Après le VTT, la route et le cyclo-cross, tu étais présent sur le Gravel ce samedi. Quel est ton état d’esprit par rapport à ça ?
J’étais aux Etats Unis les 15 derniers jours pour les deux coupes du monde. J’ai eu l’occasion de voir un petit peu ce que tout le monde disait, à savoir qu’aux Etats-Unis, c’est en plein essor. Le Gravel, le Gravel, on nous parle de Gravel. Et il faut aller là-bas pour se rendre compte que les routes ne sont pas bitumées. Il y a beaucoup de chemin caillouteux, façon Strade Bianche. Du coup, c’est vrai que les Américains pratiquent énormément, même hors compétition. C’est surtout pour se déplacer. Le fait de créer ce genre d’évènement, ce genre de course, je trouve que c’est génial parce qu’on est dans le bois, dans la nature. Ca mélange les routiers, les VTTistes. les descendeurs, ceux qui ont un esprit plutôt relax à l’inverse des purs routiers. Effectivement, c’est un complément du cyclo-cross, un espèce de cyclo-cross géant avec l’esprit VTT. C’est une belle discipline.
Toi qui connaît le cyclo-cross, le VTT et la route, quelles sont les qualités primordiales pour réussir sur un Gravel ?
Justement, c’est un mix des trois donc c’est compliqué de sortir un élément important à maitriser, mais c’est vrai qu’il faut un minimum de foncier, il y a quasiment deux heures et demi d’effort. Il faut un minimum de technique aussi parce que franchement, samedi, le parcours était assez cassant avec des descentes très sinueuses et des montées caillouteuses. Et puis aussi quelques petites marches à pied. Donc, finalement, il faut avoir la technique du crossman, celle du VTTiste et la puissance et l’endurance du routier donc c’est un mix des trois qui fait qu’aujourd’hui, c’était un vrai régal de se battre contre Sauser, Kulhavy, Thibault Vassal. C’est des mecs que je regardais en VTT quand j’étais un peu plus jeune. C’est un vrai kiff d’avoir roulé avec eux. Je pense que c’est une discipline qui va attirer beaucoup de monde, même des routiers pour se préparer pendant l’hiver.
Ce parcours sur le Roc d’Azur 2017, c’est un parcours idéal de Gravel ?
Comparativement aux Etats-Unis, je le trouve beaucoup plus cassant, avec des pierres. Je ne m’étais pas fait à l’idée que ce serait exactement ça. Mais, franchement, c’était un vrai régal de le faire avec mon vélo de Gravel. Il y a certains endroits où cela aurait été plus sympa avec un VTT. Mais c’est justement ce qui fait le charme de ce parcours. J’espère que les organisateurs du Roc, et qu’ASO va organiser un cyclo-cross parce que sur la base nature de Fréjus, on a toutes les disciplines. On a des bi-crosseur qui viennent faire du show, des descendeurs qui ont leurs épreuves free-ride et enduro. Alors pourquoi faire un cyclo-cross sur la base nature, cela serait vraiment bien pour le développement de la discipline.
Le cyclo-cross est une discipline parfaitement bien installée aux Etats-Unis ?
Oui c’est clair. Je pense que les organismes français, la fédération devrait aller faire un tour là-bas, pour voir comment cela est structuré parce que je crois que par jour, ils font entre 10 et 15 courses. Et il n’y a aucun problème pour les entraînements des courses élite, aucun problème de sécurité. Tout est fait pour que ce soit une vraie fête du cyclo-cross. Quand j’entends certains organisateurs dire « Oh quatre courses dans la journée, c’est peut-être trop, c’est compliqué », il devrait faire un tour aux Etats-Unis pour se rendre compte qu’entre les 35-40 single speed et les mecs qui courent déguisés, c’est un vrai spectacle, un vrai show. Il y a aussi une vraie course élite avec un vrai sport. Je trouve que la mentalité est totalement différente. Encore une fois, on ne peut pas juger tant que l’on n’a pas été voir. Beaucoup de gens se permettent de critiquer, mais il faut aller là-bas pour se rendre compte.