Pendant cinq ans, Denis Leproux aura dirigé l’équipe Agritubel en qualité de directeur sportif. Une belle aventure pour une première expérience à ce poste, qui a pris fin au terme de l’année 2009 avec la disparition définitive de la formation poitevine. La réduction des effectifs dans les équipes françaises majeures ne lui offrait guère d’autre possibilité que de se retirer du peloton professionnel, qu’il espère réintégrer dans un avenir proche. En attendant, c’est auprès de la formation Véranda Rideau 72 que Denis Leproux poursuivra sa route en qualité de consultant. Le Sarthois, ancien professionnel à la fin des années 80 puis à la fin des années 90, entend bien faire profiter les jeunes coureurs de l’équipe de Division Nationale 1 de son expérience afin de lui permettre d’obtenir sa place dès l’an prochain dans les rangs professionnels.
Denis, nous vous avions quitté l’an dernier chez Agritubel pour vous retrouver à présent chez Véranda Rideau, comment avez-vous passé l’hiver ?
Je connais bien Didier Plouze et Johnny Neveu, qui sont à la tête de l’équipe. Ils m’ont donc demandé d’avoir un rôle de consultant pour la formation Véranda Rideau 72. Je suis Sarthois, comme l’équipe, donc le rapprochement s’est fait naturellement. Je vais être amené à épauler Mickaël Leveau quand il en aura besoin. Je rejoindrai l’équipe au coup par coup pour les aider et pour leur faire profiter un petit peu de mon expérience.
Par consultant, qu’entendez-vous concrètement ?
Je vais accompagner les coureurs de temps en temps sur les courses, quand notre calendrier sera doublé et que nous aurons besoin d’un dirigeant sur deux fronts. Mickaël Leveau est le directeur sportif mais il ne pourra pas être partout donc je le suppléerai sur certaines courses. Je ferai donc parfois le directeur sportif mais il s’agira plus d’un rôle de consultant au niveau de l’équipe.
Comment avez-vous vécu la fin d’Agritubel ?
Après cinq ans passés ensemble, ça a été un petit peu triste, mais nous savions que ça allait s’arrêter. Il faut l’accepter. C’est seulement un peu dommage car l’équipe était toujours en progression, d’année en année, et nous nous sommes arrêtés au moment où nous pouvions encore faire de belles choses. C’est dommage que ce se soit arrêté comme ça. Nous n’avons malheureusement pas trouvé de repreneur. Après, c’est la vie, il faut continuer et rebondir sur autre chose.
A titre personnel, n’aviez-vous pas la possibilité de retrouver un poste au sein d’une équipe professionnelle ?
Non car avec deux équipes françaises qui sont descendues de ProTour à continental pro (NDLR : Bbox Bouygues Telecom et Cofidis), leur effectif devenait déjà trop important. Après, l’effectif déjà mis en place dans les autres équipes ne laissait pas de place pour des nouveaux. La seule place qui s’est libérée, c’est chez Bretagne-Schuller en remplacement de Philippe Dalibard, et c’est Emmanuel Hubert qui l’a eue. Sinon, il n’y avait de la place nulle part. Il me fallait intégrer une équipe qui évolue ou une nouvelle équipe, refaire son chemin, et c’est ce que je fais.
Après l’arrêt d’Agritubel, vers quelle activité vous êtes-vous orienté ?
Avec Véranda Rideau, ce sera au coup par coup. Je vais aussi essayer de travailler avec d’autres équipes en qualité de directeur sportif. J’ai aussi fait une demande auprès d’Amaury Sport Organisation pour aller faire pas mal de jours de course avec eux. Tout cela en attendant de rebondir sur quelque chose de plus concret pour 2011.
Le projet, c’est de réintégrer un jour le milieu professionnel ?
J’aimerais bien ! Il y a plusieurs équipes qui ont l’ambition de monter un cran au-dessus ou de monter d’amateur chez les pros. Il y a des possibilités, j’espère que l’une d’entre elles va devenir concrète, que je pourrai l’intégrer pour revenir en 2011. Véranda Rideau 72 a cette ambition-là, ça peut être l’une des possibilités.
Connaissez-vous les garçons qui composent l’effectif de cette équipe sarthoise ?
Oui, j’en connais quelques-uns, notamment Nicolas Edet. Lui, je pense qu’il avait déjà les moyens de passer pro dès cette année. C’est un petit peu dommage qu’aucune équipe ne lui ait fait confiance. C’est vrai qu’il gagne peu mais il est toujours présent dans les grandes courses internationales en Espoirs, comme au Championnat du Monde ou au Tour de l’Avenir. Je trouve un peu dommage qu’on n’ait pas pensé à lui. Il aurait mérité de passer pro. Je connais moins les autres coureurs mais ils vont avoir un an pour évoluer et intégrer une équipe pro en 2011.
Selon vous, ces jeunes coureurs ont-ils déjà l’étoffe de coureurs pros ?
Je ne peux pas encore les juger, ne les ayant pas encore vus sur le terrain. Ils sont relativement jeunes. Certains auront peut-être besoin de deux ou trois ans avant d’avoir le potentiel. Mais je pense que dès 2011, dans nos douze coureurs, trois ou quatre seront sans doute capables de passer pros.
Avec votre expérience du milieu professionnel, quels conseils allez-vous apporter à Véranda Rideau pour gravir les échelons ?
Il y a la qualité de l’équipe et les résultats, mais il y a aussi et surtout la volonté du sponsor. Pour passer pro, il faut quand même un budget. Mais je pense que monsieur Rideau a vraiment l’ambition d’aller voir au-dessus. J’espère que ce sera dès 2011 !
Propos recueillis à La Roche-sur-Yon le 14 janvier 2010.