Auteur d’une belle saison, avec une cinquième place au général du Tour de l’Avenir, une seconde place d’étape sur le Kreiz Breizh Elites ou encore une 12ème place aux championnats du monde sur route à Innsbruck. Quelle analyse fais-tu à froid de ton année ?
Mon début de saison a été compliqué avec une tendinite en tout début d’année, qui m’a handicapé dans la préparation que j’avais prévu. J’ai eu du mal à me remettre dans le rythme lors des premières courses, avec un profil plus pour les rouleurs. Je suis revenu pratiquement à mon niveau à l’occasion de Liège Bastogne Liège. J’avais de bonnes sensations, j’étais dans le bon coup mais j’ai eu des ennuis mécaniques à 50 kilomètres de l’arrivée. C’est ensuite à La Ronde de l’Isard que j’ai commencé à monter en puissance et en particulier sur des courses plus montagneuses. Dans la foulée, j’ai réussi à confirmer ma forme au Tour du Pays de Savoie et sur le Tour du Beaujolais. Ma sélection en équipe de France pour le Tour de l’Avenir m’a également motivé. J’étais bien préparé physiquement car je venais d’enchainer trois week-ends de 4 jours de compétitions en Bretagne. Enfin, j’ai maintenu mon niveau de forme d’une manière optimale jusqu’aux mondiaux, d’où mes résultats.
Tu sembles avoir eu comme un déclic cet été en enchainant les bonnes performances. Comment l’expliques-tu ? Tu aimes la chaleur ?
Mon déclic est simple, j’ai vraiment pris conscience de mon niveau lors de l’étape 7 (la première de montagne) du Tour de l’Avenir. Ivan Sosa était donné grand favori cette année, surtout après avoir remporté le Tour du Burgos. On se croyait sur les routes du Tour de France avec l’équipe de Colombie qui a durci la course et le peloton explosait par l’arrière. Lorsque je suis arrivé à 18 secondes derrière Sosa (vainqueur de l’étape), j’ai passé un cap plus dans la tête que dans les jambes. J’avais besoin de prendre confiance en moi et savoir où me situer sur un tel niveau. Ensuite, j’ai confirmé sur les trois autres étapes de montagne. Je me suis habitué au froid et à la pluie à Chambéry et je dirais que c’est nécessaire pour s’endurcir. Mais c’est vrai que je préfère m’exprimer sur des courses avec la chaleur, mon côté niçois ressort.
A 20 ans, te classes-tu déjà dans la catégorie des grimpeurs ? ou tu cherches encore à travailler les autres qualités ?
Effectivement, le terrain où je me sens à l’aise et le plus performant reste la montagne, avec l’ascension de longs cols et des pourcentages élevés. Malgré tout, j’ai nettement progressé sur le plat, le vallonné et surtout les longues distances. Mon axe d’amélioration reste le sprint. Cette année j’ai souvent terminé 2èmeou 3èmesur des arrivées en petit groupe. La dernière en date est le petit Tour de Lombardie espoirs où je termine à la troisième place, battu au sprint. J’ai surtout pu confirmer ma bonne récupération sur les courses à étapes. Je me suis rendu compte que j’ai besoin d’enchainer les courses pour être le plus compétitif. J’ai également obtenu de bons résultats sur les contres-la-montre, un domaine que je ne travaille pas forcément mais il est nécessaire que je l’intègre plus régulièrement dans mes entraînements.
Clément Champoussin au bout de l’effort | © Coline Briquet
Quel est ton meilleur souvenir cette saison ? et le plus difficile ?
Le plus beau souvenir est le championnat du monde en Autriche, porter les couleurs de la France, une grosse ambiance, de nombreux spectateurs et nous étions dans le même hôtel que les pros. Quant au plus difficile, c’est mon problème mécanique sur Liège Bastogne Liège.
Après deux saisons au Chambéry Cyclisme Formation, tu repars pour un an de plus. Quel est ton état d’esprit avant d’attaquer la saison 2019 ?
Tout d’abord, il est important que je termine mon cursus scolaire pour obtenir mon DUT. Bien entendu, comme chaque année je suis très motivé. Je suis conscient que c’est une saison charnière pour mon avenir. Je dois confirmer en 2019 et être plus régulier sur mon début de saison. Il est important que je gagne des courses et je présume que je serai attendu lors des grandes échéances. Je ferai tout pour répondre présent.
L’objectif principal est de passer à l’échelon supérieur ou pas forcément ?
Mon principal objectif se résume à finaliser un contrat professionnel en fin de saison 2019 chez AG2R La Mondiale de préférence.
Clément Champoussin en action | © Alexia Tintinger
Sur quels points vas-tu axer le travail pour continuer de progresser ? La nutrition, la récupération, l’entraînement, la préparation mentale… ?
Pour marcher à vélo, il faut une association de tous ses éléments et ne pas délaisser un sujet. C’est l’addition de tous ces points qui te permet de faire la différence en course. Bien entendu, l’essentiel réside sur la qualité d’entrainement et sur cet aspect j’ai évolué avec l’expérience. J’ai appris à mieux me connaitre et écouter mon corps.
Fais-tu des séances de musculation durant la période hivernale ?
En novembre et décembre la musculation fait partie de notre préparation au CCF. Je dirais que c’est plus du renforcement musculaire, car le but est de ne pas prendre trop de volume. On fait deux séances par semaine.
VTTiste à la base, sors-tu ton VTT l’hiver ? l’ambiance des compétitions VTT ne te manque pas ?
Avant d’attaquer la saison « route » en janvier 2019, nous faisons régulièrement du VTT. C’est la marque de fabrique du CCF et j’apprécie, vous comprendrez facilement pourquoi. Cela permet de nous changer l’esprit et de produire un effort qui est toujours intéressant. J’ai bien aimé l’ambiance VTT mais lorsqu’on connait celle d’une course comme le Tour de l’Avenir, c’est encore une autre dimension et d’autres sensations.
Par Maëlle Grossetête