« Le Népal me fait rêver depuis quelques années… Ainsi, lorsque Fabien Barel et Fred Glo m’ont invité pour le Urge Népal, je n’ai pas hésité très longtemps. De plus, l’action humanitaire est importante à mes yeux. Le départ a été un peu compliqué, avec une tempête impressionnante à Paris qui a retardé notre vol de quelques heures. Après deux longs vols et un arrêt par Bahrein, nous voilà enfin à Katmandou, capitale du Népal. Premières impressions assez choquantes : une ville trop encombrée, sale, mais des sourires sur tous les visages des enfants. Huit heures de bus assez mouvementées nous permettent de rejoindre Pokhara (820 mètres). Là, une courte nuit de repos s’impose avant de prendre l’avion pour Jomsom (2620 mètres) : une demi-heure d’un vol incroyable au raz des montagnes enneigées ! Superbe…
Arrivés à Jomsom, nous montons rapidement les vélos. Nous avons tous hâte de découvrir ce merveilleux pays ! Deux heures de pédalage facile pour rejoindre Kagbéni (2800 mètres), petit village trop beau avec son « Yac Donald » ! Eh oui, les vaches sont sacrées au Népal ! Vraie première sorti vélo le lendemain matin pour faire un petit col à 3400 mètres d’altitude, histoire de s’acclimater. De nouveau un paysage impressionnant. Nous traversons deux villages, les enfants nous courent après pour grimper sur nos vélos et faire un petit tour ! Cinq minutes chacun leur suffisent pour nous donner leurs plus beaux sourires. Ils sont heureux, et nous aussi.
Direction Marpha (2670 mètres) pour dévorer le Dal Bhat, repas national qui se compose de riz blanc accompagné d’une soupe de lentilles. Il faut reprendre des forces car le lendemain nous attaquons l’ascension de la « course » De nouveau, un superbe soleil nous accueille pour nous faire profiter de ces superbes montagnes enneigées. Tout au long de la journée, j’en prends plein les yeux et je me sens minuscule au milieu de ces grosses montagnes.
Après cinq heures de pédalage et de portage, nous atteignons le campement à 3700 mètres. Un campement de luxe, avec une cuisine et une tente « salle à manger », des cuistots qui nous attendent avec un repas chaud et du thé ! Que demander de plus ? Des mules et des sherpas (guides népalais) nous ont acheminé nos sacs de vêtements. A la tombée de la nuit, la température descend, rapidement accompagnée de quelques flocons de neige. Je suis ébahie, ce n’est que le début de l’aventure et j’ai déjà tellement de souvenirs à ramener.
La nuit est courte, réveil à 4h30 pour un départ à 5h30, dans le noir, sous un superbe ciel étoilé ! Frontale sur la tête, nous attaquons la deuxième journée de l’ascension, avec pour point de mire 5100 mètres ! Je prends un rythme régulier mais tranquille pour ne pas gaspiller mon énergie. Plus nous prenons de la hauteur, plus le souffle se fait difficile. Malheureusement, à 4000 mètres, nous nous rendons compte que la neige nous a barré le chemin. Nous décidons alors de dévier sur la gauche. Ca monte encore et ce versant au soleil n’est pas enneigé. Ca grimpe raide, nous prenons 350 mètres en peu de temps, le départ se fera donc à 4350 mètres, c’est déjà pas mal…
Fabien étant l’initiateur de cet événement, il s’élance le premier sur une descente que nous avons tous repérée en montant. Monter si haut en montagne, pour moi, est une première. Je ne savais pas comment mon corps allait réagir à l’effort demandé. Aussi, je n’ai pas repéré les trajectoires précises, comme pour une autre course… Je me suis évidemment un peu trompée de chemin et j’ai perdu quelques précieuses minutes, terminant quinze minutes derrière les meilleurs… Sans regret car la descente a été un pur bonheur : bonne vitesse, super paysage… L’ambiance à l’arrivée est incroyable, entre nous tous nous mettons une ambiance digne d’une grosse compet !
Une dernière nuit à Marpha, toujours accompagné du Dal Bhat national, un peu plus relax : le plus dur est fait ! Nous reprenons nos vélos le lendemain pour une dernière journée de VTT, 70 kilomètres à travers les différents villages pour rejoindre Beni (830 mètres). La végétation change au fur et à mesure que nous descendons, les plantes se font plus nombreuses et tropicales par rapport en montagne ou, à part quelques buissons épineux, il n’y a pas grand-chose.
Retour en France le lendemain, ce fut une semaine courte, certes, mais un de mes plus beaux voyages ! J’en ai pris plein les yeux. Le Népal est un pays magique qui ne m’a pas déçue ! J’ai vécu une expérience humaine unique et incroyable. Etant la seule fille du groupe, je suis fière d’avoir participé à cette aventure tout en aidant à créer des écoles pour les enfants népalais. Merci à tout le monde pour cette semaine inoubliable. Je remercie aussi mes sponsors principaux qui me suivent toute l’année : Maxxis/Rocky Mountain, Urge Bike Products et Monster. Merci aussi à vous, lecteurs de Vélo 101, et n’oubliez pas de jeter un coup d’œil régulièrement aux enchères Urge For Népal sur le site www.urgenepal.com et d’en parler autour de vous. C’est important de faire le max pour apporter l’éducation dans les villages isolés du Népal. Tous les enfants ne naissent pas égaux ! »
Sabrina Jonnier