Tu remportes la 21ème édition du Grand Prix de Saint-Etienne Loire, comment as-tu construit ton succès avec l’équipe ?

Nous étions quatre dans l’équipe à avoir coché cette course, avec Papillon, Deverchère, Jamet et moi. Je me suis retrouvé devant avec Valou, du coup derrière les gars n’avaient pas à relancer la course mais plutôt à suivre les coups si ça sortait. Ils nous ont fait confiance. Dans le final, Valou m’a dit qu’il se sentait bien. De mon côté, j’avais de drôles de sensations, je commençais à sentir les crampes arriver. Dans le dernier col, il a fait la sélection, ce qui nous a permis d’avoir un coup d’avance. En voyant que les autres étaient à fond, ça m’a « donné un coup de booste », je me sentais mieux. Sur le haut, c’est rentré. La dernière chance de faire l’écrémage était la petite bosse à 4kms de l’arrivée. J’ai pu sortir seul, c’était la bonne option. Je préfère être seul qu’avec un mec avec qui on risque de se regarder. J’ai réussi à résister et j’ai compris que c’était bon au dernier virage à 300 mètres.

Par quelles émotions es-tu passé aujourd’hui ?

Dimanche 25 (aujourd’hui), c’est l’anniversaire de ma copine, c’était l’occasion de lui faire un beau cadeau, ça m’a motivé dans le final. J’ai toujours fait la course en tête, je n’ai jamais eu un coup de retard. Ça m’a permis d’être serein. Pour le final, je n’étais pas certain de mes sensations, mais je pense que les autres avaient encore plus mal aux jambes.

Quel sera ton programme pour les semaines à venir ?

Je ne souhaite pas aller à Vougy, malgré que ce soit une Coupe de France car le parcours ne me convient pas, j’ai du mal quand il y a des relances et qu’il faut rester concentré et placé pendant 4 heures. Je préfère laisser ma place à un copain plutôt que d’y aller sans être vraiment certain de moi. Ensuite, il y aura le beau week-end Charollais et Dijon Auxonne Dijon. A plus long terme, les championnats de France chrono et route. Ainsi que de belles courses à étapes comme le Loiret, le Tour de Moselle, ou l’Artois, où il y a des contre-la-montre individuels. Peut-être également le Tour Nivernais Morvan, il faut regarder le parcours.

Comment s’est déroulée ta préparation cet hiver ?

J’ai fini la saison dernière tard, les sensations étaient bonnes alors j’ai voulu aller le plus loin possible. J’ai pu reprendre la préparation hivernale sereinement avec de la musculation, du gainage, de la randonnée et du VTT. Nous sommes ensuite partis en Stage en Espagne à Calpe, fin janvier. Nous avons bénéficié de conditions idéales pour travailler tous ensemble. Ca a permis de souder le groupe.

Vous réalisez un bon début de saison avec le CR4C Roanne, comment peux-tu expliquer vos succès ?

La plupart des mecs étaient déjà là l’an dernier et même avant alors on se connaît bien. Les recrues comme Dufour et Terrasson sont des gars avec qui on courrait quasiment tous les week-ends la saison passée. Raibaud est revenu au club, il descend de chez les pros mais ne nous prend pas de haut. C’est un bon mec, un leader naturel qui nous tire tous vers le haut. Enfin les jeunes Pauchard, Grand et Prunet se sont également vite intégrés à l’effectif. Ils sont désireux d’apprendre. La mayonnaise a donc pris rapidement. Gagner le contre-la-montre par équipes dans le Var pour l’ouverture de la saison a été un super moment. Il nous manquait la réussite, et depuis la victoire de Raibaud sur la Coupe de France, ça nous a bien débloqués.

Selon toi, est ce que les parcours proposés sur la Coupe de France DN 1 permettent à tous les types de coureurs de s’exprimer ?

J’ai un avis mitigé. Les profils sont majoritairement pour les sprinteurs, bien que le GP PMA semble difficile et que l’an dernier le Tour du Pays Roannais était dur, mais il n’y a pas d’arrivée au sommet. Quand on regarde les classements, on s’aperçoit que les plus costauds sont devant. Par exemple à Bordeaux-Saintes, nous n’étions peut-être pas l’équipe la plus attendue car nous préférons les profils plus sélectifs. Ou encore le CCF qui met un gars sur le podium, qui est capable de remporter une étape de montagne au Tour de l’Avenir par exemple.

Quel est ton péché mignon ?

Je dirai la nourriture, je suis gourmand, parfois je n’arrive pas à me gérer. On fait tellement de sport que c’est vite éliminé. Plus en particulier, je conseille à tous de goûter les macarons de la pâtisserie Marcellin, dans le Roannais. Ce sont les meilleurs du monde ! Des fois, avec les copains du club on se fait un goûter en terrasse en passant par-là, il vaut mieux ne pas compter les calories (sourire).

Quel coureur pro te fait « rêver » ? Pourquoi ?

Le coureur qui m’a procuré le plus d’émotions est Fabian Cancellara. C’est une force de la nature, ses victoires en solitaire, quand il faisait sauter tout le monde de sa roue, ce n’est pas donné à tout le monde. Je pense notamment à des victoires comme Compiègne sur le Tour de France ou le Tour des Flandres.

Par Maëlle Grossetête