Le succès des Chemins du Soleil ne se dément pas. La 14ème édition du raid provençal aura été à la hauteur des précédentes. Un état d’esprit, une organisation sans faille, des bénévoles qui affichent une fidélité hors pair (plus de 400 sur quatre jours) et surtout des parcours à couper le souffle. Dans ce domaine, l’édition 2016 n’a pas failli. Pas de temps mort, pas de répits, tant pour le physique que pour les yeux. Des étapes trois étoiles, chacune avec sa personnalité.
La première étape était tracée sous le signe de la solitude et de la grandeur, entre Gap et Orpierre (Hautes-Alpes), dans le massif du Bochaine méridional (méconnu et sauvage à souhait), avec une succession de montagnes calcaires dont la majestueuse falaise de Céüze. La deuxième étape se disputait entre Orpierre et Buis-les-Baronnies (Drôme), deux spots où les singles horizontaux du VTT croisent les singles verticaux des falaises blanches : une étape près du ciel, à cheval sur des crêtes qui n’en finissent tellement pas que le Ventoux paraît immobile. La troisième étape enfin, en apparence insignifiante, mais secrètement grandiose, reliait Buis-les-Baronnies à Nyons (Drôme), noyé dans un océan d’oliviers et de vignes. Plongée vers la Provence et ses senteurs.
Dans un tel décor, on attendait aussi beaucoup de la lutte pour la victoire sur le volet Elites. Figuraient en effet au départ trois équipes potentiellement favorites. Le Team Addictiv avec Vincent Arnaud, qui court depuis deux ans après la victoire, le team espagnol Pro Buff, au sein duquel Antonio LLordella avait terminé 3ème l’an passé, et le Team Mountain Pro Tschopp, au sein duquel le Suisse Emeric Turcat l’avait emporté l’an dernier.
Vincent Arnaud et Nicolas Cambus, victimes d’un bris de pédale dans la première étape, voyaient s’envoler leur chance de victoire. Une série de crevaisons lors de la dernière étape allait même faillir avoir raison de leur 3ème place. Restaient donc pour la victoire le Team Mountain Pro Tschopp et les Espagnols du Team Pro Buff. Si ces derniers avaient bien résisté lors de l’arrivée à Orpierre, profitant d’un coup de moins bien d’Emeric Turcat, ils s’inclinèrent à la pédale lors des deux dernières étapes, concédant prés de dix minutes sur les vainqueurs. « Ils étaient trop forts pour nous. Mais peu importe, l’essentiel n’est pas là. Ce raid est grandiose par les paysages, les parcours et l’ambiance. C’est sûr, nous reviendrons pour vivre cette belle épreuve », déclarait Antonio LLordella sur l’aire d’arrivée à Nyons.
Le Drômois Vincent Arnaud, victime d’un malaise en 2014, 2ème pour une poignée de secondes l’an passé et 3ème cette année, gardait quant à lui le sourire : « nous finirons bien par la gagner cette course qui nous tient à cœur. » – Avec Jean-Claude Ragache