Quel est votre ressenti après une telle victoire ?
Je suis très satisfait de cette deuxième victoire en élite de la saison. J’ai terminé deux fois second ce week-end, je savais que la forme était là. Nous avons fait le doublé avec Geoffrey Bouchard, bien que nous n’étions que quatre du club au départ. Nous avons réussi à battre les grosses formations comme Creuse Oxygène, Pro Immo Nicolas Roux et Saint Etienne qui avaient du beau monde au départ et dans l’échappée.
Comment s’est déroulée la course ?
Elle est partie à une allure incroyable à cause du vent et des petites routes. Le peloton a vite explosé. Je n’étais pas devant quand ça a cassé. J’ai fait l’effort dans une bosse pour rentrer tout seul sur le bon groupe. J’ai mis une bonne heure à récupérer de cet effort violent.
Puis dans l’échappée, il fallait être vigilant avec ce fort vent. Le groupe s’est plusieurs fois scindé quand on prenait le vent de côté, notamment au km 110 où je me suis retrouvé à l’avant. Mon coéquipier était dans le groupe derrière. Je n’ai pas cherché à creuser l’écart car je voulais que Geoffrey (Bouchard) rentre dans la bosse au km 120, et c’est ce qu’il a fait. Ensuite, j’ai opéré une première sélection dans cette bosse. Sur le haut, les premières attaques ont fusé. Nous alternions à prendre les coups avec Geoffrey. Il est finalement parvenu à prendre le large avec Pierre Bonnet (Team Pro Immo Nicolas Roux).
Vous finissez seul en tête, et vous faites le doublé avec Geoffrey Bouchard. Que s’est il passe dans le final?
Les deux fuyards ont pris plus d’une trentaine de secondes. Derrière je devais contrôler. J’étais sûr de la force de Geoffrey. Clément Carisey (Team Pro Immo Nicolas Roux) a fait le jump pour rentrer et j’ai réussi à le suivre. Je n’ai pas collaboré avec lui. Le reste du groupe est rentré. Puis à 10km de l’arrivée, j’ai vu le directeur sportif de Creuse Oxygene qui indiquait à David Menut d’attaquer. Je savais donc qu’il allait passer à l’action et ça n’a pas manqué. Je l’ai suivi, puis quand il s’est rassis, je l’ai contré et je suis parti seul. Carisey était 20 mètres derrière moi mais il n’a pas réussi à rentrer. Je suis ensuite revenu sur les deux échappés dans la cuvette après la ligne d’arrivée. J’ai décidé de prendre un maximum de vitesse pour les passer avec de l’élan. J’ai tout donné jusqu’à ce que Pierre Bonnet craque et cela a marché. Une fois seul, j’ai profité de mes qualités de rouleur pour me faire plaisir sur une longue ligne droite avec le vent de dos, où ça roulait très vite. L’ardoisier m’annonçait 15 secondes puis 35 secondes et j’ai compris que c’était bon !
Comment vous sentiez vous sur votre vélo mercredi ? Les jambes étaient bonnes ?
Depuis le début de la saison, les jambes sont bonnes. C’est depuis la victoire à Saint Étienne que j’ai passé un cap psychologique. Je sais désormais que je fais parti des costauds, que je suis fort. J’ai plus confiance en moi. Mes coéquipiers marchent également très fort, ça tire le groupe vers le haut.
L’année dernière vous aviez fini troisième. Qu’est ce qui a changé cette année ? Le parcours était plus adapté à vos qualités ?
L’an dernier, lorsque j’ai terminé troisième, c’était mon premier podium en élite de la saison et le premier surtout depuis ma blessure en 2014. Ça m’a bien lancé. Cette année, le parcours était encore très dur, de plus que les conditions météos étaient extrêmes ! Cette année, j’ai pu l’emporter grâce à Geoffrey, nous étions tous deux dans le bon coup. J’ai durci la course pour lui et on a toujours eu le coup d’avance. Je savais qu’il marchait très fort, j’étais confiant de notre force, mais il fallait quand même bien manœuvrer face à une belle adversité !
C’est déjà votre deuxième victoire cette saison après celle sur le GP de Saint-Étienne. Satisfait de votre début de saison ?
La victoire à Saint Étienne était superbe, c’est une course mythique. S’appeler Lionnet et gagner devant le stade des verts, c’est beau non ? J’ai prouvé hier que cette victoire à Sainté n’était pas dû au hasard. Je suis très satisfait de mon début de saison. Toute l’équipe marche très fort, et cela depuis la première course de l’année, le contre la montre par équipe dans le Var. Nous avions mis un point d’honneur à le remporter ! Nous sommes en tête de la Coupe de France DN1, il faut que l’on continue de surfer sur cette vague.
Quels sont les prochains objectifs pour vous désormais ? Pour l’équipe.
Mon prochain objectif, c’est le tour du Charollais, samedi, puis le lendemain à Dijon-Auxonne-Dijon. À plus long terme, je vais préparer les grosses courses par étapes et les contre-la-montre. Je veux performer au championnat de France de la discipline. Au niveau de l’équipe, il faut continuer à se faire plaisir en gagnant des courses. On va également se prendre au jeu de la Coupe de France DN1 et accrocher le meilleur résultat possible !
Propos recueillis par Léo Labica