José-Luis, vous êtes le directeur technique de l’Andalucia Bike Race. Comment est né l’événement ?
L’Andalucia Bike Race est née pour satisfaire une demande touristique dans certaines parties de l’Andalousie. Toute la côte sud est très populaire pour ses plages, son soleil, ses golfs, etc. Les provinces qui se situent à l’intérieur des terres ne reçoivent pas autant de touristes. Le gouvernement régional a donc cherché un moyen de promouvoir cette partie de la région. Historiquement, l’Andalousie a utilisé le sport comme moyen de communication pour se promouvoir et a décidé de faire la même chose. Une course par étapes en VTT convenait parfaitement à leurs demandes et au terrain. En exploitant les ressources naturelles de la région, il était possible de construire une course par étapes intéressante sans investir de gros moyens. Cela permettait également de laisser une trace pour les pilotes qui souhaiteraient venir dans la région et l’explorer pendant l’année en dehors des compétitions. L’Andalucia Bike Race a donc permis de montrer au monde les terrains que l’on peut trouver dans la région, surtout à l’intérieur des terres.
L’épreuve se déroule sur six étapes. Est-ce un format qui attire les compétiteurs ?
Quand on vient de l’étranger, on cherche le maximum de jours de compétition puisqu’il faut prévoir le transport du vélo, le vol, les hôtels, etc. Il est normal de vouloir en profiter. En proposant six jours de course, nous trouvons le bon compromis. Quatre jours, c’est le minimum pour ceux qui viennent en dehors d’Espagne. Une compétition de plus de six jours requiert d’avoir un niveau de forme plus élevé, plus de jours de congé. Concourir seul pour moins de quatre jours n’a pas de sens et plus de six jours, c’est trop.
Une course sur plusieurs jours en février, n’est-ce pas trop tôt dans le calendrier pour une compétition de cette difficulté ?
Il y a plusieurs raisons qui nous ont poussés à opter pour cette date. D’abord, c’est une bonne période pour les vététistes qui sont à la fin de leur préparation hivernale. Tout a commencé il y a cinq ans quand la plus grande course par étapes s’est décalée au calendrier. L’Andalucia Bike Race était alors la bonne solution pour la fin de la préparation. L’Andalousie a également un climat clément. Cela donne la chance aux pilotes du nord de l’Europe de fuir les conditions hivernales. De plus, comme dit précédemment, l’Andalucia Bike Race est un produit touristique et les dates de la course correspondent aux demandes touristiques dans la région.
L’Andalucia Bike Race démarre un dimanche et se conclut un vendredi. Pourquoi ?
Partir un dimanche, ça veut dire que le vendredi et le samedi sont disponibles pour venir en Espagne sans rater de jour de travail. Finir le vendredi vous permet également de rentrer le samedi ou le dimanche. Le nombre de jours de travail que manque un pilote est donc minimal. C’est un moyen de faire une petite pause au travail ou à l’école, sans tomber trop loin dans la routine.
À quelle météo doit-on s’attendre à cette période de l’année ?
Nous aimerions pouvoir contrôler la météo et avoir une idée précise, mais ce n’est malheureusement pas le cas ! Le temps est toujours meilleur à Cordoue. C’est une ville située à une altitude inférieure à Jaén. Comme il s’agit d’une région montagneuse, toutes les conditions sont possibles. Les températures oscillent généralement entre 10 et 20 degrés. Le tracé est de toute façon dessiné de sorte qu’il soit praticable, quel que soit le temps. Nous espérons un beau ciel bleu et 15 degrés !
Quels genres d’étapes seront au programme de l’édition 2015 ?
Deux villes accueillent la majorité de l’Andalucia Bike Race : Jaén et Cordoue. Les étapes doivent donc être dessinées en accord avec les aspérités de la région. Nous évitons toujours de répéter les étapes. Chaque année, le parcours est différent. Il y a cependant toujours quelques moments forts que nous y incluons. En ce qui concerne l’édition 2015, le parcours est plus montagneux que jamais. Nous allons alterner les journées courtes et les journées longues. Les étapes autour de Jaén ont plus de dénivelé que celles autour de Cordoue. Au plus la course avancera, au plus les singletracks seront nombreux.
Pourquoi avoir choisi d’organiser une compétition par équipe et non individuelle ?
