Denis Repérant | © P.Pradier
Quatorzième de la Coupe de France, le SCO Dijon est passé à côté de sa saison. Si Denis Repérant s’est montré déçu du nombre de victoires cette année, le directeur sportif du SCO Dijon s’est confié sur la saison 2018, la prochaine et les mouvements à l’intersaison. Tout en donnant son avis sur le format actuel de la Coupe de France.
Denis, quel bilan tirez-vous de cette saison 2018 ?
Un bilan clairement en dessous de nos espérances. On visait une vingtaine de victoires. Au final, nous n’en avons décroché que douze. Mais plusieurs explications peuvent atténuer ce bilan et notamment les nombreuses blessures qui ont touché plusieurs de nos coureurs. Les jeunes ont besoin de constance pour progresser. Cette année, nous avons couru avec un effectif réduit tout au long de la saison.
Quel est votre plus beau souvenir cette saison ?
Le fait marquant, c’est le Tour du Loir-et-Cher, avec Nicolas Debeaumarché, qui s’est battu jusqu’au bout pour défendre sa onzième place à la pédale. Je n’oublie pas non plus les championnats de France du contre-la-montre, l’un des moments les plus sympas de la saison.
Quel regard portez-vous sur Adrien Guillonnet, auteur d’une saison époustouflante avec cinq victoires notamment ?
C’est une pièce maîtresse de l’équipe. Sa progression est logique, dans la lignée de ses années précédentes. Il a su confirmer ce que l’on attendait de lui. Je suis d’ailleurs déçu qu’aucune équipe française ne se soit intéressé à lui. Il l’aurait amplement mérité. Mais je suis content pour Adrien, qui rejoint les rangs professionnels chez Interpro Stradalli Cycling Academy.
Les jeunes, Julien Souton et Nicolas Debeaumarché se sont aussi distingués. Une belle surprise ?
Nicolas a confirmé ses belles prédispositions entrevues les années précédentes. J’attends beaucoup de lui en 2019. Il fera partie des coureurs à suivre de près. Dans l’ensemble, je suis fier de nos jeunes coureurs qui ont toujours été placés, en embuscade. A eux de confirmer l’année prochaine.
SCO Dijon-Team Materiel-velo.com | © SCODijon
Un mot sur les mouvements à l’intersaison ?
Louis Louvet arrivait en fin de cycle et commençait à stagner chez nous. Il a donc souhaité partir et a rejoint le CR4C Roanne. Il sait qu’il mérite plus de victoires à son palmarès. Il sera à suivre l’an prochain. Kévin Boyer et Adrien Guillonnet sont partis, eux aussi. Du côté des arrivées, Joris Delbove nous rejoint. Il était performant en cyclo-cross. Il sera à suivre. Tout comme Yan Gras, qui lui aussi arrive du cyclo-cross. Nous avons aussi recruté Geoffrey Thévenez en provenance de Creuse Oxygène Guéret. Il sera le chef de file de l’équipe sur les courses typées pour les rouleurs. Tout comme Antoine Bravard sur les courses pour grimpeurs. Tous les deux auront un rôle clé à jouer auprès des jeunes, qui ont tendance à paniquer parfois et qui doivent être encadrés.
Que pensez-vous du format actuel de la Coupe de France ?
Je suis persuadé qu’au niveau de la formation, les montées et les descentes sont un frein. Aujourd’hui, nous sommes dans l’obligation d’être performant en Coupe de France. Alors qu’il faudrait laisser du temps pour que les jeunes puissent progresser. Tout ce qu’un club met en place peut être bouleversé par une descente. J’espère que le format va évoluer. Même s’il est important de laisser une épreuve où les meilleurs français peuvent se confronter.
La nouvelle génération de coureurs est-elle plus difficile à coacher ?
Le rôle de directeur sportif est aussi de s’adapter aux générations, année après année. Elles sont comme elles sont. A nous d’évoluer en ce sens. Je ne pense pas que la génération actuelle est plus difficile à entraîner. Elle est juste différente. Et la différence se fait surtout au niveau de la mentalité. Ce qui important, c’est que tous les jeunes tirent dans le même sens.
Quels seront les grands objectifs la saison prochaine ?
On aimerait finir dans les dix premiers de la Coupe de France. Ces dernières années, l’effectif était jeune. Nous n’avions pas de pression. L’an prochain, nous attendons des performances. L’objectif est de former nos jeunes pour qu’ils rejoignent les rangs professionnels, et qu’ils puissent s’épanouir dans les équipes de France de leur catégorie.
Propos recueillis par Romain Boisaubert