Tu montes ta propre structure, n’as-tu pas peur que ça te mange trop d’énergie au détriment du sportif ?
Je sais que c’est de la gestion en plus des entraînements et des compétitions, mais je suis bien entourée pour me soulager au maximum et le but c’est que je gère le moins de choses possible.
Comment vas-tu fonctionner exactement, sur les manches en France, sur les manches de coupe du monde ? Est-ce que tu vas t’appuyer sur le team Creuse-Oxygène sponsorisé lui aussi par Scott ?
J’ai trois personnes autour de moi: Mathieu Durand Team Manager, Olivier mon copain et Dany Sautes mon mécanicien. J’aurai deux personnes avec moi en Coupe du Monde. En Coupe de France, j’aurai également le support de mon club l’Ecole VTT du Lié. En tant qu’athlète SCOTT, je vais pouvoir compter sur le team Creuse-Oxygène si besoin et je leur en remercie.
Quel sera ton programme ?
Pour l’instant cinq Coupes du Monde sont au programme sur les sept. Ensuite je vais faire les Coupes de France et des courses internationales. Le programme sera avisé selon la saison.
Ton arrêt était plutôt lié à des soucis de gestion de l’après-JO, un surentraînement, des soucis perso ? Autres ?
C’est un enchaînement de raisons et beaucoup de fatigue. Donc j’étais « cramée », c’est le mot et dans ces moments-là, il faut tout couper et souffler.
A quel moment as-tu rebranché comme on dit et repris l’envie de revenir ?
Cet été l’envie est revenue naturellement. J’ai passé beaucoup de semaines à douter, j’y vais, je n’y vais pas. C’était une décision difficile à prendre, mais qu’est ce que j’ai à perdre ? Rien, donc je fonce.
On a connu pas mal de burn-out chez les féminines, dirais-tu que c’est lié au surentraînement, « typiquement féminin » parce que vous voulez toujours prouver et avez besoin de prouver plus que les garçons ?
Je dirais que ça dépend du tempérament, mais c’est sûr que nous pouvons pousser notre corps très loin et quand on ne l’écoute pas ça fait mal. Nous les femmes nous réagissons différemment à l’entraînement, à la pression, à la notoriété et nous sommes plus sensibles pour certaines choses que les hommes. Ces choses peuvent nous coûter énormément d’énergie psychique et physique qui entraînent des ras-le-bol. Enfin, c’est ce que je tire de mon expérience et celles des autres femmes qui ont connu des coups durs comme moi.
On le voit en fin de grand tour, les coureurs sont fatigués physiquement et surtout mentalement, est-ce qu’il y aura une fonction à rapprocher des coureurs autour de la préparation ou saturation mentale ?
C’est normal de ressentir cela, les saisons sont longues parfois. D’où l’ importance de s’accorder du repos et du temps pour soi. Le mental c’est primordial et il existe une multitude de façon de le bosser et d’être bien dans sa tête.
Comment vas-tu gérer ton hiver? Un peu de cyclo-cross, même si tu n’aimes pas ça ? De la route et du VTT ?
J’aimais bien le cyclo-cross quand ce n’était pas trop boueux. Cet hiver sera pour remettre en route, prendre de la confiance à l’entraînement et refaire les bases du VTT, technique, ludique et ensuite je ferais le foncier sur route dans un second temps.
Tes deux principaux partenaires sont Scott et DT Swiss côté matériel, quel seront les autres ? Sur quel type de vélo rouleras-tu ?
Il faut aussi rajouter HOPE, donc j’ai trois partenaires principaux. Ensuite, j’ai deux nouveaux partenaires qui sont Squirt et Kalas pour mes tenues . Nous continuons avec Overstims, Michelin, Garmin, Oakley, Time qui sont de très belles marques et qui me soutiennent. Je roulerai avec le SCOTT Contessa RC900 Scale et Spark.
Vas-tu t’appuyer sur le pôle de Besançon, maintenant que tu es voisine ?
Il y a une bonne dynamique au pôle de Besançon et nous partageons des entraînements ensemble. Les jeunes et les coachs sont super.
Quels seront tes objectifs en 2018, et par quelles étapes vas-tu passer côté événements ?
Je n’ai pas d’objectifs. Le but c’est de m’épanouir, de me laisser du temps et je verrais ce qui va arriver. J’ai zéro pression. C’est un beau challenge sportif et humain avec mes sponsors et les gens qui m’accompagnent.
En quoi est-ce que tu seras plus forte que dans la période préolympique 2012 ?
Sur toute la gestion d’une carrière d’une sportive de haut niveau. J’ai acquis beaucoup d’expérience qui fait qu’aujourd’hui je suis lucide sur ce nouveau départ et je sais ce que je veux.
Team manager à plein temps, c’est un job qui t’attire ?
Pourquoi pas. Ça doit être passionnant de suivre et de manager des athlètes.