Retirée des compétitions depuis son abandon à l’Enduro World Series de Samoëns en juillet dernier, Anne-Caroline Chausson a révélé s’être battue durant tout ce temps contre un cancer. Elle est aujourd’hui en rémission. L’ancienne championne olympique de BMX (2008), neuf fois championne du monde de descente entre 1996 et 2005, cinq fois lauréate de la Coupe du Monde DH dans la même période, s’était convertie ces dernières années à l’enduro. Avec succès puisqu’il y a un an encore, c’est elle qui s’imposait en Nouvelle-Zélande sur la manche inaugurale des Enduro World Series à Rotorua. Là où de premiers symptômes se sont manifestés.
« C’est en rentrant de Nouvelle-Zélande il y a un an que j’ai commencé à me sentir fatiguée, raconte aujourd’hui la championne de 38 ans. J’ai d’abord pensé que je vieillissais, ce qui n’est pas totalement faux. Malgré la récupération, ça n’allait pas en s’arrangeant. Les courses s’enchaînaient et il fallait être à la hauteur. Jusqu’à mon abandon à Samoëns. Où pour la première fois, en vingt ans de carrière, j’ai dû renoncer. » Un test sanguin donne l’alerte sur une chute de son taux de globules rouges, avant qu’une IRM ne révèle une grosseur au ventre pour laquelle Anne-Caroline Chausson va être opérée deux fois au cours de l’été.
« Or ce n’était pas une simple tumeur, et on m’a annoncé que j’avais une maladie : un cancer, poursuit la Dijonnaise. Ça n’a pas été facile à avaler. J’avais surtout peur de cette maladie qui emporte trop de monde. En plus des opérations j’ai fait six séances de chimio qui ont eu raison de mon énergie, de mes cheveux aussi, mais pas de ma volonté. » Après sept mois de galères, de stress à attendre les premiers bilans, sans cesse soutenue par ses proches, la championne olympique des Jeux de Pékin a fini par entendre les mots qu’elle espérait de la bouche du docteur. « Il m’a dit enfin que tout est OK. Je suis libre. Enfin libre de reprendre doucement ma vie d’avant. Avec toutefois une épée de Damoclès au-dessus de la tête. »
A présent, c’est une nouvelle page de sa vie que désire écrire la Dijonnaise. « On ne peut pas dire aujourd’hui que je suis guérie, car le cancer est compliqué, mais tout va bien. J’ai traité la maladie à temps et elle n’a rien touché d’autre. La chose importante est de rester à l’écoute de son corps. Je ne sais pas combien de temps je mettrai à retrouver la forme, ça prendra le temps qu’il faudra. Il n’y a pas d’exploit à réaliser cette fois-ci. Juste la vie qui continue, et j’ai bien l’intention d’en profiter un maximum. »
Avec dans un coin de la tête l’idée de remettre un dossard l’été prochain du côté de Whistler. Sans objectif précis. Juste terminer un grand rendez-vous des Enduro World Series. La marque d’une championne.