Elie, quels enseignements as-tu tiré de ta reprise à l’Essor Basque ?
J’ai réalisé une belle reprise. Si j’en juge les résultats et les efforts accomplis, c’est toujours rassurant de commencer la saison comme ça. On se dit qu’on est dans le vrai et ça vient valider le bon travail réalisé durant l’hiver. Si d’entrée de jeu il y a des résultats, c’est que ça marche déjà bien. J’avais pour objectif de prouver que j’étais capable d’être là en début de saison, moi qui d’ordinaire arrive plus en forme l’été avec le beau temps. Maintenant, ça reste l’Essor Basque. La Coupe de France samedi sera beaucoup plus révélatrice. Mais entamer la saison sur une première victoire en Elite, c’est déjà très prometteur.
Sur quels aspects de ta préparation hivernale as-tu travaillé pour arriver mieux dans la saison que les années passées ?
J’ai réalisé un hiver légèrement plus important que les autres. J’ai aussi fait deux semaines de stage en Espagne, ce que je ne faisais pas par le passé. Ce sont des éléments qui jouent forcément. En rejoignant le Pays Basque pour les premières courses, je sortais d’un nouveau stage foncier avec l’équipe de France Espoirs à Calpe. La préparation était au cœur du programme, mais comme le stage précédent en Maurienne il était important de réaliser une cohésion de groupe. Nous sommes adversaires toute l’année, mais une semaine avant les premières compétitions il n’y avait pas encore la pression des courses. C’était l’idéal pour créer une atmosphère collective avant les premières épreuves en équipe de France.
Quel sera cette année ton programme avec l’équipe de France ?
Je me suis porté candidat pour certaines courses, à la demande de Pierre-Yves Châtelon qui nous a sondés sur les épreuves qui nous plaisaient. La décision ne m’appartient pas mais j’aimerais bien marcher sur les classiques de début de saison, qui sont des courses qui m’intéressent mais que je n’ai encore jamais trop faites. Pas mal de coureurs du groupe France envisagent de faire les classiques comme le Tour des Flandres Espoirs, la Côte Picarde… Le déroulement de la saison dictera les sélections. Une certitude, je serai sur le Tour de la Provence à partir de mardi jusqu’à jeudi. Ça va être génial de pouvoir à nouveau se mesurer au peloton pro sur une telle course avec l’équipe de France. Ça va bien nous préparer.
Tu as quitté cet hiver le Team Pays de Dinan pour rejoindre le VCP Loudéac. Comment t’es-tu acclimaté à ce nouveau groupe ?
Pour la plupart, je connaissais les gars de l’équipe. Ça s’est très bien passé et nous avons montré dès l’Essor Basque que nous parvenions à courir collectivement. Nous avons réalisé pas mal de stages, dont l’un en Espagne également qui a forgé la cohésion. Nous avons une belle équipe sur le papier et nous sommes parvenus à bien nous entendre à l’Essor Basque. Il faut souhaiter que ça continue comme ça.
Samedi, le VCP Loudéac fera ses premiers pas en Coupe de France DN1 à Aix-en-Provence. Quel sera le programme entre ta victoire au Tour de Basse Navarre et l’épreuve de samedi ?
Nous avons fait le voyage hier mercredi pour rejoindre Aix en soirée. Nous allons effectuer aujourd’hui une reconnaissance tranquille du parcours. Pas plus de trois heures de vélo. Vendredi, nous ferons une séance de déblocage avec deux heures de vélo au maximum. Nous aurons une meilleure vision de la course après avoir reconnu le parcours. Même si Camille Guérin et Justin Mottier ont déjà participé au Grand Prix du Pays d’Aix par le passé, il sera important pour nous d’avoir pris des repères.
Fort d’une belle rentrée à l’Essor Basque, avec deux victoires en trois courses, quel état d’esprit animera le VCP Loudéac sur cette première Coupe de France ?
Nous avons marqué les esprits sur l’Essor, c’est vrai, mais avec une Coupe de France nous allons avoir affaire à un autre type de course. Des écuries ont marqué en outre davantage les esprits que nous. Je pense à Vendée U… Ce sera différent samedi, même s’il est difficile d’écrire le scénario à l’avance. Sans dire que nous soyons les petits poucets, nous ne serons pas non plus les mecs à battre !
Le 1er août prochain, tu entameras ta carrière professionnelle avec l’équipe Fortuneo-Vital Concept. Comment va s’articuler ta saison d’ici là ?
Mon contrat étant signé, j’aborde cette saison 2016 avec une pression différente. C’est un poids en moins. Je n’ai pas la pression du résultat pour pouvoir espérer être stagiaire ou passer pro. Je n’ai donc pas cette pression là. J’avais néanmoins envie d’être en forme en début de saison en vue de courses qui me plaisent beaucoup et que j’aimerais gagner, à commencer par les classiques bretonnes qui vont arriver à la fin du mois. Même si je sais que je serai pro au 1er août, je garde des ambitions chez les amateurs auparavant.
Tu as goûté une première fois au monde professionnel l’été dernier au cours d’un stage avec la FDJ. De quoi mesurer la marche à franchir d’ici au 1er août ?
J’ai pu en effet me confronter déjà au haut niveau et constater qu’il existait bien une marche entre les courses amateurs et les courses pros. C’est vrai que ça ne court pas du tout pareil d’un peloton à l’autre. Chez les pros, ça va se jouer sur les fins de courses : ça roule beaucoup plus vite avec souvent un nombre plus important de kilomètres dans les jambes. Je sais que c’est ce qu’il va me falloir travailler : la distance et le rythme, plus progressif mais plus violent en fin de course.
Comment va s’appréhender cette transition entre le VCP Loudéac et Fortuneo-Vital Concept ?
Loudéac est l’équipe réserve de Fortuneo-Vital Concept. La transition va se faire petit à petit. Nous avons réalisé quelques stages en commun avec les pros et je participe de mon côté à chacun des stages de Fortuneo. Ça m’a déjà permis de m’intégrer à l’équipe. Les choses vont ainsi se faire naturellement.
Propos recueillis le 17 février 2016.