Hervé, les Chemins du Soleil ont 10 ans, pensiez-vous durer comme ça en 2003 quand l’aventure a commencé ?
Quand mon employeur, le département de la Drôme, me demande de monter un événement, c’est dans une démarche pérenne pour les territoires et l’économie de l’arrière-pays. L’événement a donc été conçu pour séduire une clientèle de plus en plus attirée par l’itinérance et des tracés exceptionnels. Par contre, je reconnais que je n’aurais jamais imaginé un tel succès en formule randonnée. La formule Elite était décalée par rapport à tout ce qui se faisait à l’époque et m’a été inspirée par le monde du raid multisports, dont je suis issu. Elle se limitait donc, dans mon esprit, à des passionnés ayant les capacités pour terminer une telle épreuve. Le succès en rando était moins prévisible. C’est la conjonction du partenariat avec O2 Bikers (donc la présence d’une forte clientèle du Benelux) et du bouche à oreille, et grâce aux tracés qui font le buzz.
Qu’est-ce qui fait que la recette a pris et même bien pris ?
Nous avons été visionnaires par rapport aux attentes des pratiquants pour des formules itinérantes. Ensuite, il y a la qualité des tracés proposés. On propose des parcours engagés mais avec une sécurité renforcée. Enfin, le rapport qualité-prix est très intéressant pour une formule de trois ou quatre jours avec ces niveaux de prestation.
Pour les 10 ans, combien d’anciens binômes vainqueurs aurez-vous ?
Ne manquent à l’appel que la paire Demangeon-Montagny, qui sont sur un raid multisports à la Réunion, et la paire belge Cleppe-Hertsens, vainqueur en 2004. Tous les autres sont au rendez-vous. Le binôme Mathieu Barthélemy-Jérémie Gillman a dû être recomposé car Mathieu s’est blessé sur la finale du Championnat de France des raids mi-avril. Il sera remplacé par Thomas Dietsch. Nous sommes donc très fiers d’avoir Thomas au départ de cette 10ème édition.
Outre le départ de Gap, quelles vont être les nouveautés de cette édition anniversaire ?
Le parcours à l’envers est déjà une sacrée nouveauté. On aura ensuite un système de géo-tracking permettant aux internautes de suivre la progression de tous les teams Elites en temps réel sur www.raid-vtt.fr.
Où en êtes-vous des inscriptions ?
Depuis quatre ans, nous sommes complets dans le mois qui suit l’ouverture des inscriptions, à savoir octobre de l’année précédente. En Elite, depuis deux ans, c’est le même phénomène, et les inscriptions sont donc bouclées depuis sept mois.
Comment vois-tu les Chemins du Soleil dans dix ans ?
Avec optimisme. Nous venons d’intégrer cette année le Top 7 des épreuves Rhône-Alpes, avec la Foulée Blanche, la Pierra Menta, la Coupe Icare, l’Ardéchoise, la Saintelyon et le marathon de canoë-kayak des gorges de l’Ardèche. C’est une reconnaissance pour nous que de rentrer dans ce club prestigieux d’organisateurs. Le bouche à oreille plaide pour nous. La plus grande inquiétude peut venir de la lassitude de bénévoles à des postes clés et je me dois de leur trouver des successeurs pour assurer la pérennité de l’épreuve. Côté format, je m’adapterai aux attentes tout en conservant l’esprit original : tracé typé raid qui doit rester un must dans la pratique d’un vététiste passionné.
Peut-on imaginer des Chemins du Soleil qui descendent encore plus au sud, et au soleil, et pourquoi pas sur plus de temps ?
D’abord, mon employeur est le département de la Drôme et il est à l’origine de l’épreuve, son soutien est primordial. Ensuite, nous sommes fidèles à Gap, qui a cru en nous dès le départ. Tant qu’ils seront partants, je leur serai reconnaissant de leur fidélité. Si la GTA, qui gère l’itinéraire permanent, veut accorder le droit d’utiliser le nom Chemins du Soleil pour une suite à notre épreuve, ou à d’autres concepts basés sur l’itinéraire, je suis bien évidemment favorable.
Quels contacts peut-on donner pour les spectateurs, concurrents, annonceurs ?
Le tracking sera un plus. Sinon, départ du centre-ville de Gap vendredi 18 mai à 7h30. Passage à La Cluse, dans le Dévoluy, au pied des magnifiques massifs du Pic de Bure, à partir de 11h00. Le 19 mai, arrivée à Saillans des premiers Elites vers 12h30. Le départ de l’étape de nuit, en masse, avec les applaudissements des 500 concurrents « rando », est toujours un moment fort. Rendez-vous donc à Saillans pour assister à la féerie de toutes ces lampes éparpillées dans la montagne. Enfin, arrivée finale à Dieulefit, dans un cadre exceptionnel, à partir de 10h30.
Propos recueillis le 4 mai 2012.