Emilien, tout d’abord félicitations (ndlr : Emilien Viennet venait de remporter la Risoul Vauban) , comment s’est passée ta course ?
Et bien c’était long et je n’avais pas trop de repères. Donc durant la première moitié de la course j’ai attendu puis dans l’avant dernière ascension c’est monté au train et ça a sauté par l’arrière. On s’est retrouvé à cinq en contre derrière les trois échappées et on les a repris dans la montée vers Risoul. A cinq kilomètres du sommet j’ai attaqué et j’ai terminé tout seul.
Comment as-tu trouvé cette dernière ascension vers Risoul, qui a été emprunté par le Dauphiné et qui le sera par le Tour de l’Avenir ?
Je ne la connaissais pas du tout, même si je l’avais vue à la télé pour le Dauphiné, mais je n’avais pas trop de repères. Finalement je l’ai trouvée moins dure que l’avant dernière ascension qui était assez raide. Mais elle est quand même assez longue, et placée en fin de course ça rend plus difficile la bosse.
Avec l’Equipe de France Junior tu étais en stage dans la région, à Briançon, comment ça s’est passé ?
On préparait les championnats du monde junior qui se disputent la semaine prochaine en Italie. On a passé une super semaine, on a eu du beau temps. On en a profité pour monter le Granon, le Galibier, le Télégraphe, c’était dur ! On ne s’attendait pas à être si bien ce week-end car on a beaucoup roulé mais au final ça a payé, c’est sympa de finir le stage de cette façon.
Durant cette semaine vous avez fait beaucoup de kilomètres, mais aussi pas mal de spécifique dans les bosses pour préparer dimanche prochain ?
Oui voilà, on a fait de longues sorties de 160 bornes, et on a travaillé aussi le spécifique d ans les bosses. Même un peu le contre-la-montre en faisant du derrière scooter pour préparer les championnats du monde de chrono.
Que sais-tu à propos des parcours du contre-la-montre et de l’épreuve en ligne des championnats du monde ?
On sait que justement ça va être très dur, c’est pour ça qu’on est venu se préparer sur cette épreuve et avec le stage de Briançon. La course en ligne est très dure, 139 km, donc c’est assez long pour des juniors. Et puis il devrait faire très chaud, ça va être très dur mais on espère bien réussir.
As-tu des ambitions en priorité sur le chrono ou la course en ligne ? Ou les deux ?
Sur les deux épreuves. C’est vrai qu’au championnat d’Europe j’ai bien marché sur le contre-la-montre, mais j’ai aussi la course en ligne qui est un grand objectif.
Tu es assez éclectique puisque vous avez des ambitions sur le VTT, le cyclo-cross et la route. Comment est-ce que vous arrivez à préparer vos objectifs et vos pics de forme ?
C’est vrai que ce n’est pas évident car je fais beaucoup de disciplines. Ce qui compte c’est de faire beaucoup de récupération. Je ne cours pas beaucoup dans l’année, mais je les cible bien et je m’y prépare. J’ai beaucoup de choix à faire, ce n’est pas évident.
Es-tu suivi par un entraîneur ?
Oui, mon entraîneur est Yvan Clolus, il s’occupe du VTT.
Ca veut dire qu’avec Yvan Clolus, vous prévoyez en début d’année un certain nombre d’objectifs, et à partir de là tu te prépare spécifiquement sans en faire trop ?
Oui voilà. En début d’année on se fixe des objectifs, bon ça évolue un peu suivant la forme et l’Equipe de France si on est sélectionné. Puis après on sélectionne des objectifs, des périodes de préparation et des courses de préparation comme là avec la Risoul-Vauban. Et puis après on essaie d’être au mieux le jour de l’objectif. Il y a des fois où ça va et d’autres où ça va moins bien, ce n’est pas évident mais c’est aussi la vie de tous les coureurs.
