Sabrina, dans quel état d’esprit as-tu abordé ta saison 2013 après une année 2012 compliquée ?
C’est vrai qu’après Houffalize l’an dernier, c’était fini sur beaucoup de points pour moi. J’ai vraiment eu du mal à me remotiver. Ce qui m’a remis dedans, c’est la Coupe du Monde à La Bresse. Quand j’ai vu ce que mettaient en place les organisateurs pour que ce soit un bel événement, sans compter que le parcours me plaisait. Le Championnat de France aussi m’a bien aidée. J’ai participé au Championnat du Monde, mais j’ai appris ma sélection sur le tard et je ne l’ai pas vraiment préparé. J’ai gardé le physique jusqu’au Roc d’Azur où je termine 4ème. C’est toujours bien pour clôturer la saison. En fin de saison, il y avait pas mal d’incertitudes sur ma saison 2013.
Qu’est-ce qui t’a remotivée ?
J’ai pu compter sur Specialized qui m’a de nouveau suivie avec du matériel renouvelé, sur lequel je me sens bien. Mais aussi Solodet mon sponsor financier qui me suis encore cette année. J’avais une grande motivation pour refaire une saison, me revoilà !
Quelles sont les nouveautés que t’a fournies Specialized ?
J’ai toujours le même modèle, le Fate en 29 pouces, mais avec un carbone qui est plus léger et plus nerveux. C’est toujours un matériel au top, je me régale sur ce 29 pouces vraiment bien adapté aux femmes.
Comment juges-tu ton début de saison ?
Un peu en demi-teinte. Je suis un peu frustrée, j’ai pratiquement une meilleure condition que l’année dernière, surtout à l’entraînement mais ça se concrétise rarement en course pour l’instant, sauf à Locminé. C’est bien tombé sur une course. Le parcours et l’ambiance là-bas étaient super, il y avait tout pour faire une belle course. Mais il faut relativiser aussi. J’avais de bonnes jambes, mais Julie (Bresset) était encore loin de son niveau, elle faisait son retour.
Pourtant au niveau national, tu as été deux fois 2ème en Coupe de France, à Saint-Raphaël et à Locminé…
Oui, je suis plus déçue au niveau international et sur les Coupes du Monde. Les manches sont encore différentes cette année. Le niveau est très homogène. J’ai beaucoup de mal sur mes départs et je reviens bien sur la fin. Techniquement, je me régale et je ne fais pas de faute. Physiquement, j’ai plus de mal. Je manque de puissance dans les bosses.
À quoi est-ce dû selon toi ?
On cherche. À l’entraînement tout est bon. Les voyants sont plus qu’au vert. J’ai de meilleures valeurs que l’an dernier en puissance. Mais en course, je ne le retrouve pas.
N’as-tu pas quelques difficultés à t’adapter aux nouveaux circuits de cross-country ?
Non, ça me plait, même si je suis peut-être moins explosive. Chez les filles, on en parle peut-être un peu moins, les courses se font toujours à l’usure. Mais je préfère les parcours comme ceux de Locminé avec des bosses courtes. À Albstadt par exemple, les bosses étaient encore un peu trop longues pour moi.
Tu as pourtant repris sur de bonnes bases à Saint-Raphaël…
Saint-Raph’, c’est un parcours que j’apprécie beaucoup. C’est toujours bien de bien commencer la saison au niveau national. La Coupe du Monde était tout de même assez loin après Saint-Raphaël et ça ne voulait rien dire. C’est toujours une mise à niveau. Ça permet de voir où on en est dans la préparation. Un podium en Coupe de France, c’est toujours satisfaisant.
À Locminé, nous t’avons retrouvée au stand du Véloroc-Lapierre, cette ambiance de team te manque-t-elle ?
J’ai toujours des liens avec Véloroc. Sur les Coupes de France, c’est avec eux que je me retrouve. Ce sont eux qui me font l’assistance. C’est une vraie famille. Si je viens en Coupe de France, c’est avant tout pour les retrouver. Sur les Coupes du Monde, ils ne se déplacent pas beaucoup. Ils commencent avec les Juniors. Mais j’arrive à me débrouiller seule.
Cela veut-il dire que tu te verrais réintégrer un team ?
Un team de ce type, oui. J’aimerais vraiment bien. D’avoir plein de personnes toujours aux petits soins, c’est vraiment bien. C’est ce qui me manque en étant seule sur ma structure. Je me retrouve un peu seule en Coupe du Monde. J’ai affaire à d’autres teams, et au niveau international, c’est tout de même bien car on s’entraide. Mais, je ne pourrais plus trop quitter Specialized (elle rit).
Cette idée ne t’est donc jamais venue à l’esprit quand tu devais rechercher des sponsors à la fin de l’année dernière ?
Non. Si je continuais, c’était avec Specialized et en étant autonome. Même si le budget n’est pas très épais, j’arrive à me débrouiller comme cela.
As-tu fixé une date pour arrêter ta carrière ?
Non, je ne sais pas, du moment que je me fais plaisir… Sur les Coupes du Monde, je me régale techniquement. Et surtout, elles me font encore progresser. Pour le moment, je prends les courses comme elles viennent, je fais ma saison et on verra la suite.
Quels seront tes objectifs futurs ?
J’aimerais signer un Top 20 voire un Top 15 sur les Coupes du Monde, ce sera peut-être très difficile, mais il faudra cela pour aller aux Championnats du Monde fin août. Et un podium aux Championnats de France, bien sûr.
Propos recueillis à Locminé, le 9 juin 2013.