Yannick, tu as accompli une saison exceptionnelle, qui s’est malheureusement soldée par une blessure au poignet, comment vas-tu ?
J’ai fait une petite chute au Crankworx, mais rien de grave. Je suis tombé sur mon deuxième run, j’ai accroché un peu et j’ai chuté, ce qui m’a causé une petite entorse au poignet. Un mois après, ça se remet petit à petit. La prochaine échéance, ce sont les Rampage. Je vais aller me préparer un petit peu dans le sud et on verra comment ça se passera.
Tu pointes à la 2ème place du classement général du FMB World Tour, pour les non-initiés il s’agit de la Coupe du Monde de slopestyle/freeride. Quels sont les événements qui t’ont marqué cette saison ?
J’ai commencé cette année par les White Style. L’objectif de l’année était de finir dans le Top 5 sur les grosses compétitions. Je suis arrivé au White Style, j’étais super chaud et j’ai fait un podium dès ma rentrée. Ca m’a mis dans le bain et j’ai enchaîné derrière. J’étais super motivé, je me suis entraîné à fond, et j’ai bien enchaîné chacune des grosses échéances. Au Big in Bavaria, j’ai encore obtenu un podium, 3ème.
Puis sont venus les Crankworx Colorado à Winter Park, au-dessus de Denver, aux Etats-Unis…
Là-bas, pareil. Je suis arrivé motivé à fond, je voulais faire une bonne place, je me voyais faire un Top 5. Dans le premier run, j’ai vu que tout le monde se déchirait, tout le monde était à fond, ils voulaient tous gagner. J’ai fait un premier run tranquille histoire de ne pas me faire mal et d’assurer mes arrières. Mais j’ai constaté que les autres avaient vraiment envoyé, ce qui me repoussait en 7ème ou 8ème place, pas dans mon objectif. Alors il me fallait envoyer du gros. J’y suis allé au culot en me disant ça passe ou ça casse. J’ai fait un tail whip et, sur la dernière, un flip whip. C’est passé et j’ai terminé 2ème au Colorado, vraiment content.
10ème du Mondial pour tes débuts en 2009, 5ème cette année, comment as-tu géré cet événement ?
Après mes bons résultats, les mecs m’attendaient au tournant. Ils me savaient capable de faire un podium du coup tout le monde me demandait ce que j’allais faire. Je ne disais rien alors que j’avais bien en tête quels whips j’allais faire. Vu le parcours présenté, c’était le gros drop qui allait faire la différence. Il faisait un bon 10 mètres par 15. Le module n’était pas non plus habituel donc il y avait une bonne pression mais j’ai bien géré le truc. J’étais confiant, je savais ce que j’avais à faire, comment j’allais le faire. Après, je suis tombé sur une erreur idiote. Je me suis élancé avec le soleil dans les yeux quand j’aurais dû attendre un quart d’heure pour partir. C’est ce qui m’a empêché d’accrocher un podium : 5ème.
Tu es donc 2ème du FMB World Tour avant la dernière épreuve, le Red Bull Rampage, auquel tu participeras pour la première fois. La première place est-elle accessible ?
Je suis plus un dirter/slopestyler qu’un freerider, mais les temps ont changé et il faut être polyvalent, savoir tout faire. Ce sera ma première expérience donc je n’y vais pas en me disant que je vais gagner. Ce n’est pas mon truc et il va falloir que je me mette dedans pour voir ce que je peux faire, tâter le terrain. Je vais surtout jouer ma carte sur les figures où j’arrive à faire la différence. Faire de plus petites lignes, mettre des figures en plein milieu et essayer d’arriver vivant en bas ! Le top serait de rentrer dans les cinq premiers, histoire de garder mes places. Ce sera un peu une loterie.
Le mot de la fin ?
Je voudrais remercier tous mes partenaires, tous les gens qui m’ont accompagné tout au long de la saison, ceux qui m’ont aidé à arriver ici et on croise les doigts !
Propos recueillis à Friedrichshafen le 2 septembre 2010.