Une course pour sprinteurs. C’était le scénario attendu par tous les acteurs de l’épreuve tricolore mais en vélo, encore plus avec les Amateurs, rien n’est joué d’avance. Sprint il y a eu, mais pour départager une échappée de cinq coureurs qui s’était fait la malle quelques temps plus tôt et avait su résister au retour de peloton dans les derniers instants. Une physionomie de course favorable à Flavien Maurelet (GSC Blagnac-Vélo Sport 31) qui s’est offert le droit de porter le maillot bleu-blanc-rouge pendant un an. Retour sur cette course avec deux acteurs différents, Pierre Idjouadiène (CC Etupes) et le directeur sportif de Chambéry Cyclisme Formation Vincent Terrier. Et le premier, coureur d’une équipe sans grand sprinteur, avait prévu de dynamiter le peloton toute la course.
C’était en tout cas le mot d’ordre du CC Etupes au briefing. « On voulait faire une course vraiment offensive parce qu’on ne misait pas sur un sprint massif. Il fallait absolument qu’on décante la course. » L’obejctif était identique du côté de la formation Chambéry Cyclisme Formation comme le raconte Vincent Terrier. « Nous n’avions pas de scénario définit, sur un championnat il peut se passer beaucoup de choses. On s’était dit qu’il ne fallait pas louper les échappées, et préserver deux coureurs pour le final. C’était le rôle de Benoît Cosnefroy et Guillaume Millasseau. » L’opération était réussie pour les deux équipes, quand Arnaud Pfrimmer et Maxime Roger ont pu se glisser dans l’échappée du jour après cinq kilomètres.
Cela n’a pourtant pas stoppé la volonté des coureurs d’Etupes de continuer cette course de mouvement. « Derrière on a pris pas mal de petits contres. » Mais à trois tours de l’arrivée, le contre décisive a malheureusement été manqué par Pierre Idjouadiène et ses équipiers. « On avait fait pas mal d’efforts avant et on n’a pas réussi à l’accompagner. Ils étaient une dizaine et sont rentrés sur la tête. » Léo Danès avait quant à lui pu accrocher les roues et revenir à l’avant. « C’était bien car on avait deux coureurs devant mais ceux échappés depuis le début ont payé leurs efforts », précise Vincent Terrier.
Les Doubiens n’arrêtaient pas là leur course offensive et réessayèrent lors des deux derniers passages sur la difficulté du parcours. « On a ensuite essayé de gicler dans la bosse pour rentrer. Alexys Brunel et moi avons fait l’effort à deux tours de l’arrivée mais on n’est pas sorti assez franchement pour espérer rentrer. » Idem pour Benoît Cosnefroy qui « fait le jump dans l’avant-dernière bosse mais vient mourir à moins de 10 secondes de la tête. » Finalement, c’est Romain Seigle qui a fait la différence dans l’ultime ascension. « Il était le seul du peloton à être arrivé à rentrer. Il est parti en costaud dès le pied de la bosse pour rentrer à la bascule. » Mais émoussé par ses efforts, il ne pourra pas lutter lors du sprint et terminera 5ème.
De son côté, Pierre n’a pas pu pesé comme il l’espérait dans le final. « Je suis arrivé très bien placé au pied de la bosse mais depuis la cloche j’avais de grosses crampes donc je n’ai pas pu m’exprimer comme je voulais. Puis c’est allé très vite jusqu’au sprint et je n’étais plus dans le coup. » Sprint que les coureurs de Chambéry ont abordé bien placés, peut-être trop bien. « On a essayé de sauver une place au sprint mais on s’est fait un peu piéger, ajoute leur directeur sportif. Aurélien Doleatto s’est retrouvé devant un peu tôt, et il emmène Benoît à 300 mètres de la ligne qui a été obligé de lancer de trop loin. Et au final on ne prend qu’une vingtième place. »
Le parcours aurait pourtant pu faire des différences si le vent en avait décidé autrement. « Ca aurait pu être un parcours très dur s’il y avait eu vent de côté dans les deux grandes lignes droites. Mais sans ça, il n’y a pas eu de possibilités de bordures » ajoute Pierre Idjouadiène. Vincent Terrier est du même avis, et tient à féliciter son équipe pour son bon comportement. « On se doutait que le parcours n’allait pas être sélectif. On voulait éviter un sprint massif. Avec six coureurs par équipes c’est dur de contrôler, et ça a permis qu’il y ait un peu d’action. Mais sur le faux-plat descendant qui mène à l’arrivée avec le vent de dos, ça roulait très vite donc impossible de faire la différence. On n’a pas fait d’erreur tactique, les gars ont bien géré leur course. Sur un championnat de France il faut de la réussite, et ça nous a manqué un peu dans le final. » La réussite avait plutôt choisit le camp du GSC Blagnac et Flavien Maurelet. – Adrien Godard
Classement :
1. Flavien Maurelet (GSC Blagnac-Vélo Sport 31) les 170,6 km en 4h06’11 » (41,7 km/h)
2. Bruno Armirail (Occitane Cyclisme Formation) m.t.
3. Alexis Guérin (VC Rouen 76) m.t.
4. Grégoire Tarride (AVC Aix-en-Provence) à 3 sec.
5. Romain Seigle (CC Etupes) m.t.
6. Julien Trarieux (AVC Aix-en-Provence) à 7 sec.
7. Clément Russo (Team Probikeshop Saint-Etienne Loire) m.t.
8. Fabien Schmidt (Côtes d’Armor-Marie Morin) m.t.
9. Benoît Sinner (Team U Nantes-Atlantique) m.t.
10. Clément Orceau (Vendée U) m.t.