Adrien, peux-tu retracer ton parcours à nos lecteurs ? 

En quelques mots, cela fait 18 ans que je fais du vélo. J’ai connu pas mal de clubs et en élite, j’ai couru au VS Chartrain, 2 ans au Guidon Chalettois avant de revenir dans ma région à l’Occitane. A côté du cyclisme, je travaille à mon compte en tant que charpentier.

Quand as-tu touché ton premier vélo ?

A 4 ou 5 ans et j’ai commencé la compétition à 6 ans en pré licencié ça fait quelques tours de roues !

Quel est ton rôle au sein de l’équipe Occitane Cyclisme Formation ?

A l’Occitane, je ne sais pas si on peut beaucoup parler de rôle, nous sommes vraiment libres, nous sommes là pour faire la course. Stéphane Poulhiès est naturellement notre capitaine de route mais il nous pousse à aller de l’avant, attaquer et se faire plaisir, j’ai ma carte tous les Week ends.

Ce début de saison, tu es plutôt en forme avec de nombreux TOP10 en février comme sur le Tour de Basse-Navarre le 09/02 où tu finis 8eme et en Tunisie en mars où tu finis 2eme à 3 reprises. De bonne augure pour la suite ? 

Ma préparation cet hiver a été bonne et effectivement j’étais dans l’allure dès les premières courses. Avec mon frère, nous venons de gagner la coupe de France de l’américaine, un beau point d’orgue pour clôturer ce début de saison. C’est d’ailleurs mon meilleur début de saison, le froid et la pluie ne me conviennent pas, donc même s’il me manque peut-être une victoire (sur route), je n’ai pas de regrets. J’essaye de faire les choses à fond, ça payera j’espère, en général je suis plus efficace sous la chaleur.

Sur quelles courses t’aligneras-tu prochainement et quels sont tes objectifs ? 

Après ce Le grand prix de Luneray en DN1, j’enchaine avec le Tour du Loiret pour lequel je suis très motivé. Je sors de coupure, j’espère revenir en forme pour le Loiret et monter en pression jusqu’à la Sport Breizh. L’objectif est d’ouvrir le compteur et de marquer mes premiers points en DN1.

As-tu des rituels d’avant ou d’après course ?

Pas vraiment… je ne suis pas superstitieux. J’aime bien aborder les courses tranquillement sans me presser, mes coéquipiers et mon directeur sportif commencent à s’y habituer !

Ton frère Benjamin est chez Groupama-FDJ, arrivez-vous à garder contact et à vous croiser parfois ?

Benjamin vit en Italie désormais, c’est difficile de se croiser avec nos calendriers respectifs mais nous sommes en contact tous les jours. Il n’y a que sur la piste que nous pouvons nous croiser et courir ensemble. Il a fait un gros effort pour venir courir la coupe de France sur piste au Mans avec moi, au final nous ne l’avons pas regretté !

Tu as fini 4eme aux Championnats de France sur piste, associé à Stéphane Duguenet, est-ce un domaine à creuser ?

J’adore la piste et l’américaine en particulier. Le problème est que le calendrier piste n’est pas très riche en France et si on veut courir à l’étranger les déplacements deviennent vite onéreux. Si l’on n’est pas en équipe de France sur piste les marges de manœuvres sont réduites sur la piste. Il y a un très grand fossé entre les courses régionales et le niveau des coureurs de L’équipe de France qui disputent les courses internationales. Le calendrier ne permet en rien aux coureurs qui sont entre les deux de s’exprimer. C’est un peu comme si l’on enlevait les courses élites du programme route.

La piste vient-elle en préparation de la route ou tends-tu à te consacrer de plus en plus à ce domaine ?

La piste est une excellente préparation pour la route, surtout en hiver. J’essaye d’en faire un maximum de piste mais comme je le dis plus haut ce n’est pas évident d’autant plus que j’habite loin de tous vélodrome ! La route reste le fil rouge de mes saisons.

En DN1, tout comme en DN2 et DN3, le cyclisme, malheureusement ne suffit pas. En parallèle, tu es Charpentier à Lavaur dans le Tarn où tu produits les lattes de bois du vélodrome de Genève notamment, une belle complémentarité des deux activités ? 

En étant amateur, je trouve ça difficile de ne faire que du vélo, sans parler d’argent… On s’ennuie vite ! Je travaille beaucoup moins cette année, mais je garde quand même une activité pour des raisons financières évidemment mais aussi car j’aime mon métier. Mon activité professionnelle me permet de garder une bonne condition physique toute l’année, ça ne peut être qu’un petit plus, je pense à condition de bien gérer les périodes de récupération.

D’ailleurs, tu as l’occasion de tester tes propres lattes de bois à Genève. Même si à 24 ans il est encore tôt, penses-tu reconversion ?

J’ai déjà un métier entre les mains, donc ma reconversion n’est pas difficile à trouver. Je ne me fixe pas dans le temps, je sais juste que ce n’est pas à 45 ou 50 ans que je vais faire du cyclisme à haut niveau. Je me donne les moyens de pratiquer mon sport sérieusement pour le moment et je ne passerai pas à autre chose avant d’avoir fait le tour de la question.

Comment s’est déroulé le Criterium de Fixie à New York où tu étais récemment ? Satisfait ? 

New York était une expérience magique ! Nous avons pu y aller à deux avec ma copine grâce à l’entreprise T RED. C’est une marque Italienne qui fabrique des vélos chics et haut de gamme sur mesure. T Red a créé une équipe en ayant pour but de briller et de développer la marque autour de l’univers du fixie et de la piste. Nous avons donc couru sous leurs couleurs pour la première fois avec un vélo de leur production qui en plus d’être magnifique est une bombe !

Au niveau de la course, le Red Hook Crit à New York est le plus réputé du monde, le niveau était donc mondial !

Je me suis fait éliminer en qualifications, mais pour le coup je n’ai pas de regrets car cette discipline est vraiment particulière (c’est un critérium, assez sinueux en vélo de piste avec 80 coureurs au départ de chaque manche qui partent tous ensemble, les 20 premiers sont qualifiés). Il faut une grande maitrise technique, et beaucoup débrancher le cerveau, choses qui ne sont pas de mes points forts. En revanche, Mélanie ma copine termine 2ème chez les filles, c’est une performance exceptionnelle car c’était sa première ! L’évènement en était d’autant plus magique. Nous ferons sans doute d’autres dates lorsque nos calendriers nous le permettrons, ce sont de belles aventures.

Quelque chose à ajouter ?

Le mot de fin sera un merci à ma famille qui m’aide beaucoup et un petit clin d’œil à mes collègues sur le vélo.

 

Mathilde Duriez, vélo101