C’est une formule qui fonctionne bien partout dans le monde car il n’y a pas de peloton comme il peut y en avoir sur route. Les avantages des relais sont donc minimums puisque la vitesse est peu élevée. Le terrain ne permet pas de rouler en groupe. Sur des courses d’endurance avec autant de jours de course, le fait de courir aux côtés de son coéquipier rend l’effort plus supportable. Les coups durs sont plus faciles à encaisser. De plus, cela offre plus de sécurité puisque les pilotes seront toujours accompagnés. C’est aussi le bon format pour encourager la solidarité et le travail d’équipe, deux qualités qui sont très appréciées dans le monde du travail.
Quelles seront les têtes d’affiche de l’édition 2015 ?
Il y en aura beaucoup ! Multivan-Merida (vainqueurs en 2012), Topeak-Ergon (vainqueurs en 2013), Centurion-Vaude (vainqueurs en 2014), mais aussi le Team Bulls dont ce sera la première participation. Ces équipes ont été confirmées. Elles font partie des meilleures équipes du monde en ce qui concerne les courses par étapes et amèneront des athlètes de haut niveau. Il y a également quelques équipes qui n’ont pas été confirmées car elles attendent de valider leur duo, en plus de quelques Espagnols qui peuvent se battre pour le podium. Chez les filles, l’équipe Wheeler avec Milena Landtwing et Esther Suss sera présente. D’autres équipes considèrent actuellement la possibilité de participer à notre épreuve. Les prix seront égaux chez les hommes et les femmes et les points UCI attribués sont intéressants.
Quels conseils donneriez-vous aux participants pour bien préparer l’Andalucia Bike Race ?
Il faut savoir choisir son partenaire. Le choix de son coéquipier, c’est déjà une grande partie du succès. Il faut aussi s’entraîner avec la personne et s’habituer à rouler avec elle. Il faut prendre conscience de ses forces et de ses faiblesses. Chaque membre doit jouer un rôle et prendre le leadership à tour de rôle. Une course par étapes, c’est aussi savoir éviter les grosses erreurs, les gros ennuis mécaniques et les chutes. Il faut être prêt à tout : lors des dernières éditions, nous sommes passées de l’ensoleillement et la chaleur à la neige et au froid. Il est aussi recommandé d’utiliser un 29″ tout-suspendu. Autre conseil, prévoyez bien votre voyage et lisez toutes les informations qui sont à votre disposition. Enfin, appréciez l’événement, du début à la fin.
Combien de temps de préparation nécessite une telle épreuve ?
Il faut pratiquement neuf mois dont six entièrement dédiés à l’organisation. Quand on organise une édition, on espère toujours des améliorations pour l’année suivante. L’organisation est assez petite pendant l’année, mais gonfle au fur et à mesure que nous nous approchons de la date. Nous ne fonctionnons pas avec des bénévoles, mais avec des employés, bien qu’ils ne le soient parfois que pour quelques jours. Cela garantit un meilleur service et un meilleur contrôle.
Quels services pouvez-vous proposer aux athlètes durant leur séjour ?
Cela dépend de ce que les gens recherchent. Vous pouvez opter pour le pack premium qui comprend pratiquement tous les services à votre atterrissage en Andalousie. Mais vous pouvez également choisir divers services en fonction de vos besoins. Vous pouvez donc payer pour que vous n’ayez à vous soucier de rien ou vous pouvez fixer vous même votre budget. Les services compris et offerts sont donc massage et physiothérapie, service mécanique, transfert des bagages et d’autres comme les ravitaillements en cours de route, un service de nettoyage des vélos, un parc à vélos et un vestiaire.
Propos recueillis le 29 décembre 2014.
Le parcours de l’Andalucia Bike Race 2015 :
• 1ère étape (dimanche 22 février) : Jaen-Jaen (91,9 km)
• 2ème étape (lundi 23 février) : Jaen-Jaen (60 km)
• 3ème étape (mardi 24 février) : Jaen-Jaen (74,4 km)
• 4ème étape (mercredi 25 février) : Mancha Real-Mancha Real (52,8 km)
• 5ème étape (jeudi 26 février) : Cordoue-Cordoue (88,7 km)
• 6ème étape (vendredi 27 février) : Cordoue-Cordoue (53,9 km)