Guillaume, peux-tu nous raconter ton parcours ?
Je suis né et j’ai grandi à Montpellier. J’ai commencé le vélo à 8 ans en Poussins 2. A la maison, ça parlait beaucoup vélo. Mes cousins s’y étaient mis, mon frère aussi. De suite, ça m’a plu. J’ai voulu suivre cette mouvance, même si mon père m’a un peu freiné au départ car j’étais jeune. J’ai insisté et il a fini par me laisser prendre une licence et commencer les compétitions. J’ai évolué dans de petits clubs de ma région jusqu’aux rangs Espoirs. Là, je suis parti au Team Vulco-VC Vaulx-en-Velin, où j’ai couru quatre ans. Cette année, j’ai rejoint le SCO Dijon. C’est un changement de structure mais aussi un changement de vie car j’ai quitté Montpellier il y a une semaine pour m’installer à Dijon.
Pourquoi as-tu opté pour le SCO Dijon ?
Le club me plaisait de l’extérieur et me semblait bien tenir la route. J’ai discuté avec les dirigeants, ça s’est bien passé. Ils m’ont très vite convaincu. Je savais aussi qu’il y avait un bon effectif, un groupe qui paraissait soudé. Dès ma première course avec eux je me suis aperçu que j’avais vu juste. Nous sommes très bien encadrés, très bien suivis. Je ne suis pas déçu de mon choix. Le SCO Dijon est une très bonne structure pour faire du vélo à haut niveau en amateur.
Ces dernières années, tu courais à Vaulx-en-Velin mais tu vivais toujours à Montpellier. Cette fois tu t’es carrément installé à Dijon. Pourquoi ?
Tous mes déplacements, je les faisais en train. J’en avais marre de passer ma vie dans le train. C’était galère de trouver un train les veilles de course, d’en trouver un autre pour rentrer. Même si Montpellier est bien desservi, j’avais toujours entre quatre et six heures de train. Je rentrais tard le dimanche soir, ça pesait sur ma récupération. J’ai décidé d’habiter sur place pour bénéficier d’un meilleur confort entre les courses.
Dijon, ça doit te dépayser ?
C’est un beau sacrifice pour moi. La Bourgogne, ce n’est pas la même météo que le Languedoc-Roussillon. Ce ne sont pas les mêmes paysages non plus ! Ça change un peu mais je me dis que ça vaut le coup de faire les choses à fond. Les routes aussi diffèrent. Il va me falloir m’adapter tant à l’entraînement qu’au niveau du climat.
Tu courais après une victoire depuis trois ans et demi. Tu n’es pas passé loin samedi au Circuit des Quatre Cantons, et c’est finalement dimanche que ça a souri à Joinville, que te manquait-il jusqu’ici ?
C’est un tout. Parfois c’était la condition, parfois j’étais trop court sur la fin, parfois c’était simplement un manque de réussite. Mon problème, ça a aussi souvent été de fournir trop d’efforts en début de course. Je voulais trop prendre les échappées. Quand je parvenais à prendre la bonne, j’étais déjà bien entamé. La structure y fait aussi beaucoup. Cette année à Dijon, il y a un bon collectif, un bon esprit de groupe et une bonne dynamique. Courir en équipe aide beaucoup. Samedi à Yzeure, je suis sorti à 3 kilomètres et ça s’est joué à 20 mètres près. J’ai senti que j’étais capable de gagner. J’espère que ma victoire à Joinville va me permettre d’enchaîner.
As-tu changé ta façon de courir cette année ?
La différence, c’est que l’équipe n’attend pas qu’après moi, qu’il y a vraiment du monde autour. J’ai un peu moins de pression par rapport à ce que j’avais à Vaulx-en-Velin. Dans mon groupe précédent, je me sentais parfois un peu seul à porter la responsabilité de l’équipe. Et je me retrouvais parfois esseulé dans le final. Ce n’est plus le cas cette saison, où nous serons plus nombreux aux avant-postes.
Tu avais tendance à courir après tout ce qui se présentait, est-ce aussi quelque chose que tu as corrigé ?
C’est vrai que je courais après la victoire tous les dimanches. Cette année, même si je suis toujours là et que je suis encore régulier, je ne cours pas pareil. Je grille moins de cartouches dès le départ. Je ne me dis plus qu’il faut que je sois devant coûte que coûte. Je le prends plus cool et je suis finalement devant quand même. J’aborde les courses avec moins de pression et ça marche aussi bien voire mieux.
Quels objectifs as-tu en tête ?
Les objectifs, ce sont un peu les mêmes pour tout le monde : les Coupes de France, les Championnats de France et les courses par étapes. Il n’y a pas de courses où je me sens plus à l’aise. Autant au Bédat, sur un profil accidenté, je me sentais assez bien. Autant à Yzeure, sur un parcours tout plat, je fais 2ème. Il n’y a pas un profil qui me convient mieux, même si j’ai une petite préférence pour les circuits accidentés. Je ne suis pas un pur grimpeur, je ne suis pas un pur sprinteur, je ne suis pas un pur rouleur. Je suis passe-partout. Sans exceller dans un domaine, j’arrive à me débrouiller au sprint comme dans les bosses.
Tu as obtenu une licence STAPS d’entraîneur sportif en 2010, que fais-tu aujourd’hui ?
Je ne fais que du vélo. Ma semaine-type, c’est rouler et dormir ! Entraînement et récupération. Une bonne partie de l’équipe ne fait que du vélo aussi. Je viens seulement d’arriver à Dijon. Je n’ai fait qu’une sortie avec le groupe, mais nous allons beaucoup nous entraîner ensemble, à raison d’une à deux fois par semaine. Après, j’aime bien aussi rouler tout seul. Je trouve que je travaille mieux comme ça. Je peux faire tous les exercices que je veux.
Es-tu suivi par un entraîneur ?
Jusqu’à maintenant je m’entraînais tout seul. Au club, nous avons un entraîneur. Ce n’est pas lui qui m’entraîne vraiment mais je m’inspire de ses plans et il m’aide un peu.
Tu ambitionnes de passer pro, combien de temps t’es-tu donné pour y parvenir ?
Le plus tôt possible !
Tu seras dimanche au départ de Paris-Troyes, avec les pros, comment aborderas-tu cette première grande échéance ?
C’est le premier rendez-vous de la saison, le premier objectif que je me suis vraiment fixé. Maintenant, une course comme ça c’est toujours délicat. On ne sait jamais vraiment comment ça se passe avec les pros. Ça peut partir de loin et être très vite bouclé. Je vais tâcher d’être là.
Propos recueillis le 6 mars 2012.