Laurent, l’ESEG Douai-Origine Cycles a vécu une saison 2015 compliquée, marquée par une dernière place en Coupe de France.
Effectivement, la saison n’a pas été bonne. Nous avons eu beaucoup de malchance. Les coureurs sur lesquels nous comptions ont toujours connu maladies ou chutes avant d’aborder les grands objectifs et les manches de Coupe de France. Je n’ai jamais eu une équipe à 100 % de ses capacités. Ça ne pardonne pas en Coupe de France au vu du niveau. Nous n’avons donc pas été bons.
Est-ce là la seule explication ?
D’autres coureurs n’ont pas comblé nos attentes. Matthias Legley par exemple n’a jamais été en condition pour gagner alors que ça devait être l’une de nos pièces maîtresses. Même chose pour Axel Flet qui n’a pas tenu la baraque. Yoann Moreau a décidé d’arrêter au mois de février pour finalement reprendre au mois d’août. Ces trois coureurs devaient nous apporter des points en Coupe de France mais n’ont jamais été à la hauteur de nos espérances. Nous n’avons pas un effectif comme celui du CC Nogent-sur-Oise ou du Vendée U. J’avais une équipe tournée autour de cinq à six coureurs. Mais les autres n’ont pas su prendre le relais.
Comment expliquez-vous ces prestations en demi-teinte de certains cadres ?
L’encadrement n’est pas à mettre en cause, les coureurs sont responsables. Pour faire du vélo à haut niveau, il faut être prêt à faire beaucoup de sacrifices, et faire preuve de patience et de rigueur. Or 30 à 40 % du groupe ne faisait pas les choses nécessaires pour être athlète de haut niveau. C’est la raison pour laquelle nous avons fait un peu de ménage dans l’équipe, en espérant bien repartir. Depuis que je suis à l’ESEG Douai-Origine Cycles, c’est l’année la plus compliquée que j’ai vécue. Même lors de mes débuts il y a six ans, nous avons connu plus de satisfactions. Cette année sera à oublier au plus vite.
Pourtant votre équipe sortait d’un exercice 2014 honorable.
Effectivement, nous avions fait une bonne saison avec un effectif moindre. Mais cette année, nous sommes passés à travers. La seule source de satisfaction c’est Niels Nachtergaele. Il a été présent sur les grands rendez-vous, mais il s’est malheureusement trouvé trop souvent esseulé. Grâce à lui et à sa victoire au Tour du Loiret, nous sommes l’un des rares clubs de DN à avoir remporté une course par étapes. C’était mon meilleur élément. Malheureusement, il est tombé au Challenge d’Or.
Comment peut-on reconstruire une équipe après une saison aussi compliquée ?
Nous allons essayer de le faire. J’ai connu de bonnes années en tant que manager, mais à l’époque, les coureurs avaient déjà trois ou quatre ans de maison. Je pense que l’an prochain, nos coureurs seront plus mûrs, ils connaissent l’équipe et se sont endurcis comme Maxime Huygens ou Valentin Gouel. J’espère qu’ils pourront éclore la saison prochaine. Je compte aussi beaucoup sur Sébastien Harbonnier qui a passé quelques années à l’Armée de Terre et sur mon fils, Romain, qui sort d’une année difficile, marquée par les pépins physiques chez les pros de Roubaix Lille Métropole. Il a une revanche à prendre. J’ai aussi des jeunes en qui je crois. Il faut aussi souligner que nous essayons de faire un recrutement régional. Nous attachons beaucoup d’importance à rassembler l’équipe tous les quinze jours afin de garder les coureurs à l’oeil et de s’assurer d’un suivi plus rigoureux.
A 26 ans, que peut apporter votre fils Romain après deux années chez les pros ?
Son sens du collectif. Roubaix l’appréciait pour cela. Il sera un meneur d’hommes dans le groupe. Quand on sort du monde professionnel, on est, logiquement, une jambe au-dessus de tout le monde. Les deux années qu’il a passées chez Roubaix ont dû lui donner de la force supplémentaire et de l’expérience. J’espère qu’il retrouvera le chemin de la victoire. Peut-être est-il passé pro trop vite puisqu’il n’a commencé le vélo qu’à dix-huit ans. Sa capacité à se battre, son aptitude à mettre de l’ambiance dans un groupe peuvent nous apporter beaucoup. C’est peut-être ce qui nous a manqué ces dernières années. Depuis que nous avons perdu Pierre Drancourt, nous manquons d’un chef de file.
Après quatre années passées en DN1, l’ESEG Douai-Origine Cycles devrait donc retrouver la DN2.
Nous n’en sommes même pas encore certains puisque nous avons reçu aujourd’hui un dossier de candidature à la DN1 ! Nous sommes dans le flou complet et nous n’avons aucune précision venant de la fédération. On sait que l’aspect administratif passe souvent avant l’aspect sportif. Sur le terrain nous sommes relégables. Si nous descendons, nous essaierons de jouer les premiers rôles en espérant retrouver la DN1 dès 2017. Nous aimerions au moins être parmi le Top 8 de la Coupe de France à la mi-saison pour aligner quatre coureurs aux Championnats de France. Si nous sommes en DN1, nous essaierons de ne plus lutter uniquement pour le maintien.
Sportivement, redescendre en DN2 n’aurait-il pas plus d’intérêt ?
Je suis de cet avis. Mais nous devons raisonner en matière de budget. Et dans le cas où nous descendons, nous perdrions pratiquement la moitié de nos subventions. C’est la même chose pour la Communauté de Communes du Douaisis qui ne nous donne de l’argent que si nous sommes en DN1. En cas de descente, nous devrions réduire notre budget de 20 à 25 %. Cela pourrait mettre le club et ses salariés en péril. Nous devons voir les choses selon les deux logiques.
L’effectif 2016 de l’ESEG Douai-Origine Cycles :
• Ciske Aneca (BEL, Glacentra)
• Kévin Avoine (CC Cambrai)
• Rémi Delmarquette
• Valentin Gouel
• Sébastien Harbonnier (Dunkerque Littoral Cyclisme)
• Maxime Huygens
• Thomas Joly
• Anthony Kuentz
• Yoann Moreau
• Romain Pillon (Roubaix Lille Métropole)
• Anthony Pinaud
• Benjamin Poiret
• Lucas Poiret
• Wesley Van Dyck (BEL, Arrox)
• Victor Van Bost (BEL, CC Chevigny)
• Florian Van Eslander (USSA Pavilly-Barentin)
• Doron Wiggins (BEL, DCM CT)