Rares sont ceux à pouvoir se féliciter de remporter la première course Elite à laquelle ils prennent part à la sortie des rangs Espoirs. C’est ce qu’est parvenu à réaliser Julien Trarieux (Veloroc BMC) et pas sur n’importe quelle course. La Coupe de Catalogne à Banyoles marque souvent le début des choses sérieuses. C’est sur la course catalane que le Niçois a ouvert son compteur et a débuté de la meilleure des manières sa saison. C’est le signe que le nouveau Julien Trarieux est arrivé après un hiver studieux. « Je suis resté avec Olivier Maignan, mon entraîneur depuis trois ans, mais j’ai changé deux ou trois choses dans mon entraînement, dans l’alimentation et dans pas mal d’autres domaines, explique l’ancien champion de France. On voit dès les premières courses que ça paye. J’ai pris confiance en moi pour aborder 2015 à fond. »
De la confiance, c’est précisément ce qu’il lui manquait après une année 2014 compliquée. « J’ai couru ma dernière année Espoir derrière les victoires et derrière les podiums, poursuit Julien Trarieux qui n’a eu qu’une 3ème place en Coupe du Monde au Mont-Sainte-Anne pour se consoler. C’est dur à encaisser. Je me suis dit qu’il fallait tout revoir de A à Z, recommencer pratiquement à zéro. Commencer ma première année chez les Élites par une victoire, ça fait plaisir et ça me motive. »
Nouvelle année, nouvelle catégorie, mais aussi nouveau team. Pour se relancer, le Niçois continue son parcours hors des grosses structures en rejoignant le Veloroc BMC. Un team dans lequel Julien Trarieux semble avoir trouvé un équilibre. « C’est une très bonne structure assez familiale, décrit le pilote de 22 ans. Il n’y a pas de prise de tête. Les résultats passent presque au second plan. Le plus important c’est de se faire plaisir. Et quand le plaisir est là, généralement, les résultats suivent. Le Veloroc BMC a bien cette idée en tête. C’est important pour moi. » Cette philosophie convient comme un gant à un pilote qui, de son propre aveu, souffre d’un mal qui a tendance à freiner les managers des grosses structures. « Le contexte économique fait qu’il y a de moins en moins de place. J’ai le défaut d’être assez irrégulier, reconnaît Julien Trarieux. Je suis capable de faire de gros trucs les grands jours et de ne plus être dans le coup le week-end suivant. Un des objectifs cette année est de rectifier cela et d’être plus constant. »
Pour sa première année chez les Élites, le pilote BMC n’entend pas faire de la figuration et se montre ambitieux. Le Top 20 en Coupe du Monde est clairement visé, mais plus que tout, c’est l’équipe de France qui le fait rêver, surtout à moins de deux ans des Jeux Olympiques. « Rio est dans un petit coin de ma tête, admet-il volontiers. Il reste pratiquement deux ans. On ne sait pas ce qu’il peut arriver. On en saura plus sur les Coupes du Monde qui vont arriver. »
Avant de prendre la direction de Nove Mesto le 23 mai, Julien Trarieux a du pain sur la planche et fera quelques infidélités aux sentiers pour continuer d’évoluer sur la route avec l’AVC Aix-en-Provence. Plus qu’une simple préparation pour gagner en force et en endurance, la route constitue un véritable objectif pour celui qui se rendra ce week-end sur Châteauroux-Limoges et Bordeaux-Saintes. « Je ne pense pas que ce soit incompatible avec mes objectifs VTT, estime Julien Trarieux. En étant sérieux sur beaucoup de choses, on peut arriver à concilier route et VTT. Mais pour cela, il faudra que je m’accorde des périodes de repos où je ne courrai pas du tout. » Entre route et VTT, son cœur balance. Ce qui compte pour Julien Trarieux, c’est « d’être heureux sur le vélo ». A partir de là, il n’y a pas de raison pour que les résultats ne suivent pas.