Adrien Garel victorieux sur sa première course | © André Quentin
Après 3 années chez les professionnels au sein B&B Hotels – Vital Concept, tu n’as pas été conservé. Comment as-tu vécu cette situation ?
C’est une situation que j’ai mal vécu, je me suis senti délaissé par l’équipe après trois belles années quand même, surtout une dernière bonne saison malgré le covid. Je comprenais le choix sportif mais j’étais plus déçu de l’apprendre aussi tard.
Preuve d’une belle force de caractère, tu as décidé de te relancer chez les amateurs. Ce choix coulait de source ? Qu’est ce qui t’a séduit dans le projet chez Sojasun ?
J’ai tout de même appelé quelques équipes, sans réponse pour la plupart sauf pour Total Direct Energie. J’ai apprécié l’honnêteté de Jean-René Bernaudeau quand il m’a dit que l’effectif était complet, ça permet d’être fixé de suite. Ensuite j’ai été contacté par plusieurs DN, j’ai choisi Sojasun pour la proximité, la possibilité d’être capitaine de route, d’aider les jeunes à progresser au maximum et à gagner le plus de courses possible.
Comment s’est déroulée ta préparation hivernale ? As-tu changé des choses par rapport aux années précédentes ?
En étant plus professionnel je suis retourné sur la piste, j’ai appelé Steven Henry pour savoir si c’était possible de revenir pour Paris 2024 et il m’a tout de suite dit oui, il a ré-ouvert les places pour essayer de se qualifier au JO de 2024. Je prends beaucoup de plaisir sur la piste, il y a un bon groupe avec des jeunes et ceux qu’on a connu avant. C’est que du plaisir, je suis revenu aux bases avec moins de kilomètres et plus d’intensités, j’ai retrouvé un moteur essence, plutôt que diesel !
Ta vision sur le cyclisme a-t-elle évoluée ?
Elle a évolué dans le sens où j’essaie que ça redevienne un jeu, que je prenne plaisir sur le vélo. J’ai adoré être professionnel et j’y retournerais surement avec grand plaisir, mais il y avait beaucoup de pression, ce qui est logique dans le monde pro. C’est une pression que je n’ai plus aujourd’hui ce qui me permet de me libérer, de me faire vraiment plaisir sur la route avec les jeunes chez Sojasun et en équipe de France sur la piste, même si je n’ai toujours pas ma place en équipe 1 je me fais beaucoup plus plaisir, et c’est ça qui compte. Peut-être que j’ai également mûri, ça m’a fait prendre conscience que tout pouvait s’arrêter vite, je profite de chaque moment sur le vélo.
Adrien Garel de retour sur piste | © A.Pichon FFC
Lors de ton retour à la compétition à Saint-Hilaire-du-Harcouët il y a 2 semaines tu t’es imposé au sprint. Quel sentiment dominait une fois la ligne passée ? C’était l’objectif de gagner d’entrer de jeu ?
Je suis là pour gagner le maximum de courses et en faire gagner le plus possible à l’équipe. J’étais très content de l’emporter, surtout sur un sprint massif car je ne l’avais jamais fait auparavant, ça m’a rassuré sur ma condition. J’ai eu le sentiment que ça marche, que toutes les planètes sont alignées. C’est une belle preuve que lorsque tu te fais plaisir, tout marche.
Quelles seront les grandes lignes de ton année 2021 ? Et tes ambitions ?
L’objectif sur piste c’est d’aller à la Coupe du Monde en Angleterre dans un mois. Sur route il y a les Coupes de France mais c’est compliqué d’avoir des objectifs en ce moment car les courses s’annulent une par une. Je prends les compétitions comme elles viennent, avec pour but que le club fasse la meilleure prestation possible.
Tu consacres également beaucoup de temps à la piste. Dans quel but fais-tu ça ?
Comme je le disais j’ai fait mon retour sur piste pour tenter de re-gagner ma place à Paris 2024. Ca va être difficile car il y a beaucoup de niveau, et tant mieux. Ca fait une très bonne ambiance et ça tire tout le monde vers le haut. Les jeunes nous obligent à être encore meilleur. C’est une bonne émulation, qui fait aller tout le monde vers le positif.
Cyclisme sur route, sur piste, musculation, que fais-tu de tes temps calmes ? Du golf ?
Exactement (rire) ! Avec Coco (Corentin Ermenault) on a testé le golf la semaine dernière et ça se rapproche du vélo dans le sens où c’est un sport d’extérieur, j’aime bien passer du temps dehors. C’était bien de se retrouver et c’est totalement autre chose, ça demande beaucoup de concentration sur le moment. Je pense que je m’y mettrais un peu plus lors de journées de repos quand il fait beaucoup. Sinon j’apprécie passer du temps en famille, ou chez moi posé dans le canapé à jouer ou avec une série Netflix.
Par Maëlle Grossetête