Le Trophée Centre Morbihan a tout d’un grand. L’ex-Trophée de la gazette, le canard local, passe chez les adultes la saison prochaine. Aux côtés des prestigieuses Coupe de la Paix ou de Paris-Roubaix Juniors, l’épreuve bretonne fera son apparition dans le très restreint programme de la Coupe des Nations Juniors. Indéboulonnable et attachant président de l’épreuve, Gaby Berthelot nous raconte l’histoire d’un rêve de deux étapes plus un contre-la-montre devenu réalité en septembre.
Gabriel, depuis quand le projet de passage en Coupe des Nations est-il dans les cartons du Trophée Centre Morbihan ?
Nous travaillons sur ce projet depuis deux ou trois ans. Nous attendions que l’organisation soit bien rodée au niveau international pour pouvoir prétendre intégrer le calendrier de la Coupe des Nations Juniors. Nous avons officiellement porté candidature en février dernier, pensant que l’UCI pourrait nous donner son accord pour 2014. Par chance, les choses se sont faites plus vite et, dès 2013, nous intégrerons le calendrier de la Coupe des Nations Juniors.
A quels changements devons-nous nous attendre l’année prochaine ?
Le principal changement est bien entendu la date. Le Morbihan est une région touristique et le mois d’août est donc très prisé par les touristes. Beaucoup d’hôtels font le plein. Il nous est donc nécessaire d’anticiper sur ce point et de négocier le tarif avec les hôtels de la région. C’était plus facile quand l’épreuve se déroulait au printemps, il est clair que ce ne sont pas les mêmes prix ! (NDLR : l’épreuve se déroulait jusque-là en avril). La date exacte n’a pas encore été fixée. Du point de vue sportif, cela n’implique aucun changement, sauf que l’épreuve se dispute par équipe nationale.
Quels ont été les arguments du TCM pour prétendre à cette place ?
On s’est toujours placé dans l’optique d’organiser l’épreuve de manière irréprochable, pour que les rapports des commissaires internationaux fassent ressortir un minimum de points négatifs. Pour moi, cela a vraiment pesé dans la balance. L’UCI a pu se rendre compte du sérieux de notre course, organisée depuis 1983, et internationale depuis 2002.
Que coûte l’organisation d’une course à ce niveau ?
Nous partons sur la base de 120 000 euros de budget l’an prochain, contre 90 000 euros cette année. Rassembler cette somme n’est pas une mince affaire. Mais le sérieux et la rigueur du comité d’organisation nous ont permis d’année en année de progresser dans le domaine financier, d’acquérir une crédibilité et d’augmenter notre budget. Les collectivités territoriales, les partenaires et sponsors de l’épreuve renouvellent leur confiance chaque année. Et nous partons sur un principe : il vaut mieux avoir plusieurs petits partenaires qu’un gros. C’est plus simple à remplacer.
Renoncez-vous pour autant aux amateurs qui ont fait la notoriété de cette épreuve ?
Il est clair que non. Comme vous le dites si bien, ce sont grâce à eux que notre épreuve a pu se développer. Le Trophée Centre Morbihan est et restera une course pour les jeunes. D’ailleurs, dès l’an prochain, nous organiserons une course d’attente pour les Cadets le samedi et une autre pour les Juniors de la région, le dimanche. On n’oubliera jamais toutes les structures, qu’elles soient françaises ou étrangères, qui sont venues participer un jour ou l’autre au Trophée Centre Morbihan.
Est-ce votre plus grande réussite en tant que président ?
Oui, je crois que le jour où j’ai reçu le courrier de l’UCI, j’ai dû m’y reprendre à deux fois. Accéder au plus haut niveau dans la catégorie qu’on vise, que rêver de mieux pour un organisateur, et pour toute la famille du Trophée Centre Morbihan que j’ai autour de moi !
Vous conciliez les casquettes d’arbitre FFC et de président du Trophée Centre Morbihan, que vous apporte cette double casquette ?
Le fait d’avoir les deux casquettes est une très bonne chose, puisqu’en tant qu’arbitre, nous connaissons les attentes des commissaires et des équipes. Nous pouvons donc anticiper tous les problèmes et cela se ressent dans la qualité de l’organisation. D’un autre côté, quand je suis arbitre, je comprends les difficultés que connaissent les organisateurs et je suis donc plus à même de les aider et de les comprendre. Organiser une course internationale n’est pas une mince affaire !
Que peut-on vous souhaiter pour le futur ?
En ce moment, je crois que je ne peux rien demander de plus. En une vingtaine d’années d’existence, le comité d’organisation du Trophée Centre Morbihan a connu une belle ascension. Ce fut parfois ardu, mais au bout, la récompense est là. Notre souhait est simplement de donner à ces jeunes coureurs la notoriété qu’ils méritent, à l’image de l’attractivité des équipes professionnelles.
Propos recueillis par Rémi Le Tenier.