Alexandre, tu étrenneras ce week-end à l’Essor Basque tes nouvelles couleurs de l’Océane U Top 16. Comment es-tu arrivé dans cette structure ?
J’avais déjà émis le désir de quitter l’Armée de Terre en milieu de saison dernière. J’y faisais l’équipier depuis trois ans et je souhaitais passer à autre chose pour me relancer. L’équipe n’a pas voulu me laisser partir en milieu d’année, ça s’est donc fait en fin de saison. J’ai été contacté par plusieurs DN1, dont l’Océane U Top 16 qui n’est pas très loin de chez moi et qui me promettait une certaine liberté sur les courses. Ça m’a séduit.
Comment s’est passée ta prise de contact avec le groupe ?
Nous avons roulé une première fois tous ensemble un week-end au mois de janvier, puis nous sommes partis sur plusieurs jours à Amélie-les-Bains pour un stage de préparation qui représentait notre second rassemblement hivernal. Nous y avons surtout fait du foncier avec des sorties de cinq heures et des sorties de récupération de trois heures. Nous avons ainsi enchaîné les sorties à ce rythme-là toute la semaine. Dans l’ensemble, nous avons eu une bonne semaine. Nous avons seulement dû écourter une sortie à cause de la neige en ne faisant qu’une heure et demie de vélo.
Comment as-tu perçu l’atmosphère de l’équipe ?
Je connaissais déjà quelques coureurs comme Baptiste Constantin, qui est originaire de ma région, avec qui j’ai couru tous les week-ends plus jeune et partagé plusieurs sélections. Les autres, je les connaissais mais sans plus. J’y ai perçu une bonne entente au fil des stages réalisés ensemble.
Les stages, c’est l’occasion de briefer tout le monde sur les attentes des dirigeants. Quel message a fait passer Stéphane Bauchaud ?
Stéphane nous a tous reçus un par un en entretien. Il m’a demandé quels étaient mes objectifs et m’a précisé qu’il comptait sur moi pour marquer des points en Coupe de France. L’objectif du club, c’est d’intégrer le Top 10, et je pense qu’avec l’équipe dont nous disposons, si tout le monde s’entend bien, on peut arriver à faire un peu mieux encore… Notre seul désavantage, ce sera l’absence de sprinteur en cas de sprint massif.
La première Coupe de France arrive très vite, le samedi 21 février au Grand Prix du Pays d’Aix. Dans quelle condition vas-tu l’aborder toi qui a l’habitude de marcher en début de saison ?
Je me suis rendu compte que j’étais un peu en retard sur ma condition habituelle ces quinze derniers jours, sans que ce soit catastrophique. Je vais attendre les premières courses à l’Essor Basque ce week-end pour voir comment je vais m’en sortir, sachant que là-bas ça monte un peu et que je risque de galérer. A Aix, je sais que c’est usant sans être trop vallonné. On essaiera d’y faire quelque chose de bien si je suis sélectionné. Stéphane le définira dimanche après les premières courses.
Au cours de tes trois premières années Espoirs, on t’a vu devant tant aux Courses au Soleil que sur l’Essor Basque. Comment expliques-tu que tu marches si bien dès la rentrée ?
Ces dernières années, j’ai réalisé de bons hivers avec beaucoup d’entraînement. Mais la conséquence c’est que j’avais souvent un creux aux mois de juin-juillet. Cette année j’ai essayé de modifier ma préparation en retardant mon premier pic de forme afin d’être encore dans le coup pour les Championnats de France, une période durant laquelle je n’ai jamais été bien par le passé. J’ai repris tard, mi-décembre, après avoir coupé trois mois. Il me fallait un bon break pour repartir motivé.
Ton entraînement, tu l’effectues seul ou avec l’aide d’un entraîneur ?
Non, je m’entraîne seul. Actuellement, je fais surtout du foncier, des sorties de cinq heures. Je sais que les intensités viennent au bout de quatre ou cinq courses. Je n’en fais donc pratiquement pas à l’entraînement, quitte à être un peu diesel sur les premières épreuves. Je me consacre au vélo à plein temps. Ça me permet de découper ma semaine en sorties de cinq heures, trois heures, cinq heures, trois heures… Je m’adapte aussi en fonction des conditions météos. Je sais que pour que je marche, il me faut pas mal de kilomètres. Depuis mi-décembre je dois avoir 3500 kilomètres.
Qu’attends-tu de la saison 2015 qui va démarrer samedi ?
J’espère surtout marcher sur les Coupes de France, comme l’équipe le souhaite. C’est surtout sur ces courses-là qu’on se fait remarquer. J’aimerais bien aussi remporter le classement général d’une course Elite, une épreuve dans le style du Tour de Dordogne.
As-tu observé les débuts chez les pros de tes anciens coéquipiers de l’Armée de Terre ?
Bien sûr. J’ai suivi leurs débuts depuis l’ordinateur, et c’est sûr que ça doit les changer des rangs Elites. Quand on voit les mecs qui sont à l’attaque, ce ne sont plus les mêmes que chez les amateurs ! Mais je pense qu’ils vont s’en sortir. Ils ont une bonne équipe, je suis toujours en contact avec eux, on s’envoie des messages pour prendre des nouvelles. Je suis parti en bons termes, simplement parce que je voulais me relancer.
Avec l’espoir de faire carrière un jour ?
Tout à fait. En étant à l’Armée, il me fallait surtout faire le boulot pour les leaders. J’ai fait trois ans là-bas, mais pour ma dernière année Espoir je souhaitais pouvoir m’exprimer à mon tour, essayer de gagner des courses pour pourquoi pas essayer de passer pro plus tard. J’ai 21 ans, les deux prochaines années seront déterminantes. Je veux maintenant réaliser une bonne saison pour essayer de passer au-dessus si c’est possible.
Propos recueillis le 11 février 2015.