Il y a bel et bien eu une course dans les rues de Palma de Majorque. Il y a eu un sprint massif aussi, comme il fallait s’en douter. Et un premier coureur à franchir la ligne avant les autres. Mais on en restera là, le caractère officiel de la course ayant été annulé par les commissaires juste avant le départ. La raison ? Un important mouvement de protestation des coureurs, sur l’instigation de l’Association Internationale des Groupes Cyclistes Professionnels (AIGCP), contre l’interdiction du port des oreillettes. Au Tour de San Luis, l’action diligentée par l’équipe Liquigas-Cannondale n’avait pas eu grande répercussion. Partant du principe que l’union ferait la force, les équipes décident donc aujourd’hui de jouer la carte de la solidarité. Et c’est la quasi-totalité du peloton qui se présente oreillettes en place au départ du Trophée de Palma.
Le jury des commissaires, extrêmement vigilant, est dépassé par l’ampleur du mouvement. Mais il est de son devoir de ne pas céder et de faire appliquer le règlement. Le départ en est perturbé, paralysé et repoussé de plusieurs dizaines de minutes. Les directeurs sportifs viennent alors lire un manifeste dans lequel ils expriment leur réprobation à l’abolition des oreillettes. Excédée, l’organisation renonce à verser la moindre prime aux coureurs aujourd’hui et les juges, débordés, décident de se retirer après qu’un accord ait été passé avec les responsables des équipes réfractaires. Il est autorisé aux coureurs de disputer l’épreuve munis d’oreillettes mais en conséquence de quoi le résultat de la course ne sera pas validé et n’aura pas plus de valeur qu’un vulgaire critérium.
Le comble, c’est que l’oreillette présentée par ses défenseurs comme un outil sécuritaire, n’a aujourd’hui pas le moindre intérêt en la matière. La course se dispute sur dix tours d’un circuit de 11,6 kilomètres qui ne posera pas le moindre souci de sécurité aux concurrents. Bref… Sept coureurs trouvent tout de même la force d’animer cette « course pour rien ». Michael Baer (Team NetApp), Oleg Chuzdha (Caja Rural), Kenny De Haes (Omega Pharma-Lotto), Joël Elgin (Price, your Bike), Cheng Ji (Skil-Shimano), Javier Ramirez (Andalucia-Caja Grenada) et Carlos Verona (Burgos 2016-Castilla y Leon) font la course en tête mais ils sont rejoints à l’entame du dernier tour. Au sprint, l’Américain Tyler Farrar (Garmin-Cervélo) gagne devant Marcel Kittel (Skil-Shimano) et Francisco-José Ventoso (Movistar Team). Pour des prunes.
Classement :
1. Tyler Farrar (USA, Garmin-Cervélo) les 116 km en 2h32’24 »
2. Marcel Kittel (ALL, Skil-Shimano) m.t.
3. Francisco-José Ventoso (ESP, Movistar Team) m.t.
4. José-Joaquin Rojas (ESP, Movistar Team) m.t.
5. Klass Lodewyck (BEL, Omega Pharma-Lotto) m.t.
6. Oscar Grau (ESP, Burgos 2016-Castilla y Leon) m.t.
7. Juan-José Lobato (ESP, Andalucia-Caja Granada) m.t.
8. Koldo Fernandez (ESP, Euskaltel-Euskadi) m.t.
9. Tony Gallopin (FRA, Cofidis) m.t.
10. Dries Devenyns (BEL, Quick Step) m.t.