Vainqueur de la RiderZ CuP et 3ème de l’Euro CuP Superenduro, on t’a quand même senti dans le dur physiquement cette saison, quel est le bilan de ta saison ?
Je suis content malgré tout de cette saison, où j’ai joué stratégiquement afin de pouvoir obtenir un retour en communication suffisant par rapport à ma forme. En effet, j’ai été vraiment dans le dur à la suite d’un enchaînement de contre-performances engendré par une grosse fatigue entre le Kenya, mes nouvelles responsabilités de papa et un surentraînement au printemps dernier. J’ai pris la décision de ne pas continuer mes objectifs pour limiter la casse à la fin juin pour la Tribe 10000, où j’ai vraiment touché le fond… On pourrait appeler ça une petite déprime passagère. Au même moment, Hubert Fléchais, mon entraîneur, a décidé de donner une nouvelle orientation à
sa carrière professionnelle, nous avons donc dû mettre un terme à notre relation vieille de cinq ans.
Qu’as-tu fait alors ?
Je me suis rapproché naturellement de Philippe et Quentin Derbier, de l’équipe Rider Spirit, avec qui j’ai toujours eu un bon feeling. Nous avions déjà parlé d’entraînement, mais à l’époque j’étais avec Hubert, avec qui ça se passait bien, donc je n’avais pas de raison de changer. J’ai donc participé de nouveau à un stage de technique de pilotage organisé chez lui, et c’est là-bas que nous avons concrétisé notre partenariat. Ca tombe très bien finalement, puisque qu’ils se lancent à fond dans l’entraînement. Ils vont également entraîner Maurin Trocello, qui est avec moi chez Santa Cruz. J’aime le duo qu’ils représentent. Quentin a d’excellentes bases techniques et physiques et maîtrise parfaitement le sujet. Quant a Philippe, lui c’est la préparation mentale qu’il gère. Le duo est parfait. Je suis content de repartir sur des nouvelles bases d’entraînement, cela me motive davantage pour l’an prochain.
Le bilan sportif de cette saison n’est toutefois pas si mauvais que cela…
Oui, j’ai malgré tout réussi à faire parler de moi sur les RiderZ CuP et l’Euro Cup Superenduro, où j’ai sauvé les meubles. Je suis quelqu’un d’exigeant envers moi-même, je ne peux qu’être déçu des résultats sportifs, puisqu’ils sont en-dessous de ce que je suis capable de faire en temps normal. Mais ça fait partie de la vie. Cette année n’était pas la mienne mais dans l’ensemble je suis satisfait.
L’enduro est devenu une discipline à part entière du VTT, quel est selon toi le plus difficile à gérer dans une saison ?
En effet, c’est devenu une vraie discipline et il faut donc se professionnaliser. A ce titre, mon avenir sportif étant plus derrière moi que devant, je suis conscient que je ne pourrai pas continuer à maintenir un niveau élevé de performance. Les efforts et concessions deviennent trop importants pour concilier loisir et vie professionnelle. Je suis content d’avoir pu réaliser cette prouesse jusqu’à ce jour. Il faudra donc que je fasse des choix encore stratégiques l’an prochain pour concilier tout ça, entre images, plaisir de rouler et boulot.
Quelles sont les spécificités de cette discipline ?
Il faut avoir un physique d’athlète de haut niveau, et une technique infaillible alliée à une volonté, un mental d’acier. C’est ce que je pourrais résumer. Je pense que c’est donné à tout le monde malgré sa vie professionnelle. Le problème, c’est qu’on ne joue plus à armes égales pour atteindre nos objectifs. Maintenant, si tu veux gagner, il faut se déplacer quelques jours avant, voire le week-end d’avant, sur les épreuves pour pouvoir repérer. Il faut pouvoir prendre le temps de récupérer ou de se reposer, ce que l’on ne peut pas faire lorsqu’on travaille. Ou alors il faudrait devenir pro, mais il n’y a pas suffisamment d’argent pour le devenir. Et franchement, je ne suis même pas certain que cela m’intéresserait de le devenir. Je suis hyper actif, je ne pourrais pas me dire de ne devoir faire que ça !
Comment vois-tu l’avenir de l’enduro, discipline à la base franco-française qui commence maintenant à s’exporter à l’étranger ?
J’espère que cela va pouvoir continuer et que je pourrai vivre ces évolutions avant la fin de ma carrière car j’adore voyager et là je rentre juste de Chine. Il est possible que cela devienne une discipline officielle comme le cross-country ou la descente. En tout cas, je ne l’imagine pas autrement.
Propos recueillis le 15 décembre 2009.