Dimitri, tu entames à 22 ans ta deuxième saison à l’ESEG Douai, comment as-tu commencé le vélo ?
J’ai commencé le vélo à l’âge de 9 ans à l’école de cyclisme du club d’Argenteuil. Mes deux grands frères faisaient du vélo, si bien que j’ai toujours voulu en faire moi aussi. Ce n’est pas forcément fréquent quand on vit en banlieue car le vélo est un sport coûteux, à l’inverse du football. A Argenteuil, on nous mettait du matériel à disposition. On m’a prêté un vélo mais tous les clubs n’ont pas le budget nécessaire pour cela. Je suis resté dans le club jusqu’à mes 21 ans avant de rejoindre l’ESEG Douai cette année.
En grandissant, y a-t-il des coureurs qui t’ont particulièrement fait rêver ?
C’était surtout Jan Ullrich. Je l’aimais bien, je trouvais que c’était un beau coureur. Et puis on aime souvent les coureurs qui sont battus plutôt que ceux qui gagnent tout comme le faisait Lance Armstrong à l’époque.
Tu es Antillais de sang et tu as la particularité d’aimer les pavés. Comment les as-tu découverts ?
Je suis effectivement né en métropole mais mes parents sont Antillais, mon père étant Guadeloupéen, ma mère Martiniquaise. Avant d’arriver dans le Nord, je n’avais jamais roulé sur des pavés. Mais étant donné que je suis plutôt un coureur puissant, ça convient plutôt bien à mes caractéristiques. J’ai fait plusieurs courses sur les pavés et ça me correspond bien. J’aime bien aussi courir en Belgique, bien qu’on ne coure pas pareil là-bas du fait de la rivalité entre Français et Belges, qui n’aiment pas nous voir courir sur leurs terres. Mais nous avons des Belges dans l’équipe, on arrive à tirer notre épingle du jeu.
Comment appréhendes-tu ta seconde saison en DN1 ?
J’ai d’abord beaucoup appris de ma première année à l’ESEG Douai. Malheureusement j’ai attrapé la mononucléose l’été dernier. Je n’ai repris qu’en septembre. Ça a été un peu dommage mais en tout cas je sais maintenant à quoi m’attendre l’an prochain et comment me préparer pour être au niveau.
L’ESEG Douai a vécu une saison en demi-teinte, comment anticipes-tu la saison à venir ?
Personnellement je n’avais pas assez roulé l’hiver dernier. Je vais donc d’abord m’attacher à ne pas reproduire mes erreurs. Nous avons un bon groupe, homogène, et c’est important. Ça devrait normalement bien se passer.
Comment es-tu suivi à l’entraînement ?
Jusqu’ici je suivais les plans d’Arnaud Molmy, qui a quitté le club pour entraîner le Team Wasquehal Junior. Je vais reprendre avec Aurélien Priat. Nous allons poser ensemble les bases de notre future collaboration. Aurélien intervient aussi sur la préparation mentale et nous allons travailler sur ce domaine également. Il sera à la fois mon entraîneur et mon préparateur mental. C’est un plus.
Comment te définis-tu ?
Mon truc à moi, c’est surtout le sprint. Dans l’équipe on me définit comme un kamikaze. Je n’ai pas peur de frotter donc le sprint me convient bien. Et j’aime les côtes qui se montent en injection, pas très longues. Je suis à l’aise sur les petits raidards, tout ce qui se passe en puissance.
Suis-tu particulièrement les résultats des coureurs antillais ?
Cette année j’ai surtout suivi Kevin Reza sur le Tour de France. Il a couru dans mon club d’Argenteuil par le passé, donc je le connais pour avoir couru avec lui. J’ai vraiment suivi ses résultats de près.
Tu as reconnu avec Vélo 101 la cinquième étape du 101ème Tour de France, qui se disputera par-delà les pavés entre Ypres et Arenberg. Qu’en as-tu pensé ?
Pour moi, c’est un spécialiste qui s’y démarquera, un Tom Boonen ou un Fabien Cancellara. A la limite Peter Sagan.
Propos recueillis le 9 décembre 2013.