Son retour à l’échelon amateur lui a été bénéfique. Après huit ans de carrière professionnelle dans des structures de haut niveau telles que Jean Delatour, RAGT Semences, Crédit Agricole, Slipstream ou Agritubel, le Lozérien Christophe Laurent arbore cette année les couleurs du Team Vulco-Vaulx-en-Velin. Il a abordé cette nouvelle saison dans un nouvel état d’esprit. Et les résultats n’ont pas tardé à venir. Troisième du Tour des communes de la vallée du Bedat, neuvième des Boucles Catalanes, sixième de la Tramontane… A Saint-Etienne samedi, Christophe Laurent a pris la sixième place du Grand Prix de Saint-Etienne Loire, la première manche de la Coupe de France Look des Clubs, après avoir failli jouer une place sur le podium. L’écharpe de l’AS Saint-Etienne autour du cou, il est revenu sur les derniers kilomètres de sa course.
Christophe, tu termines 6ème du Grand Prix de Saint-Etienne Loire, est-ce une place convenable ?
Je marche bien depuis le début de la saison et je faisais partie des favoris. Je termine 6ème et c’est un peu inespéré car j’ai crevé au mauvais moment. J’ai fait un gros effort pour revenir. Dans le final, j’étais à ma place. La gagne était à mon avis intouchable. Dans les derniers kilomètres, nous sommes sortis à trois avec Ramaunas Navardauskas et Julien Belgy. On pensait se disputer le podium mais nous nous sommes tous fait revoir à 3 kilomètres de l’arrivée. Je pensais faire dans les derniers du groupe mais j’ai eu petit sursaut d’orgueil et je suis finalement revenu dans les derniers hectomètres pour aller chercher une place et récompenser la journée. Je ne voulais pas avoir fait tout ça pour rien. Globalement, je suis satisfait.
Dmitry Samokhvalov est-il réellement impressionnant ?
Oui. Il est sorti avant que nous revenions sur le groupe de tête, mais je l’ai quand même vu sortir et il a vraiment attaqué en costaud. Tout le monde s’est dit « laissez-le partir, dans le final ça reviendra ». Résultat des comptes : on ne l’a jamais revu !
Comment s’est passée la course derrière lui à partir de là ?
Il n’y a pas eu d’entente du tout, et il fallait s’en douter. Le Vendée U était en surnombre. J’ai bien joué le coup quand Navardauskas et Belgy sont sortis. Je me suis dit qu’il s’agissait des deux plus gros clubs représentés, mais ça n’a pas marché. A ce niveau-là, tout le monde s’est accroché pour aller chercher une place.
Penses-tu que ce qui t’a manqué sur la fin, c’est l’énergie que tu as mise pour revenir après ta crevaison ?
Je ne sais pas, c’est difficile à savoir. En tout cas ça m’a un petit peu débloqué car j’étais frigorifié en début de course, je n’avais pas de très bonnes jambes et je me suis fait prendre dans plusieurs cassures. Il y a eu des averses et ce n’était pas facile à gérer un niveau vestimentaire : un coup il pleuvait, un coup il faisait froid. C’est sûr que sur ma crevaison, j’ai perdu de l’énergie mais ça fait partie de la course.
Avais-tu déjà roulé sur ce parcours ?
Non, jamais. On m’avait un peu expliqué la course mais c’est un parcours difficile, surtout en Coupe de France des Clubs. Ca a été toujours en file indienne, ça m’a vraiment impressionné. Autant depuis le début de saison, j’avais l’impression de ressentir une grosse différence entre les courses amateurs et les courses pros, autant à Saint-Etienne j’ai passé une centaine de kilomètres un peu dans le dur. C’est impressionnant de voir rouler ainsi toutes les équipes de DN1.
Comment s’est passée ton intégration dans le Team Vulco ?
Bien. Je pense que je joue mon rôle. On attend beaucoup de moi et je joue mon rôle, je remplis satisfaction. Je suis là aussi pour aider les jeunes, il y a beaucoup de travail. A Saint-Etienne on a bien couru, même si on manque un petit peu le final, mais il n’y a rien à dire car c’était vraiment du grand niveau. Ce sera bénéfique pour l’avenir.
Est-ce un rôle passionnant ?
Oui, tout à fait, je prends beaucoup de plaisir. Je pèse vraiment sur la course. Même si c’est un peu lourd des fois, car j’ai la pancarte, comme dans le final du Grand Prix de Saint-Etienne… Mais c’est normal, vu mes résultats depuis le début de saison. Il y a beaucoup de directeurs sportifs qui ont passé la consigne de me suivre. Il faut assumer aussi mais ça fait plaisir de peser ainsi sur la course, ça permet de reprendre un peu confiance en soi.
Propos recueillis à Saint-Etienne le 27 mars 2010.