Comment tu te situe en terme de forme entre les championnats d’Europe d’il y a à peine quinze jours et les championnats du monde qui arrivent la semaine prochaine ?
Et bien là je suis encore un peu plus en forme qu’aux championnats d’Europe. C’est vrai que les championnats du monde c’est le gros objectif de cette saison estivale. Donc j’espère avoir mon pic de forme vendredi et dimanche. Mais là je sens que j’ai quand même de bonnes jambes, de bonnes sensations donc j’espère que ça ira.
Quelle va être la répartition des rôles dimanche prochain pour la course en ligne des championnats du monde ? Quelle tactique allez-vous adopter ?
Je ne sais pas encore très bien. C’est vrai que Pierre-Yves (ndlr : Pierre-Yves Chatelon, entraîneur de l’Equipe de France junior homme) ne nous en a pas encore parlé, il attend souvent le dernier moment. Je pense qu’on est une équipe assez complète avec des cartes à défendre. On a Olivier Le Gac qui remporte le GP Patton il y a trois semaines, moi qui fait un podium au championnat d’Europe. On a de bons éléments. Pierre-Yves nous donnera une tactique peut être plus pour les électrons libre que sont les juniors 1ère année, et nous, les juniors 2ème année l’objectif est d’aller chercher le titre.
On a vu aujourd’hui que vous vous êtes impliqués dans la course à des degrés divers, il y a donc des états de forme différents selon les coureurs ?
Oui mais c’est vrai aussi qu’il n’y a pas forcément que des grimpeurs dans l’équipe. Bon et puis on sort d’un stage difficile et tout le monde n’a pas la même faculté de récupération, ça s’est senti aujourd’hui. Et on n’avait pas forcément la même motivation sur une épreuve comme ça, mais pour les championnats du monde je pense qu’on sera tous très bien préparé et ça devrait aller.
On a discuté avec votre encadrement, et ils sont impressionnés par votre degré de sérieux, votre professionnalisme. C’est ce que vous ressentez vous aussi à l’intérieur du groupe ?
On a la chance d’être en Equipe de France, donc c’est aussi à nous de montrer qu’on mérite notre place et en les remerciant de tout ce qu’ils nous apportent et font pour nous. Donc c’est la moindre des choses d’être sérieux, de faire le métier, de se coucher tôt, d’aller bien rouler. Et puis ce sont aussi des championnats du monde et c’est bien pour nous si on veut aller chercher une médaille.
Toi qui connaît les ambiances du VTT, du Cyclo-cross et de la route, à quelle type d’ambiance rapprocherais-tu une cyclosportive comme aujourd’hui ?
Je trouve que ça se rapproche du VTT. C’est plus familial avec un esprit de convivialité que l’on ne retrouve pas forcément sur la route. Puis le Cyclo-cross c’est un peu différent, c’est plus une épreuve belge, ce n’est pas la même fête mais c’est sympa aussi.
Avant de venir sur les cyclosportives, tu devais avoir une image des cyclos avec des « vieux » de 40 ans qui roulent. Mais finalement, les plus de 40 ans, ils vous ont donné du mal aujourd’hui !
Ah oui ! C’est vrai qu’on se dit qu’après la carrière sur route les personnes se mettent aux cyclos. Mais c’est vrai qu’ils avancent bien, on a vraiment été surpris par les vieux qui font mal encore et sont devant.
Pour conclure, quel va être ton programme VTT jusqu’à la fin de saison ?
Le VTT ça va être difficile. J’ai mis cette discipline en parenthèses à cause des championnats sur route. Donc je vais essayer d’être à la dernière manche de coupe de France à Méribel puis au Roc d’Azur pour finir la saison là-dessus.
As-tu fait un choix définitif sur votre choix de discipline ?
Et bien pas encore…Là c’est vrai j’ai fait un choix au niveau de la route, mais je ferai toujours du Cyclo-cross cet hiver et après on verra au mois de février.
Propos recueillis à Risoul le 1er août.