Jean-Michel, comment qualifiez-vous la saison 2016 de l’AVC Aix-en-Provence ?
Ça a été compliqué. Nous avons rencontré beaucoup de problèmes extra-sportifs. Ça a commencé par le vol que nous avons subi au club fin 2015. Après, l’enchaînement a été malheureux avec beaucoup de pépins, notamment l’accident de voiture de Julien Trarieux en janvier qui l’a écarté des compétitions jusqu’à la mi-mai. Sportivement, Anthony Perez a rejoint Cofidis après la période des mutations. Grégoire Tarride a été logiquement retenu par sa fin d’études d’ostéopathie. Nous avons en outre cumulé des chutes et des blessures. L’équipe, trop souvent, a tourné autour d’une petite dizaine de coureurs. Tout de suite, ces difficultés sportives et extra-sportives ont rendu les choses plus compliquées.
Il y a également au club une grosse part d’organisation, et là aussi ça n’a pas été simple…
Nous avons rencontré en effet de nombreux problèmes organisationnels. L’attentat de Nice nous a obligés à annuler la Ronde d’Aix. Nous avons le sentiment d’avoir beaucoup eu le vent de face cette année. Mais ça fait partie du sport. Ce sont des situations que nous avons déjà vécues, le club ayant suffisamment d’expérience pour savoir gérer ce type de difficultés.
Le groupe, en dépit des problèmes rencontrés, a su faire preuve à plusieurs occasions d’un beau comportement. N’a-t-il pas tout simplement manqué de réussite ?
Je considère qu’en sport on a toujours ce qu’on mérite. Nous avons pu manquer de réussite mais certains coureurs ont aussi manqué parfois d’engagement et il y a eu quelques problèmes collectifs. Nous avons également perdu beaucoup de bons coureurs sur deux ans, dont beaucoup sont passés pros, ce qui nous satisfait, mais il nous faut reconstruire un groupe et ça prend du temps. J’espère que la saison qui viendra nous amènera un peu plus de satisfactions, même si 2016 n’a pas été complètement négatif. Nous avons su relever la tête, notamment en Coupe de France, où les gars ont su retrouver de l’énergie et l’encadrement a fait ce qu’il fallait pour rebooster tout le monde. Dans ces moments là, on apprend aussi beaucoup. Je n’ai jamais été pessimiste car nous savons gérer de telles situations.
Après le passage chez les pros d’Anthony Perez et de Thomas Rostollan, n’a-t-il pas manqué un cadre à l’équipe ?
Je pense que nous avons les cadres, mais qu’ils n’étaient pas encore tous opérationnels cette année. Chez nous, celui qui peut jouer ce rôle, c’est Matthieu Converset, voire Grégoire Tarride qui sera désormais libéré du poids des études. En 2015, nous avions deux coureurs vraiment au-dessus dans l’équipe. Et quand c’est comme ça on a tendance à rouler plus pour eux, et on voit moins les autres émerger. C’est peut-être aussi le revers de la médaille. Mais les choses ne se décrètent pas, elles se construisent.
A vos yeux, qui a passé un cap cette saison ?
Pour moi, même si ça ne s’est pas toujours vu, c’est Florent Castellarnau. A 23 ans, je pense qu’il a vraiment pris confiance en lui. Il y a eu plus de volume dans tout ce qu’il a accompli. Et j’espère qu’il va vraiment se révéler l’année prochaine.
Un autre coureur qui a affiché un beau comportement, à 20 ans, c’est Robin Meyer, qui poursuivra son parcours à Chambéry en 2017. Parlez-nous de lui…
Robin est un garçon qui possède de vraies qualités. Il est complètement tourné vers le cyclisme. Je sais qu’il avait fait une demande il y a un an pour intégrer le Chambéry Cyclisme Formation, cette fois c’est fait même si au départ, il était vraiment parti pour rester. Robin n’aura fait qu’un an chez nous, nous n’aurons pas eu le temps d’écrire une histoire, ce que je trouve dommage car j’aime bien partager un petit bout de vie avec les gens. Dans la réussite comme dans la difficulté. Maintenant, c’est son choix et je le respecte. Robin devrait avoir des résultats l’année prochaine, et nous y aurons un petit peu contribué !
Comment avez-vous pensé l’effectif 2017 de l’AVC Aix ?
Aujourd’hui, il faut être réaliste : peu de très bons jeunes veulent intégrer une DN hors vivier professionnel comme Chambéry Cyclisme Formation ou Vendée U. Nous avons donc cherché des gens qui voulaient vraiment venir à Aix, présentant des profils avec une grosse marge de progression, et parfois des parcours un petit peu atypiques. Ce sont des garçons aux histoires différentes et qui ont du potentiel. Des coureurs plutôt tournés vers l’offensive.
Aix ne recevra pas l’ouverture de la Coupe de France la saison prochaine, le challenge ne démarrant que début avril. Cela va-t-il impacter votre préparation hivernale ?
Pas tellement pour nous car nous n’avons jamais vraiment été performants en début de saison. Et cela s’est vérifié à chaque fois. Nous sommes toujours performants beaucoup plus tard, quand vient la période estivale tout aussi importante. Ça ne changera donc pas grand-chose pour nous, n’ayant jamais fait une fixette sur le début de saison, même quand la Coupe de France partait de chez nous. Nous essayons toujours d’être prêts pour ne pas trop subir, mais nous ne sommes pas pollués par ça. Il sera bien plus important d’être opérationnels quand nous entrerons dans le bloc des courses par étapes, à partir d’avril.
Quelles seront vos attentes en 2017 ?
J’espère avant tout que nous prendrons beaucoup de plaisir car sans plaisir on ne fait rien. J’espère aussi que nous aurons de vraies révélations, que certains gars vont vraiment passer un cap. J’attends beaucoup d’initiatives, peut-être même parfois des prises de risques, et un peu plus de comportement collectif, ce qui a pu nous faire défaut par moments cette année.
L’effectif 2017 de l’AVC Aix-en-Provence :
• Yoann Barbas (Armée de Terre)
• Alex Braybrooke (GBR, Lotto-Soudal Espoirs)
• Mathieu Caramel (Occitane Cyclisme Formation)
• Florent Castellarnau
• Odrian Champossin
• Matthieu Converset
• Elie De Carvalho (US Montauban)
• Alexis Dulin
• Guillaume Hutin (UV Aube)
• Ivan Schmitz
• Yolan Sylvestre (Team Pro Immo Nicolas Roux)
• Grégoire Tarride
• Julien Trarieux