Stéphane, tu fais partie des challengers pour une place à Londres, qu’en penses-tu ?
Depuis la saison dernière, je fais partie du groupe olympique, duquel je me suis bien imprégné avec Julien Absalon et Maxime Marotte. Cette année, sur la première manche de Coupe du Monde, nous avons tous les trois confirmé nos qualités. Mais d’ici à la sélection pour Londres, on sait qu’il reste encore trois Coupes du Monde. Ce n’est pas fini. D’autres peuvent revenir derrière. De mon côté je fais tout ce que j’ai à faire pour garder mon niveau voire faire encore mieux en Coupe du Monde. Je veux aller chercher cette sélection, et après on travaillera en fonction de l’objectif olympique.
Tu es réputé assez zen, dormiras-tu bien dans les jours qui précéderont l’annonce de la sélection ?
Oui. On le pressentira avant l’annonce officielle. D’ici là on se sera fait une vraie idée de la sélection. Je dormirai correctement. Ce sera surtout à moi de bien faire sur les trois prochaines Coupes du Monde, à commencer par Houffalize en fin de semaine prochaine. On fait tout pour. On y va étape par étape, et si ça continue comme ça, ça devrait le faire. C’est vrai qu’on ressent tout de même de la pression en cette année olympique. Je serai beaucoup plus soulagé après la sélection pour aborder sereinement les Jeux, si sélection il y a.
Ta 8ème place en Afrique du Sud, t’y attendais-tu ?
Ce n’est pas complètement inattendu car j’avais déjà réalisé la même performance l’année dernière à Pietermaritzburg. La différence c’est que la première Coupe du Monde intervenait un mois plus tôt cette année. Il fallait se préparer plus tôt. J’ai fait plus de vélo en janvier-février quand je faisais d’ordinaire davantage de ski et de course à pied à cette période. J’ai fait des stages dans le sud, je suis allé en Espagne avec l’équipe de France, au Portugal avec Bianchi. Ça permet de faire une bonne préparation pour être déjà prêt en mars. Il me faut maintenant garder la forme et travailler les points faibles, s’améliorer. Ça devrait aller mieux sur les prochaines manches.
De qui peut venir le danger pour ta place de n°2 ou n°3 français ?
Julien Absalon est le n°1 et est donc quasiment assuré d’être aux Jeux Olympiques. Maxime Marotte a fait une grosse saison l’année dernière et a encore confirmé son niveau en début de saison. Ils font partie de la sélection à mon sens. Moi aussi. Nous sommes les trois qui ont montré être au-dessus sur les résultats. Il reste trois manches, aux autres de montrer ce dont ils sont capables. La balle est dans leur camp.
Crois-tu à un retour d’un garçon comme Jean-Christophe Péraud ?
Ce sera difficile. Les parcours ont beaucoup changé. Et pour marcher en VTT, il faut quand même pratiquer régulièrement. Il n’a quasiment pas couru en VTT en deux ans. Je l’ai vu avec mon coéquipier Leonardo Paez, qui a fait une année sur route l’an passé, et qui m’a confié à son retour se sentir moins bien en VTT. Pourtant, il n’a pas fait une grande saison sur route. Moi je vois tout de suite la différence, ce n’est pas le même vélo : quand je suis moins bien en route, je suis mieux en VTT.
Le circuit d’Houffalize, tu le sens bien ?
Je l’aime bien, oui, même si ça s’est toujours plus ou moins bien passé pour moi là-bas. Le départ est dur. Il fait déjà bien la sélection et on peut s’y démarquer. Ensuite, le circuit est vraiment physique. Quand on est en forme, c’est toujours bien d’avoir un circuit qui fait la différence physiquement.
Aimerais-tu être à la place du sélectionneur de l’équipe de France ?
Tant que le choix est facile à prendre, que ça ne prête pas à confusion, ça va ! Je sais qu’il y a eu des années plus difficiles. Pour l’instant, je pense que le choix est plutôt facile à faire. Il faudra voir ce que ça donne dans deux mois, mais à présent ça va. Mais je préfère être sur le vélo pour l’instant !
Tu feras un peu de route ce week-end, c’est une respiration ?
La route, j’y vais sans pression. Je prends ça comme un entraînement. Ça permet de faire d’autres efforts, de voir un autre milieu, une autre ambiance. Je prends ça plus cool. Et ça change des gros événements de VTT.
Propos recueillis à Saint-Raphaël le 31 mars 2012.