Hugo Page passe chez les pros | © Conti Groupama FDJ
La nouvelle est sortie, l’an prochain tu seras dans les rangs professionnels au sein de la Conti Groupama-FDJ. C’était l’objectif de ta saison de rejoindre le monde professionnel ?
Non ce n’était pas l’objectif de ma saison, la plupart restent d’ailleurs à venir. C’est juste une grande satisfaction d’intégrer cette équipe qui me faisait tant rêver, et qui me fera toujours rêver. Mais ce n’est qu’une étape de franchie, qui permet des objectifs à long terme.
Depuis quand es-tu en contact avec la Conti ? Tu as déjà eu l’occasion de faire des stages / des rassemblements avec eux ?
Depuis que j’ai gagné le Trophée Madiot en 2017, je commençais à être en contact avec Nicolas Boisson. J’ai eu l’occasion de voir Marc et Yvon Madiot aux récompenses du Trophée. En Junior 1 l’an passé, j’apprends la création d’une équipe continentale, j’ai pu voir Marc la veille du départ de Paris-Tour et son discours me mettait les frissons… Puis en fin de saison 2018 l’équipe m’a donné deux vélos et m’a invité en stage à Calpe début Janvier.
Quel est le projet qui t’a plu avec cette structure ?
C’est un projet à long terme. Leur but est de nous faire apprendre, de nous former sur tous les aspects de la vie d’un cycliste pour être assez mûr dès l’entrée en World Tour. Puis au-delà du projet sportif qui est donc à long terme, c’est aussi l’aspect humain qui m’a plu. Tous les coureurs et le staff sont basés à Besançon, c’est une grande famille où des liens forts naissent.
Hugo Page sur le Lapierre Aérostorm | © Camille Richard
On sait que la Conti Groupama-FDJ apporte une grande importance à la mixité. En effet, il y a des coureurs d’un peu partout en Europe. Qu’est-ce que cela t’inspire ? Parles-tu anglais couramment ?
Cette mixité peut permettre à tous les coureurs d’apprendre la culture du vélo dans chaque pays, je trouve qu’elle est d’ailleurs différente selon la nation. Je ne parle pratiquement pas anglais… Au stage à Calpe début Janvier je ne comprenais pas les discussions sauf quand elles étaient traduites par Théo Nonnez et Simon Guglielmi. Mais je vais m’y mettre, apprendre en parlant tous ensemble… Puis à la fin de l’année 2020 je serai peut-être bilingue, on ne sait jamais (sourire).
Tu comptabilises déjà 9 victoires cette saison, dont Jugon-les-Lacs Arguenon-Vallée Verte, le Tour du Couesnon Marche de Bretagne, entre-autres. Es-tu pleinement satisfait de ton exercice 2019 ?
Non je ne suis pas pleinement satisfait de mon début de saison, je n’ai pas encore réussi à m’exprimer et à gagner au niveau international. Mais l’équipe de France a déjà levée les bras plusieurs fois en Coupe des Nations cette année, c’est le plus important.
Quel est ton programme de courses pour cet été ? Et tes objectifs ?
Les Championnats vont rapidement arriver, je vais en faire mes objectifs. Mais je ne veux pas me fixer un résultat, juste arriver sur la ligne de départ et me dire dans ma tête que j’ai tout fait pour être le meilleur.
Hugo Page signe son premier contrat pro | © Conti Groupama FDJ
Tu vas certainement devoir déménager sur Besançon l’année prochaine. Tu suivras tes études là-bas ? D’ailleurs, que fais-tu à l’école ?
Oui je déménagerai à Besançon en Février 2020 normalement. Je suivrai là-bas un BTS par correspondance sur 3 ans au lieu de 2 ans avec ENACO, soit dans les assurances ou dans l’immobilier. Cela me permettra de disposer de temps pour m’entraîner, et je pourrai m’organiser pour travailler seul de mon côté. Je pense qu’il est important de continuer les études pour ne pas se noyer dans le monde du vélo. Je n’aurai que 18 ans et je ne connais pas le niveau que j’aurai l’année prochaine. Puis on ne vit pas du vélo jusqu’à 45 ans… Mon Bac est passé depuis une semaine déjà, j’attends maintenant les résultats qui tomberont vendredi.
Quel(s) grand(s) coureur(s) t’inspire(nt) le plus ? Pourquoi ?
Thibaut Pinot et Arnaud Démare… Ils dégagent quelque chose et je les suis depuis leurs débuts chez les pros puis ils sont à la Groupama-FDJ. Coureur de Grands-Tours pour Thibaut et coureur de classiques et sprinteur pour Arnaud… J’aimerais un jour atteindre leur niveau comme tous les jeunes cyclistes je pense.
Pour finir, dans quel état d’esprit es-tu quand tu penses à ta future saison parmi les pros ?
Excité, impatient… J’ai hâte d’intégrer vraiment cette équipe et cette famille, ainsi que porter le maillot pour la première fois. Ça va être le début d’une grande aventure où j’espère dans un premier temps aider les plus âgés. Mais avant cela, une belle fin de saison arrive.
Par Maëlle Grossetête