Le vélo ne s’arrête plus aux frontières européennes et emprunte des sentiers de plus en plus éloignés de la route ou du VTT. Alors que le Gravel est en pleine expansion, d’autres pratiques de la bicyclette se développent, notamment le Bike-packing. Importé des Etats-Unis, cette discipline mélange le VTT et la randonnée. Elle a déjà connu un certain succès en France avec la French Divide où les inscrits doivent parcourir plus de 2100 kilomètres en moins de 15 jours. C’est cette fois-ci dans le sud de la France que la deuxième compétition de l’hexagone va prendre forme les 21 et 22 octobre prochains.

Les Etats-Unis s’exportent

Surfant sur le succès de la première édition de la French Divide, qui a eu lieu en août dernier, Cédric Amand, organisateur de trails, a décidé de proposer un bike-packing dans le sud de la France avec « La Baroudeuse ». Au programme, 317 kilomètres à couvrir avec 8200m de dénivelé positif. De quoi faire souffrir les organismes, surtout qu’il faudra boucler ce trajet en moins de 48 heures pour obtenir son brevet. Entre route et piste, l’aventure s’annonce chargée en émotions. “Le bike-Packing, c’est l’esprit de la liberté, du voyage en vélo et de l’autonomie. C’est vivre des aventures, découvrir des paysages grâce à son vélo” explique Cédric Armand. Lâchés dans la nature dans la beauté du paysage sud-alpin, les bike-packers effectueront un grand tour au départ de La Turbie. Cap sur le Mercantour pour commencer avant de filer vers l’Italie dans le Piémont et la Ligurie pour finir dans le sud de la France. 

Dans les conditions du voyage

Sans assistance durant tout le long du périple, il faut apprendre à gérer ses efforts et éviter les coups d’éclat. “Pédaler jour et nuit, gérer ses nuits et faire ses courses”, tout cela fait partie du lot de contrainte de l’épreuve. Si d’un point de vue administratif, la Baroudeuse n’est pas une compétition, elle en a bien l’air. Pas de vainqueur, pas de prix décerné, mais le circuit dessiné dans les alpes réserve son lot de compétitivité d’après Cédric Amand. “On ne parle pas de compétition, mais d’un brevet cycliste. Cependant, chaque personne est en compétition avec lui-même. Aussi avec ceux qu’il y a devant ou derrière eux. C’est un esprit particulier. On n’est pas dans une cyclosportive, car les allures vont être moindres, mais chacun devra gérer son effort.” 

 

Le tracé GPS pour profiter du paysage

Samedi, ou même vendredi soir pour deux d’entre eux au départ de La Turbie, les trente partants vont pouvoir être aiguillé par un tracé GPS. “Ce qu’ils viennent chercher, c’est une aventure. On offre un tracé GPS qu’ils vont pouvoir télécharger afin de suivre leur aventure en direct. Ils sont obligés de l’avoir pour vivre ces 317 km de manière intense”. Chacun est libre de ramener le vélo de son choix. Certains opteront pour un VTT quand d’autres, qui en ont la possibilité, rouleront à bord d’un Gravel, plus adapté pour franchir gravier et bitume. 

Moyennant 52 euros, les bike-packers vont s’offrir une belle balade italo-française. Que dire des derniers kilomètres sur le bord de mer entre Gênes et La Turbie si ce n’est qu’ils risquent de rester graver dans la mémoire des cyclistes. Après deux jours d’effort sans se laver, les plus rapides pourraient peut-être s’offrir une baignade improvisée, avec la chance d’avoir avec eux la météo, dans ce doux mois d’octobre qu’offre la Côte d’Azur.  -Léo Labica