Christian, en quelle année as-tu participé à ton premier Roc d’Azur ?
Mon premier Roc d’Azur remonte à 1987. C’est l’année où j’ai commencé à faire du VTT. J’ai roulé six ans en BMX auparavant. Le magasin de vélo de ma ville m’a proposé d’essayer le VTT. J’ai commencé avec un Raleigh que l’on m’avait prêté à Gigondas, une des manches du Championnat de France officieux puisque le VTT n’était pas encore reconnu par la FFC. Ma deuxième course, c’était le Championnat du Monde à Villard-de-Lans, puis j’ai enchaîné avec le Roc d’Azur.
Courrais-tu avec les Élites ou y avait-il une catégorie spéciale ?
Non, il y avait des catégories. J’avais 17 ans et j’étais Junior. Nous n’étions pas nombreux, 20 ou 25 Juniors. Pour moi, c’était tout à fait nouveau, car je venais du BMX et les distances n’étaient pas du tout les mêmes. J’ai débarqué sur des courses où je devais pédaler pendant deux, voire trois heures, c’était tout à fait nouveau pour moi. Les distances étaient exactement les mêmes pour les Juniors que pour les Seniors. Cette année-là, je finis 2ème du Championnat de France Junior. Lors de mon premier Roc, je ne gagne pas, mais je dois faire 2ème ou 3ème de ma catégorie.
Te souviens-tu de conditions météo difficiles lors de tes premières participations ?
Je ne crois pas qu’il y ait eu des conditions extrêmes, car j’en aurais eu des souvenirs un peu plus profonds. Généralement, le Roc d’Azur a eu de la chance de ce côté-là. Si on rapporte ça sur la totalité des éditions, il n’y en a pas eu beaucoup qui se soient déroulées sous la pluie.
Comment était le salon à l’époque ?
Dès le départ, le Roc a été catalogué comme le salon du VTT. Il n’y avait pas d’autre salon en Europe. Même en 87, je me souviens des beaux stands comme ceux de Peugeot ou de Ferraroli. Tous les passionnés du VTT, de près ou de loin, se devaient d’être au Roc d’Azur. C’était notre Mecque. C’était impensable de ne pas y être. Tout est allé crescendo depuis la création du Roc d’Azur.
Dorénavant, tu vis davantage le Roc d’Azur comme professionnel, comment juges-tu l’évolution du salon ?
De ce côté-là, cela a évolué. À l’époque, il n’y avait pas de gros salons vraiment en place. On avait le Salon du Cycle qui se déroulait en même temps que celui de la moto et qui durait dix jours, c’était un enfer pour les exposants. Il y avait deux nocturnes et c’était d’une longueur interminable. Tout le monde ne faisait pas nécessairement l’effort d’y être. Il y avait aussi des salons en Allemagne, du côté de Munich, notamment. Mais ce n’était pas l’école française et c’était loin pour les revendeurs. Le Roc était le salon où il fallait être. Les passionnés de VTT profitaient de l’événement pour voir quelles étaient les nouveautés. Aujourd’hui, certains salons sont bien en place. Les plus gros revendeurs nationaux font le déplacement à l’Eurobike. Mais le Roc reste un salon qui a son importance. Contrairement au Salon du Cycle, le Roc se déroule annuellement et a un cœur de cible de vététistes. Le salon du VTT fait partie des meubles. Il y a plus de visites de pratiquants sur le Roc d’Azur que sur le salon de Paris aujourd’hui.
Regrettes-tu que le Roc d’Azur n’ait jamais été un événement de descente ?
Pour moi, non, et ce ne le sera jamais. Le Roc d’Azur, pour moi, ça a été le cross-country dès le début. Si on avait une montagne près de la base et une piste qui arriverait dans le salon, oui, ce serait réussi. Mais au jour d’aujourd’hui, même pour l’enduro je ne fais pas le déplacement pour aller voir l’arrivée des spéciales. Il y a suffisamment d’activités sur le Roc, sur le salon à Fréjus. En plus, il y a tellement de courses et de participants qu’il n’y aurait pas de place. Je prends l’exemple de l’enduro, le jeudi : il n’y a personne au bord des pistes.
Comment juges-tu le déplacement du Roc de Ramatuelle à Fréjus en 1996-1997 ?
Il y a eu une année ou deux où il y a eu quelques petits couacs. Je parle de cette période où on ne pouvait plus rester à Ramatuelle, où il fallait trouver un autre endroit et ce n’est pas évident de trouver un lieu sur la Côte d’Azur où on peut accueillir autant de monde ! Aujourd’hui, je pense qu’il est impossible de trouver un autre site que la base nature. Il y a une capacité de croissance phénoménale. Il y a de la place. On a la chance d’être au bord d’un massif extraordinaire et si la météo est là, on peut dire que l’événement est réussi.
Retrouvez la deuxième partie de cette interview jeudi sur Vélo 101 !