Comment s’est passée cette entrée dans les rangs espoirs ?  

Ma rentrée chez les U23 a été un gros changement, j’ai quitté le Pôle France de Besançon pour aller étudier à Chambéry, à l’échelle nationale j’étais bien avec notamment une 6eme place au France U23 mais à l’international j’ai eu plus de mal à m’adapter. 

Tu as souvent été en manque de sensations, comment expliques-tu cela ?

Je pense que je n’avais pas encore la force qui me permettait de rivaliser avec les espoirs internationaux, les courses sont denses et le moindre temps mort se paye. J’ai également trop délaissé le VTT pour y performer réellement, et cela n’a fait que confirmer mon choix pour l’an prochain.

Où t’entraines-tu ? 

Je m’entraîne en Savoie près de Chambéry, je n’ai plus de groupe d’entrainements officiels comme au Pôle France mais il y a de nombreux cyclistes donc l’émulation reste présente. 

 

Une page se tourne pour Pierre ChabaudUne page se tourne pour Pierre Chabaud | © ScottCreuseOxygène

Que fais-tu à l’école ? Arrives-tu à allier les deux projets ? 

Je suis en 2ème année de Bachelor commercial à l’Inseec U. Cesni. Je bénéficie d’horaires aménagés et c’est un vrai plus pour allier les deux. Je peux mener ce double projet sans avoir à faire de compromis. 

Tu viens d’annoncer ton changement de discipline. Quelle place occupait la route dans tes précédentes préparations ?  

La route à toujours été importante dans mon entrainement, je ne fais pas partie de ceux qui passent leur temps dans la forêt sur le VTT. Au final ce choix aurait pu être pris bien plus tôt dans mon parcours mais je ne regrette rien de ces saisons en VTT. 

Pourquoi avoir pris cette décision ? 

Comme je le disais juste avant, j’ai toujours pratiqué et apprécié la route. D’un point de vue carrière, je pense qu’il est aujourd’hui très difficile de vivre du VTT en France. J’étais conservé dans mon team 2019 mais chaque année on voit des athlètes de très haut niveau qui ne sont pas conservés dans les teams. Cette précarité m’inquiétait et j’espère qu’elle sera moins présente sur route. Que ce soit chez les amateurs ou chez les professionnels il y a de très belles courses qui font rêver et j’espère arriver à m’illustrer sur certaines d’entre elles

Qui est ton entraîneur ? Était-il du même avis que toi ? Allez-vous continuer l’aventure ensemble ?

Mon entraîneur cette année était Flavien Soenen, à mon entrée chez les U23 il a accepté de m’accompagner dans mon projet et je l’en remercie. Nous avons commencé à parler de ce changement en juillet et il a été réceptif (étant spécialiste de la route). En 2020 j’ai décidé de retravailler avec Maxime Latourte, je l’ai côtoyé au Pôle France et l’entente était particulierement bonne entre nous deux, c’est donc un plaisir de repartir ensemble sur un projet complètement différent.

Pour toi, qu’est ce qui te manque dans le VTT et à l’inverse en route ?

Je pense qu’en VTT mon point faible était clairement dans l’engagement technique, les gros sauts, les pierriers, je n’ai jamais pris de plaisir dedans. Sur route je manque pour l’instant de foncier, une course de 1h30 n’a rien à voir avec une course de 180km, il y a donc un gros travail à faire de ce côté-là. 

 

A l'aise dans les parties techniques à la Coupe de France de MarseilleA l’aise dans les parties techniques à la Coupe de France de Marseille | © Romane Photographie

Penses-tu déjà connaitre ton profil de coureur ?

Non je ne me situe pas encore dans une catégorie précise même si je me pense avoir des facilités dans les profils vallonnés et montagneux. Je ne me fixe pas de limites, je veux découvrir et performer, nous verrons ensuite sur quel terrain je m’exprime le mieux

On te voit souvent rouler avec tout un groupe de routiers, cela a joué sur ton choix ?

De nombreux routiers habitent sur Chambéry en effet. Rouler avec certains pros comme Aurélien Paret Peintre ou Pierre Gouault est inspirant. Ils m’ont rassuré dans mes choix mais la décision de changer était vraiment personnelle

Pourquoi avoir choisi le CR4C Roanne ?  

J’ai contacté plusieurs DN1, le milieu amateur en France est dense et les places sont chères. Certaines équipes ne pouvaient pas me laisser une place sans référence réelle sur route en termes de résultats et je comprends cette politique. Le CR4C Roanne m’a fait confiance, a compris mon projet et a décidé de m’accompagner. Je les remercie pour cela. 

Comment va se dérouler 2020 pour toi ? Sais-tu déjà sur quelles courses tu seras ? 

2020 sera une année d’apprentissage mais cela ne veut pas dire qu’il faut se fixer des limites. Je ne connais pas encore mon calendrier précis.

A l'attaque en route avec la DN Creuse OxygèneA l’attaque en route avec la DN Creuse Oxygène | © Laurine Philippe

Passer en DN1 directement n’est-ce pas brûler des étapes ?  

Certains pourraient être étonnés de ce choix mais je pense qu’il ne faut pas se freiner. La découverte de la DN1 s’inscrit dans le projet du CR4C Roanne. Je n’ai pas de pression du club. Côtoyer des coureurs comme Jason Oosthuizen ou Thomas Acosta va m’apporter beaucoup.

Comment vas-tu aborder ta préparation hivernale ?

J’ai recommencé l’entraînement la semaine dernière. Cet hiver je ferai beaucoup de musculation, de ski de fond et bien sûr de vélo, il est primordial pour moi d’arriver en début de saison en étant capable d’encaisser la longueur des courses.

Course d’un jour ou à étapes ?

Je ne sais pas, comme pour le profil de course, je ne me mets pas de barrières, en septembre j’ai participé à la finale de la CDF DN1 sur plusieurs jours et j’ai apprécié. Les courses d’un jour ont également une saveur particulière.