Il n’est jamais très simple de débarquer en terre inconnue et de s’y affirmer dès les premières semaines. Mais ce n’est pas ce qui a dérangé Douglas Dewey, ce jeune homme de 24 ans arrivé tout droit des côtes anglaises. D’ailleurs, pas grand-chose ne peut déranger ce coureur qui, dès le 2 mars, a ajouté une ligne de plus à son palmarès en remportant l’Etoile de Tressignaux. Après tout, il a bien quitté son pays pour venir s’installer en Bretagne, le temps d’une longue saison de cyclisme. Douglas Dewey a bien accepté de partir loin de ses proches pour poursuivre sa carrière. « J’utilise les réseaux sociaux pour garder le contact avec ma famille, donc ça va », avoue-t-il. Le vainqueur de la Flèche d’Armor a aussi quitté un certain confort pour aller vivre neuf mois dans un mobil-home… « Avec mes études, j’ai été habitué à vivre loin de ma famille, dans des logements assez rustiques. Donc ici ça ne me dérange pas ! » Vous l’avez compris, Douglas Dewey n’est pas venu en Bretagne pour y faire de la figuration. Et qu’importent les conditions de vie ou les sacrifices engendrés, finalement le plus important est ailleurs.
Cette finalité si importante que l’ancien champion national Espoirs du contre-la-montre est venu chercher est en train de se rapprocher peu à peu. En effet, les six victoires remportées au nez et à la barbe des meilleurs amateurs bretons voire français ont tapé dans l’œil des écuries de DN1. L’an prochain, il évoluera sous les couleurs du Team U Nantes-Atlantique. Une formation qui pourrait lui permettre de franchir le Rubicon. Une chance qui n’aurait sans doute pas pu lui être offerte en Angleterre, où le cyclisme sur route n’a pas la même popularité qu’en Bretagne. « Ici il y a beaucoup plus d’épreuves au calendrier… Et beaucoup plus de spectateurs aussi ! En Angleterre les gens présents à l’arrivée se comptent sur les doigts d’une main généralement. La Bretagne est une région idéale pour faire du vélo. » Ainsi, après avoir testé les routes de Belgique le temps d’une précédente saison, Douglas Dewey a trouvé ce qui lui convenait dans la région des Hinault, Bobet, Heulot… Il a également retrouvé dans son club Sam Allen, un autre jeune Anglais lui aussi arrivé en Bretagne pour sa carrière.
Ensemble, ces deux compatriotes ont l’objectif d’atteindre le plus haut niveau possible. A l’heure actuelle, seul Doug, comme il est surnommé, a trouvé un club dans l’élite amateur, en espérant que cette équipe l’emmène vers de plus hauts chemins. « Si j’ai l’opportunité d’atteindre le plus haut niveau, je la saisirai », confirme-t-il. Le plus dur n’est pas de surprendre tout le monde dès la première année sur le continent. La tâche sera plus ardue quand il s’agira de confirmer ces nombreux espoirs placés en lui. Mais quelque chose nous dit que Douglas Dewey n’a pas fini de nous étonner… – Mathilde L’Azou