Stéphane, depuis le 1er janvier tu as retrouvé le team Bianchi-i.idro Drain que tu avais quitté sur une victoire au Roc d’Azur en 2012. Comment s’est déroulé ton départ du team BH-SR Suntour-KMC ?
Je pouvais rester, mais j’étais en fin de contrat et j’ai tenu à me renseigner à partir du mois d’août sur les différentes possibilités que je pouvais avoir. Je n’avais pas encore de proposition concrète. En fin de contrat, on ne sait jamais comment ça peut se passer. J’ai su au milieu de l’été que Bianchi était intéressé. D’abord sans plus, puis les contacts se sont affinés en septembre et aux Championnats du Monde. BH m’a fait une proposition avant les Mondiaux, nous en avons discuté pendant et après les Championnats du Monde. Ma décision était prise mi-septembre.
Pourquoi avoir retenu l’option proposée par Bianchi ?
C’est un choix sportif avant tout. D’ailleurs mon salaire est légèrement inférieur à celui que j’avais auparavant. La saison 2016 étant une année olympique, je devais être sûr d’avoir un bon calendrier. Je savais où j’allais, je ne pars pas de zéro. J’ai tout de même passé six ans chez Bianchi. Mais si quelques petites choses ont été modifiées, on ne change pas tout en l’espace de trois ans. Je connais l’essentiel du staff, le mode de fonctionnement de Bianchi. Ce n’est pas un changement qui va faire la différence. Je serai le seul Français et leader dans l’équipe. La structure sera plus petite puisque nous ne serons que cinq pilotes. Ça permet d’avoir des rapports un peu plus individualisés.
Le matériel a pourtant changé depuis ton départ.
Oui, quand je suis parti, je roulais encore en 26 pouces ! J’avais testé le 29 pouces une seule fois, mais c’est encore les débuts. Depuis, les choses ont bien évolué. J’ai demandé à avoir le tout-suspendu à la maison. Je n’en avais jamais essayé en cross-country, juste en enduro. Il n’y en avait pas chez BH. Ce choix est donc aussi matériel. Je ne le connaissais pas, mais quand je l’ai testé, je me suis rendu compte que c’était un vrai plus. Je me suis entraîné avec ces deux dernières semaines, c’est vraiment impressionnant. C’est un réel avantage dans les descentes. Sur certains parcours de Coupe du Monde, on peut facilement prendre cinq secondes. Et cinq secondes, ça ne se reprend pas comme ça sur une montée de 50 secondes, même si le vélo pèse un peu plus lourd. Même dans les parties un peu cassantes, le vélo reste toujours au sol.
Ce changement de matériel peut-il te permettre de gagner quelques places au niveau mondial ?
Le matériel ne fait pas tout, le physique fait beaucoup aussi. En fait, ça dépend beaucoup du circuit. Sur des parcours comme Nove Mesto, Cairns, Mont-Sainte-Anne ou Windham, il n’y a plus de questions à se poser. C’est un vrai plus sur toutes ces descentes techniques.
Tu évolueras dans un team italien. Ton programme continuera-t-il de passer par la France ?
Je risque d’être un peu moins présent sur les Coupes de France. Je vais reprendre la compétition mi-février en Grèce sur l’Hellas-Salamina Island MTB. Salamine étant une petite île au large d’Athènes. Ce sont deux courses par étapes sur trois jours qui se déroulent à une semaine d’intervalle. J’y avais participé l’an dernier quand elles étaient placées au mois d’octobre. J’étais allé à Chypre l’an dernier. Ça permet de voir d’autres choses, mais aussi d’attaquer de manière plus cool, sans pression, et de se familiariser avec les équipiers et le matériel.
Sais-tu déjà comment ta saison sera axée ?
Il faudra déjà être en forme à Cairns à la fin du mois d’avril pour la première Coupe du Monde pour bien aborder les manches du mois de mai. L’objectif est de se qualifier pour les Jeux Olympiques. Je prendrai les étapes une par une. Ensuite, j’ai prévu un deuxième pic pour le mois d’août.
À l’heure actuelle, es-tu optimiste quant à tes chances d’être à Rio ?
Je suis toujours optimiste ! Je suis là pour ça. Pour la qualification olympique, je ne suis pas un favori puisque je n’étais pas dans la sélection pour le test olympique. Je reviens sans pression, en outsider, comme il y a quatre ans. Ça avait marché à l’époque. 2015 m’a permis de revenir en course pour la qualification. J’ai connu une première expérience olympique à Londres, c’est toujours un plus. Ça permet de savoir où on va. C’est un événement au-dessus tout. Il faut y être pour se rendre compte de ce que c’est. Connaître le fonctionnement de l’organisation, c’est toujours de l’adaptation en moins.
Propos recueillis le 18 janvier 2016.