Olivier, on a le sentiment que la gamme Merida, présentée dernièrement, s’étoffe très largement ?
La gamme s’étoffe de manière logique dans les domaines dans lesquels nous n’étions pas présents. Notre volonté, maintenant, est de porter le message aux consommateurs du marché français d’une marque très généraliste. Nous voulons aller plus loin, jusque dans les niches, comme avec le 160 ou le 29″ tout suspendu. Le Scultura, c’est plus une évolution qu’une nouveauté.
Comment se porte Merida à l’échelle française ?
D’année en année, nous progressons et c’est positif pour nous. Ce qui est un petit peu difficile à vivre pour nous en France, c’est que l’image de Merida n’est pas celle qu’elle mérite, comparativement à ce qu’on voit chez nos voisins européens, en Allemagne, en Angleterre, en Espagne ou en Italie. Nous sommes loin derrière.
Pourquoi ?
Je n’ai pas d’explication concrète. Cela fait maintenant quatre ans que Merida est vraiment revenu sur le marché français. Nous étions jusqu’à présent en phase d’observation. Nous avons changé des choses, au niveau du marketing et de la direction commerciale notamment, pour pousser en France et s’installer, montrer que nous sommes présents et que nous sommes une grosse marque. Merida a 40 ans cette année et nous avons envie de faire savoir que c’est une marque qui dure depuis des années. C’est une marque novatrice, de qualité, de haute technologie. Il faut compter avec cette marque.
L’intégration d’un top pilote français au team Multivan Merida Biking Team serait-elle un atout pour percer le marché français ?
Ce n’est malheureusement pas à moi de répondre mais au team manager. Je n’interviens pas à ce niveau. Je peux éventuellement apporter des suggestions si on me le demande mais le team est une entité complètement indépendante par rapport à Merida. Ce qui est clair, c’est que de la même manière qu’une équipe route nous apporterait un gros bénéfice en termes d’image, un ou une pilote française serait un plus. L’impact de ces personnalités sur le monde du vélo est tellement fort que ça nous serait bénéfique.
Chez combien de revendeurs la marque est-elle présente ?
Nous avons environ une centaine de revendeurs sur l’Hexagone. En termes de répartition, nous sommes à 70 % VTT et 30 % route.
Qu’en est-il du vélo électrique ?
Nous avons des produits en développement concernant les vélos électriques. Le leitmotiv chez Merida c’est qu’avant de sortir un produit à grande échelle, nous allons le développer, le tester, l’essayer. Le vélo électrique est développé depuis deux ans, présenté à l’Eurobike et distribué en petite quantité sur les marchés allemands et hollandais, qui sont de gros marchés à ce niveau-là, histoire de tester la fiabilité du produit et l’impact vis-à-vis du consommateur.
Votre champion emblématique est José-Antonio Hermida, son titre mondial en 2010 a-t-il eu un impact sur les ventes ?
Indéniablement. Ce n’est pas tant sur les ventes que ça a eu un impact mais surtout sur l’image et la marque. Ça nous a apporté énormément, notamment lors du Roc avec des séances d’autographe qui ont été de la folie. Ça nous a vraiment boostés au niveau de l’image. Les ventes ont suivi derrière mais ça ne concerne en général que le haut de gamme. On a ressenti une demande plus forte à ce niveau mais ce qui nous intéresse est aussi de développer le marché dans d’autres segments, plus milieu de gamme.
Vous avez un passé de revendeur, qu’apporte-t-il à une marque comme Merida ?
D’abord une compréhension de la demande des revendeurs et donc du marché. C’est important car une marque vend des produits, de la technologie, du rêve, de l’argumentaire, mais le revendeur va plus loin que cela et demande du service, une certaine écoute par rapport au produit et à lui-même. Le revendeur est confronté tous les jours à des demandes très particulières des clients ou des problèmes à gérer. Nous devons être réactifs par rapport à cela. C’est ce que j’essaie d’apporter.
Merida est l’un des deux plus gros fabricants de vélo au monde, mais il lui manque encore une équipe WorldTour sur route…
Merida est effectivement présent dans 70 pays. C’est une marque internationale dont le team VTT nous apporte beaucoup et nous donne une image forte dans le VTT. Dans les autres pays, la route suit naturellement. C’est plus un problème en France, où nous sommes assez conservateurs autour de marques très fortes sur la route. Merida n’a pas d’image sur la route en France et une équipe WorldTour pourrait en effet nous apporter beaucoup.
Vous y pensez ?
C’est évoqué de plus en plus, c’est dans les cartons, mais on ne le fera pas n’importe comment. Nous voulons trouver le bon partenaire, une équipe qui durera dans le temps et sur laquelle nous pourrons compter. Une équipe auprès de laquelle nous pourrons associer notre image et vice-versa. C’est difficile de trouver une équipe qui puisse répondre à tous ces critères. Nous développons des produits très pointus sur la route depuis plusieurs années, ce n’est pas non plus pour se faire que plaisir…
A titre personnel, sur quels modèles roulez-vous ?
Je ne fais pas de route, que du VTT. J’ai un Merida One Forty, avec un penchant pour le One Twenty, qui sera sans doute mon prochain vélo car il est bluffant. Mes enfants roulent sur des Merida aussi.
Propos recueillis à Playa de Muro le 11 février 2012.