La célèbre cité bourguignonne de Dijon, réputée mondialement pour sa moutarde et ses vignobles, cache bien d’autres trésors et spécificités. Le club de l’ASPTT Dijon Bourgogne Cyclisme Féminin fait partie de ces richesses. C’est Sylvie Gaillon, capitaine de route très active et fondatrice du club, qui nous guidera à la découverte de cette jeune, petite et dynamique équipe qui officie en Division Nationale et qui compte bien faire parler d’elle et faire partie à part entière du paysage cycliste féminin français.

Sylvie, depuis combien de temps le club féminin ASPTT Dijon Bourgogne sévit-il dans les pelotons ?
J’ai créé l’équipe en 2008, juste après avoir quitté le team de l’ESGL 93 dont j’étais la capitaine de route. Je trouvais plutôt bien ce qui était fait dans cette structure pour les filles alors je me suis lancée. J’ai contacté les Bourguignonnes et quelques filles extérieures qui souhaitaient nous rejoindre, j’ai monté un dossier et je suis allée chercher des partenaires. J’ai eu la chance de rencontrer Safia Otokoré (vice-présidente du Conseil Régional de Bourgogne) qui œuvre en faveur du sport au féminin et lutte contre les différences hommes-femmes. Je lui ai présenté mon projet, qui l’a séduite. Elle m’a donc soutenu et j’ai pu mettre en place cette structure appelée Bourgogne Cyclisme Féminin. J’ai fait une maquette pour les tenues en choisissant des couleurs qui flashent. Et l’aventure a commencé.

Parlez-nous du fonctionnement de l’équipe, de quels moyens logistiques, matériels, personnels disposez-vous ?
Nous avons une petite équipe de bénévoles composée d’un directeur sportif, d’un kiné, d’un mécano, d’un trésorier et de moi-même. Nous avons un bénévole qui nous a créé un site début 2010. C’est tout. L’ASPTT Dijon nous a mis à disposition un véhicule que j’ai fais floquer aux couleurs de l’équipe. Grâce à un ami passionné de cyclisme, de la fondation Bosch, j’ai obtenu un partenariat pour huit vélos de route et quatre vélos de contre-la-montre en 2009 et treize vélos de route en 2010 et des accessoires grâce au soutien du Crédit Mutuel depuis le début. Le Conseil Régional nous a permis l’an passé d’acheter un camion pour transporter notre matériel lors de nos déplacements.

Niveau budget, l’équipe est-elle pérenne ?
Le budget de l’équipe permet de participer à toutes les épreuves du calendrier français. Par contre nous ne pouvons pas nous permettre de défrayer systématiquement les filles et l’encadrement, à mon grand regret. Chaque chose en son temps…

Fixez-vous l’objectif d’être team UCI ?
Non, pas du tout, il n’y a aucun intérêt de devenir un team UCI. En effet, nous ne souhaitons et ne pouvons pas aligner une équipe sur une Coupe du Monde. Pour le reste, nous participons à toutes les courses du calendrier français qui sont de notre niveau. Cela nous suffit. De plus, nous sommes invités à l’étranger, quoi demander de plus !

L’effectif cette année semble très homogène, alliant jeunesse et expérience, vous confirmez ?
En effet, l’effectif est homogène. Nous avons des coursières expérimentées et des jeunes qui sont là pour apprendre. Elles sont d’ailleurs très motivées. De toute façon, notre politique est toujours le même à l’ASPTT Dijon : former les jeunes et permettre aux plus anciennes de s’exprimer en leur offrant une structure adaptée.

Présentez-nous les points forts de vos coureuses ?
Connaissances, courage, pugnacité, esprit d’équipe.

Au calendrier cette année, quelles seront vos priorités et vos objectifs ?
La priorité sera le classement général de la Coupe de France et le classement général de la Coupe de France des DN. Pour le reste, nous souhaitons que les jeunes se fassent plaisir en individuelle et que les seniors nous surprennent.

Que faudrait-il faire pour que le cyclisme féminin ne souffre plus de ce manque de notoriété par les médias ?
Il faudrait déjà intégrer les deux teams UCI dans le classement des DN afin d’être cohérent, je ne vois pas pourquoi les médias auraient envie de développer une discipline ou seulement une poignée d’athlètes serait reconnue. Car c’est bien ça, les équipes concernées par la DN ne font pas partie du haut niveau ce n’est pas une avancée d’après moi. Nous avons besoin de l’ensemble des athlètes françaises pour faire avancer les choses. Trouver des partenaires n’est pas facile, il faut donc trouver un moyen pour les attirer. Aujourd’hui, seule Jeannie Longo est capable de nous aider, je pense. La fédération devrait peut-être aussi nous aider au lieu de nous ponctionner à chaque organisation. Elle devrait nous aider à financer, il n’est pas normal que des courses nationales ou internationales disparaissent par manque de budget.

Que peut-on vous souhaiter pour cette nouvelle saison ?
Beaucoup de victoires… et une DN pour tous. L’actualité de l’équipe est à retrouver sur http://aspttdijon.cyclisme.free.fr.

Propos recueillis par Emmanuel Chaillard – http://velotekiero.sportblog.fr