Dimanche, la dernière étape de l’Omnicane Southern Tropical Challenge emmène les participants de Bois Chéri jusqu’à Pointe Desny, sur un profil à majorité descendant puisque partant de 500 mètres d’altitude pour finir au bord du lagon, sur la plage. Mais ce ne sera pas une étape de tout repos. Les 50 kilomètres vont être avalés à une allure folle en un peu plus de deux heures. Et même si le terrain est roulant, le tracé emprunte un chemin en bord de mer, magnifique, mais aussi très dur puisque multipliant les portages dans les galets du bord de mer ou les ascensions très pentues (besoin d’une corde pour monter) avec vélo sur le dos.
Le départ est neutralisé quelques kilomètres pour permettre l’échauffement, qui sera de courte durée car dès que la voiture s’écarte, l’équipe Subaru-MarathonMTB.com, très frustrée de la veille, attaque. La bosse sur route est avalée à plus de 40 km/h, de grands écarts se créent et ceux qui pensaient que la journée serait tranquille se sont donc trompés. Malgré leurs dix minutes d’avance au général, les leaders du team Greenfield ont la pression, la paire Hayter-Bossler s’envolant dans la descente suivante. Leur tactique offensive va payer, puisque Ben Melt Swanepoel va percer, réparer, prendre une mauvaise direction dans la descente et, en essayant d’aller vite, repercer son pneu. A la fin de la descente, l’équipe Greenfield est pointée à quasiment douze minutes de la tête de course, menée tambour battant par les Subaru-MarathonMTB.com et les Kenyans Kinja-Davidson, qui ne coopèrent toujours pas. L’équipe Greenfield a virtuellement perdu son maillot jaune mais, sans s’affoler, la paire Lincoln-Melt Swanepoel va combler son retard pour revenir à sept minutes au ravitaillement, kilomètre 35.
Encore une fois, un incident de course va faire basculer l’épreuve. Après avoir doublé les quads de l’organisation en train de rerubaliser à cause de vandalismes nocturnes, l’hélicoptère survolant la tête de course va chasser dans la direction des deux équipes de tête un troupeau de vaches. Et voilà nos vététistes mués en cowboys pour chasser les maudites bêtes. Au milieu d’elles, les deux équipes vont manquer la bifurcation et se perdre au milieu des champs. Ils mettront plus de dix minutes à retrouver le chemin, escaladant des murets et se fiant au bruit des quads et de l’hélicoptère pour la direction ! Trop de temps perdu, ils repartent derrière les Greenfield, qui connaissant encore le parcours et, sans problème bovin, ne se sont pas trompés. Ils remportent l’étape, 2’13 » devant les Subaru-MarathonMTB.com et 2’26 » devant les Kenyans. Le classement général est à l’identique, ce qui reflète la force effective de ces trois équipes.
La 4ème édition de l’Omnicane Southern Tropical Challenge s’achève ainsi sur la domination sans partage de l’équipe Greenfiel Lincoln-Melt Swanepoel, qui remporte les quatre étapes et le général. En termes de chemins empruntés, d’organisation pure (camp, douches, nourriture, ambiance), cette épreuve mérite le détour. Les quatre jours de course ont été un pur bonheur, les paysages traversés extraordinaires, l’organisation prenant soin de ses participants et les Mauriciens nous accueillant comme des amis. Le seul point noir à résoudre sera le balisage, car sans la connaissance du tracé, il est impossible de réellement faire la course. L’attention est toute tournée à chaque carrefour pour savoir où se diriger. Les erreurs auront été nombreuses chez les 75 participants étrangers et même Mauriciens puisque l’équipe mixte mauricienne des Lecourt, frère et sœur, alors en tête de sa catégorie, s’est perdue durant l’étape marathon pour devoir abandonner. Face aux vandalismes de balisage que semble rencontrer l’organisation, la solution la plus simple à mettre en œuvre serait à notre sens la trace GPS, livrée au début de l’épreuve à chaque concurrent. Gageons que pour le 5ème anniversaire en 2013, tous les concurrents arriveront directement à bon port.
L’île Maurice recèle d’autres trésors que ses plages : un intérieur montagneux, des milliers de chemins, des singletracks de toute beauté en bord de falaise ou au pied de l’océan Indien. Que ce soit pour le VTT, le vélo de route (la route reliant le bord de mer et la ville de Souillac, au sommet du parc des gorges de la rivière noire à 828 mètres est très dure), la marche à pied (les parcs recèlent de chemins balisés) ou alors le trail, le triathlon ou même le raid des Amazones, qui vient d’avoir lieu, la farniente au bord de la plage ou dans l’hôtel tout confort est une perte de temps à côté de ce qu’il est possible de découvrir sur cette île qui est un paradis pour les sports de nature.