Si l’on peut parfois s’interroger sur la direction que prend le cross-country de format olympique, qui contraint l’élite du VTT à se mesurer sur des tracés toujours plus courts, toujours plus artificiels (confer le circuit des Jeux de Londres), il est une mouvance dont le schéma est à même de séduire durablement les passionnés de VTT et de grands espaces. On veut parler de ces raids plus ou moins longue distance, dessinés au cœur de paysages sauvages à travers des panoramas à vous en mettre plein les yeux. Un exemple ? L’Ultra Raid de la Meije !
Baptisé sous la pluie l’an passé, l’événement vient de boucler sa 2ème édition, les samedi 22 et dimanche 23 septembre. Au programme, différentes formules à l’attention des amoureux du VTT. Le gros morceau était réservé à l’élite avec le raid de 110 kilomètres et 5500 mètres de dénivelé. Pour les autres, il restait possible d’opter pour le raid en deux jours ou de se limiter à l’une ou l’autre des deux randonnées. Des formules idéales pour permettre à tous les publics de se faire plaisir sur les parcours d’exception qu’offre le pays de la Meije. Tous les publics ou presque car la technicité du tracé requiert tout de même une certaine expérience.
Le ciel s’était montré capricieux avec la 1ère édition, voilà qu’il aura remis cela au départ de la première étape, celle du samedi : 50 kilomètres et 2250 mètres de dénivelé. C’était pluvieux au départ, juste de quoi humidifier le parcours avant qu’un soleil tiède ne revienne briller au-dessus des cimes, dispersant les nuages bas pour laisser resplendir le sublime paysage de la Meije. De quoi offrir des conditions de course idéales aux randonneurs couverts de boue mais néanmoins radieux. Les chemins gras et glissants jusqu’à mi-parcours auront ajouté un peu de piment à ce premier acte, relativement roulant et moins technique que le programme dominical.
Le dimanche, dès l’aube, ils étaient plus de 200 à s’extraire des ténèbres du matin pour se lancer à l’assaut des 70 kilomètres (3000 mètres de dénivelé), en quête de sommets prestigieux, de glaciers plantureux et de villages préservés. Sous un grand beau temps, c’était déjà plus technique avec des passages rocheux et caillouteux en descente, des pistes forestières roulantes pour monter, des singles délicats mais fabuleux pour descendre. Un tracé très varié, la plupart du temps au-dessus de 1800 mètres d’altitude, qui traverse des routes goudronnées mais n’en emprunte aucune, dans un cadre à couper le souffle, avec vue sur les Ecrins et la Meije tout le long. Bref, que du bonheur, pour les jambes comme pour les yeux.
Au départ du village de Villar d’Arène, ce parcours plaisant et somptueux emprunte les mythiques cols du Lautaret et du Galibier avant de traverser le massif des Cerces truffé de lacs et de rejoindre l’Oisans par le plateau d’Emparis, belvédère à la vue imprenable sur la Meije et ses glaciers. A travers ces grandes zones sauvages en haute montagne, on apprécie de rouler dans des atmosphères très différentes d’une vallée à l’autre.
Ne laissant aucun répit, ces parcours auront épuisé les organismes et éreinté les meilleurs. Lauréats de la 1ère édition en 2011, Fréderic Frech et Danièle Troesch ont signé le doublé dans l’Ultra Raid de 110 kilomètres. Victimes de la fatigue ou d’un manque de technique, près de deux participants sur trois auront écourté leur éprouvante épopée en haute montagne : 33 finishers sur une centaine de partants. Un taux d’abandon qui témoigne de la difficulté de cette épreuve ultra qui s’est clairement affirmée cette année comme l’une des plus belles et des plus éprouvantes.
Des plus conviviales aussi. Les organisateurs ont su tenir compte des quelques remarques effectuées l’an passé pour améliorer encore leurs prestations. Ici, le plaisir prend le pas sur la compétition. Tout le long, on croise des gens, on discute, sans prise de tête. Et le repas servi le dimanche au terme des deux jours aura permis de partager un nouveau moment de convivialité. C’est familial, bon enfant, à l’image d’une organisation au top. On saluera enfin le très beau travail de terrain. Les 110 kilomètres du raid auront été entièrement balisés à vélo ou à pied. Et les bénévoles auront assuré à tous les points du parcours, les postes les plus éloignés ayant nécessité jusqu’à deux heures de marche en montagne pour les valeureux anges gardiens d’un événement fabuleux. Juste du vrai VTT !
Classement :
1. Frédéric Frech en 9h03’36 »
2. Emmanuel Morel en 9h59’01 »
3. Eric David en 10h09’45 »
4. Hubert Pirat en 10h20’47 »
5. David Dumay en 10h21’21 »
6. Amaury Gernez en 10h46’20 »
7. Olivier Goujon en 10h57’54 »
8. Ludwig Bourdon en 11h06’45 »
9. Sylvain Marulaz en 11h20’28 »
10. Rémi Jouannin en 11h28’27 »
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16 et 1ère féminine. Danièle Troesch en 11h48’54 »