Alors Pauline, comme s’est passée la Risoul Vauban pour toi ?
Plutôt moyen en fait…Dans la descente du mont Dauphin j’ai loupé un virage et je me suis pris le muret. Donc on a eu très peur. Bon ça va je m’en tire assez bien mais on a eu très peur.
Rien de grave ?
Non rien de grave. J’ai un peu mal à la lèvre, au genou et au coude, mais j’ai pu finir. On s’est attendu avec les filles de l’Equipe de France, on s’est arrêtée. Avec Alexia Muffat on fait le chrono des championnats du monde junior vendredi 6 août, donc on avait pour ordre de ne pas forcer aujourd’hui.
Avec l’Equipe de France junior vous sortez d’un stage, comment il s’est passé ?
Ca s’est super bien passé. On a bien travaillé, donc je pense que ça devrait aller pour la semaine prochaine.
C’est-à-dire que vous avez fait beaucoup de foncier, vous avez beaucoup roulé, mais j’imagine pas mal d’intensité également ?
Oui, on a surtout fait pas mal d’intensité. Et surtout nous (l’équipe de France junior fille), on a fait un test chronométré vendredi. On a pas mal travaillé, c’était très bien.
Et globalement tes sensations sont bonnes ?
Oui oui ça va. Bon j’aimerai ramener un titre, donc je suis motivée. J’ai deux chances pour en ramener avec le chrono et la course en ligne. On verra bien.
Quelle est l’ambiance au sein de l’équipe de France ? On a discuté avec votre encadrement, ils sont tous très fiers de vous.
Ah oui c’est une super ambiance. Que ce soit avec l’encadrement ou avec les filles. En plus en ce moment on est avec les juniors garçons, ça fait de l’émulation. Et puis on est massé tous les jours, on nous lave les vélos…On n’a rien à faire à part pédaler et se reposer.
La vie rêvée ?
Oui, la vie de professionnel.
Et à titre personnel, as-tu suivi le dernier Tour de France ? Quelles sont tes impressions ?
Oui je l’ai suivi. Le duel Contador/Schleck était intéressant, mais j’ai trouvé dommage qu’ils ne sprintent pas en haut du Tourmalet. J’étais un peu déçue qu’ils ne se battent pas à fond jusqu’au bout.
Et tu as une préférence entre Contador et Schleck ?
Contador !
Tu as les championnats du monde la semaine prochaine. Donc j’imagine que le but c’est de faire une bonne performance vendredi sur le chrono et de surfer dessus pour la course en ligne de dimanche ?
Voilà. Bon c’est vrai que je pense avoir plus de chance sur la course en ligne. Mais l’an dernier j’avais fait deuxième du chrono et deuxième de la course en ligne. Donc maintenant j’espère faire mieux, mais si je pense que ça va être très difficile.
Tout autre place que première en fait serait un recul, une petite déception ?
Oui parce que je me suis vraiment bien préparée avec mon entraîneur. Donc j’espère vraiment aller chercher un titre. Mais j’y pense pas trop, car je sais que si j’y pense trop ça ne marchera pas. Et puis j’ai une autre chance aussi sur les championnats du monde VTT au Canada où je dois défendre mon titre.
Justement, on en parlait tout à l’heure avec Emilien Viennet, comment tu parviens à préparer tes pics de forme ? Parce que tu as beaucoup de courses dans beaucoup de disciplines toi aussi : route, VTT, Cyclo-cross…Comment est-ce que tu arrives à gérer tout ça ?
Justement c’est Gérard Brocks qui s’occupe de moi. Je le laisse faire et j’ai entièrement confiance en lui. C’est lui qui, au début de saison, détermine mes objectifs puis on travaille en fonction de ça, et ça marche très bien.
Enchaîner championnats de France de VTT, championnat d’Europe sur route, championnat du monde route puis VTT…Au bout d’un moment il faut fixer des priorités non ?
Oui exactement. Cette année les championnats d’Europe sur route n’étaient pas un objectif, même si j’ai fait deux fois deuxième. L’objectif c’est vraiment la semaine prochaine les championnats du monde sur route, puis les championnats du monde VTT.
Et sinon, entre les déplacements et les courses, comment arrives-tu à gérer ton temps avec tes activités autres que le vélo ?
Ca peut aller. J’étais en terminale S cette année. J’ai eu mon bac. Donc je suis vraiment contente ! L’année prochaine je vais faire une prépa kiné. On va donc tabler là-dessus, avec des horaires encore un peu plus aménagées que cette année. Car c’est vrai que cette année j’ai pas mal galéré. Quand je quittais l’école l’hiver à 18h, je montais sur le vélo il faisait nuit…
D’ici les championnats du monde VTT, quelle va être ta préparation pour cet événement ? Tu as prévu de participer à des manches de Coupe de France ?
Non même pas. Je vais participer aux championnats de France de l’avenir sur route. Et puis pour l’anecdote, Emilien Viennet est mon copain, donc je vais partir m’entraîner chez lui avec Yvan Clolus son entraîneur. Les circuits là bas sont à peu près semblables à celui du Mont-Sainte-Anne (circuit des championnats du monde). Ca me permettra surtout de travailler la technique, parce que la force je pense que je l’ai grâce à la route.
Qui crains-tu le plus aux championnats du monde VTT ?
Alors la Suissesse, enfin plutôt les Suissesses. Puis aussi les Allemandes. Après on n’est jamais à l’abri d’une surprise.
Enfin, dernière question, seras-tu au Roc d’Azur cette année ?
Oui bien sûr. Enfin ! Parce qu’avant c’était dommage il y avait la manche du Challenge national de Cyclo-cross en même temps.
Propos recueillis à Risoul le dimanche 1 août.