Samuel, tu as entamé ta saison sur trois victoires, t’attendais-tu à récolter autant de bons résultats d’emblée ?
Autant, pas forcément. J’avais de très bonnes sensations à l’entraînement en fin de période hivernale. Cet hiver, j’ai roulé plus que d’habitude en recommençant plus tôt. L’hiver précédent, j’étais parti en voyage de noces après mon mariage. Je n’avais recommencé à rouler qu’à mon retour vers le 10 décembre. Cette année j’ai beaucoup moins coupé pour reprendre l’entraînement mi-novembre. Après, c’est dans mon habitude de toujours vouloir bien marcher en début de saison. A ma reprise j’affichais environ 6000 kilomètres, contre 5000 les autres années. Je m’attendais à faire des résultats mais pas à dominer à ce point-là. Je commence mon année comme en 2008, quand j’avais gagné deux épreuves de l’Essor Basque plus le général.
Qu’est-ce qui fait la différence ?
C’est un tout. C’est le physique, c’est l’entraînement, c’est l’hygiène de vie et puis c’est l’expérience, bien sûr, qui joue pour beaucoup quand même.
Sportivement, tu es assez esseulé au sein du Team Peltrax, mais tu parviens toujours à en tirer bénéfice. Ce n’est finalement pas un inconvénient pour toi ?
Si, c’en est un ! Quand le parcours est vallonné et que les épreuves sont relativement dures, je fais la course d’entrée de jeu pour ne pas me retrouver derrière esseulé. Et si je prends la course du bon pied et que je suis devant, j’arrive à m’en sortir dans le final si ça se fait à la pédale. Même si j’ai en face de moi de grosses équipes plus étoffées.
Le Team Peltrax-CS Dammarie, promu cette saison en DN3, a fait sa rentrée dimanche dernier à Châteaudun. Comment évalues-tu le collectif ?
Le collectif, je vais l’avoir cette année. La reprise pour toute l’équipe a eu lieu dimanche dernier en effet. Nous avons mis quatre coureurs dans les douze premiers donc on a pu constater que le groupe était là. C’est de bon augure pour la suite.
Tu auras 37 ans mardi prochain, qu’est-ce qui t’anime encore aujourd’hui ?
La passion du vélo, simplement. Et la compétition. J’adore courir, c’est ce qui me motive. Le jour où je ne serai plus capable de gagner des courses, j’arrêterai tout de suite. J’ignore encore combien d’années je ferai. Pour l’heure j’ai la chance de vivre pleinement du vélo : entraînement tous les jours et compétitions le week-end. Je songe à ma reconversion depuis plusieurs années mais rien n’est fixé pour le moment.
Sur quels objectifs te focalises-tu cette saison ?
Je pense beaucoup au Championnat de France de Lannilis. Le parcours, cette année, va être relativement dur. Le chemin empierré sera un secteur assez aléatoire dans lequel on pourra beaucoup perdre en cas de crevaison. Mais le parcours, de ce que j’en ai vu, est dur. Ça devrait me convenir. C’est mon objectif de l’année. Sur le restant de la saison, je prends les courses au jour le jour. Je cours beaucoup et régulièrement, j’essaie de garder une condition correcte. Et puis le club vise une montée en DN2 donc les Coupes de France DN3 seront importantes. Le principal sera de se qualifier pour la finale sur la Ronde Mayennaise, qui sera la plus importante, puisque tout se jouera sur cette journée du 15 septembre.
Tu as rejoint le Team Peltrax l’année dernière, dans quel contexte ?
J’ai rejoint le club de Dammarie car c’est un club familial. Mon beau-père, qui en est le président, avait le souhait de remonter une équipe avec des 1ères catégories et de conserver les coureurs de 2ème catégorie qui passaient en 1ère. Je les ai rejoints dans ce contexte. Dans le courant de la saison, les dirigeants ont voulu évoluer. Nous sommes passés en DN3 cette année, nous nous sommes mieux structurés, avec des camions, des renforts, et aujourd’hui nous visons la montée en DN2. Mon expérience m’a aussi logiquement permis d’aiguiller un peu le club. Nous avons notamment parlé du recrutement ensemble.
Et la recrue la plus emblématique, c’est l’ancien champion de France Dimitri Champion…
Nous allons courir ensemble pour la première fois dimanche à Montlhéry. Dimitri y fera sa reprise. Il m’avait contacté cet hiver. Au terme de sa carrière professionnelle, il avait le souhait de continuer chez les amateurs, en parallèle à une société de paysagiste qu’il a ouverte. Il ne fait donc plus que du vélo mais il travaille à côté. Il voulait rejoindre un club francilien et faire des courses, sans trop s’éloigner pour autant. Je l’ai mis en relation avec les dirigeants de l’équipe, et ils ont trouvé un accord commun. C’est quelqu’un qui a beaucoup d’expérience. Sur les courses, ce sera bien que nous soyons deux coureurs expérimentés pour aiguiller les jeunes.
Quel va être ton programme en ce début du mois de mars ?
Je cours Paris-Evreux demain, Montlhéry dimanche. Le week-end suivant je disputerai Châteauroux-Limoges le samedi, Paris-Troyes le dimanche. Puis ce sera la Durtorccha le samedi 16 mars et Mortagne-au-Perche.
Propos recueillis le 1er mars 2013.