Paul-Emile Lorthioir au micro de Vélo 101 après le Gravel Roc | © Vélo 101
Paul-Emile Lorthioir a participé au Gravel Roc. Il a bouclé les 67 kilomètres du parcours en un peu moins de trois heures. Le coureur nous a livré son ressenti après la course, sur l’épreuve et sur le Gravel, une grande première pour lui.
Peux-tu nous raconter comment s’est passée ton épreuve?
C’était ma première expérience sur le Roc d’Azur, ma première en Gravel et qui plus est avec des freins à disque. Ca m’a beaucoup plu dans le sens où je faisais pas mal de cyclo-cross chez les juniors – et même chez les séniors – lorsque j’habitais dans le nord, à Lille. C’est un terrain qui me plait. L’hiver pour varier les plaisirs je fais un peu de VTT, sur des plus longues distances (avec des temps d’entraînement allant de 2h00 à 3h00). Le Gravel m’a donc beaucoup plu car c’est une discipline qui allie à la fois le cyclo-cross – en étant moins intense bien sûr – mais aussi le VTT, avec une machine qui ressemble à un vélo de route, quelque chose de beaucoup plus « light » et de plus réactif, à mon sens, qu’un VTT. C’est une première expérience très concluante.
Le public qu’il y a sur le Gravel n’a rien à voir avec celui qu’on a l’habitude de voir sur les cyclosportives. Comment as-tu trouvé l’ambiance ?
J’étais en première ligne, j’ai donc retrouvé des coureurs comme Steve Chainel ou Nicolas Roux qui sont habitués à ce type d’épreuve. Le public est forcément très différent que celui qu’il y a sur une cyclosportive: il est plus atypique, plus « fun », plus décontracté tout en étant sportif. C’est vraiment un autre environnement. Je pense que ça évoluera encore.
On a vu qu’il y avait beaucoup d’eau sur le départ. Comment étaient les conditions tout au long du parcours?
Il y avait pas mal de boue, il fallait bien rester en équilibre sur le vélo et ce n’était pas toujours évident. Il y avait également quelques passages de ruisseaux où là on avait le genou dans l’eau. Ce n’était pas toujours simple à gérer dans certaines sections.
Départ du Mavic Gravel Roc | © Vélo 101
Peux-tu nous donner des détails concernant le parcours du Gravel Roc?
C’est vraiment un mix. Il peut y avoir de belles routes, comme on peut en retrouver en cyclosportive ou en compétition, il y a de temps en temps des chemins moitié terre / moitié roche et quelques passages vraiment caillouteux. Il y avait 67 kilomètres pour 1280 mètres de dénivelé positif.
En terme de gestion de course, comment ça s’est passé? Y a-t-il des tactiques comme on peut en retrouver sur la route ou est-ce plus dans l’esprit VTT?
On démarre à fond et on essaie de finir à fond. C’est plus dans l’esprit cyclo-cross ou VTT, ça n’a rien à voir avec la route où il y a plus de stratégie. Là, il n’y en a pas vraiment.
Au niveau du vélo, tu découvrais un modèle de chez Titici. Peux-tu nous parler du développement, des freins à disque?
C’est un mono plateau avec une cassette de 11-34. Ca passe vraiment partout, même dans les endroits les plus raides. Concernant les freins à disque, ça change vraiment du frein à patin. On peut freiner à la dernière minute sans aucun souci. Je me suis vraiment senti à l’aise avec ce sytème. J’aimerais bien essayer sur route maintenant. Par contre, pour les descentes techniques ou ça tape, un vélo de type Gravel fait mal au bras.
Paul-Emile Lorthioir avant le départ du Mavic Gravel Roc | © Vélo 101
Tu nous as également parlé de manque de respect de certains concurrents vis à vis de l’environnement…
J’ai été très déçu par le comportement de certains compétiteurs. J’ai vu une bonne vingtaine de gels vides tout le long du parcours, alors que devant moi il y avait juste une vingtaine de participants qui étaient déjà passés… Je trouve ça dommage et honteux La nature est propre, si on veut continuer à pouvoir rouler il faut respecter l’environnement.
Est-ce que cette expérience avec le Gravel t’a donné envie d’aller plus loin dans cette discipline?
Si il y a des courses en France de Gravel, oui. Je m’inscrirai sans hésiter. Ma discipline reine resterait la route, mais plutôt que de faire que du VTT l’hiver je pense que je ferai un peu plus de Gravel.
Penses-tu que c’est une discipline qui peut prendre en France ou en Europe à l’instar des Etats-Unis?
Je pense que ça va être difficile dans le sens où il y a déjà beaucoup de vététistes en France. J’ai échangé avec pas mal d’entre eux après l’épreuve et ils me disaient que le VTT est plus confortable à l’inverse du Gravel où il n’y a pas de suspension. Les chocs sont moins amortis, même si le carbone est de plus en plus performant. Vulgairement, j’ai envie de dire qu’on morfle plus sur le Gravel que sur le VTT.
Selon toi, ce type d’effort correspondrait à un effort de combien de temps sur une cyclosportive?
Au moins 4h00-4h30, avec deux ascensions de grands cols. C’est vraiment intense comme discipline.
Penses-tu qu’il peut se dégager des vrais spécialistes de cette discipline venant du VTT, du cyclocross ou de la route?
Je pense que la porte est ouverte à des coureurs venant de n’importe quelle discipline. Il faut être technique mais il faut aussi de la puissance pour les longues montées. Des vététistes ou des routiers peuvent donc tirer leur épingle du jeu.
Paul-Emile Lorthioir, Mavic Gravel Roc | © Vélo 101