît Poitevin, ce sont des coureurs que je côtoie depuis tout petit. Entre nous, ça dépasse le cadre du vélo.
On est encore à deux mois de la rentrée, en quoi consiste ta préparation hivernale ?
Nous avons eu un premier stage d’intégration à Nantes il y a trois semaines. A partir de là, j’ai repris ma préparation physique avec du footing, de la natation, et un peu de vélo/VTT. En décembre, ça va se préciser davantage. On va commencer à enchaîner les bonnes sorties sur route, et cela dès demain matin puisque le groupe sera à nouveau réuni à Nantes.
Si l’on regarde le calendrier 2013, y a-t-il une course qui te fait rêver ?
Il y en a plein ! En début de saison, une course comme Manche-Atlantique, près de chez moi, me tient vraiment à cœur. Et puis toutes les épreuves qui nécessitent une sélection en équipe de France. Porter le maillot de l’équipe nationale, c’est vraiment quelque chose dans une saison. Ces courses-là me font automatiquement rêver. Le Tour de l’Avenir, ça a été génial cette année avec Warren Barguil, et forcément j’aimerais y revenir l’année prochaine. J’aimerais aussi beaucoup recourir le Tour de Thuringe, que j’ai découvert cette année et qui peut me convenir.
On te sent passionné. Le vélo, c’est une histoire de longue date pour toi…
J’ai commencé tout petit, à l’âge de 6 ans ! Mon grand frère faisait déjà du vélo. Je le voyais partir aux entraînements avec les copains, et je me suis naturellement dirigé moi aussi vers l’école de cyclisme du VC Pontivy. Au début, c’était pour être avec les copains, puis ça s’est transformé en jeu, et à la fin on prend goût à la compétition.
Propos recueillis le 30 novembre 2012.