Agé de 27 ans et ancien champion du Limousin Seniors, Rudy Decas (VC La Souterraine) s’est imposé hier dans des conditions extrêmes sur le marathon du Merrell Oxygen Challenge. Le Creusois avait à cœur de gagner un événement qu’il estime être particulièrement représentatif du cross-country marathon. Il nous raconte son exploit.
Rudy, tu es le premier à te présenter sur la ligne au terme d’un marathon dantesque. Peux-tu nous résumer ta performance ?
On est parti à deux avec Romuald Gillard puis je me suis retrouvé tout seul mais il est revenu sur moi. Nous avons alors roulé un bon moment tous les deux, jusqu’à ce que j’aie un moment de moins bien. Il est alors parti, m’a pris 1’30 », mais dans la montée du Plomb, il a croisé sa chaîne entre la cassette et la roue. Du coup je suis repassé devant et après j’ai géré, difficilement, mais géré. A bloc !
Qu’est-ce qui a fait la différence ?
Le matériel déjà. Le VTT est un sport mécanique et sur cette course ça a compté. Ce n’est pas le tout d’avoir la condition. Si on n’a pas le matériel, ça ne passe pas. Et puis j’avais vraiment envie de gagner cette course donc c’est fait. Je l’avais faite l’année dernière et je l’avais déjà trouvée très dure. En comparaison, j’ai trouvé ensuite le Grand Raid Cristalp moins difficile. Ici c’est dur tout le temps, dans les montées comme dans les descentes. Et les conditions étaient pires.
Tu n’étais venu faire que le marathon du Merrell ?
Oui, seulement le marathon. Vu les conditions, faire le sprint la veille m’aurait vraiment entamé. Beaucoup ont fait le choix de ne pas faire le marathon. Moi, c’est ma discipline de prédilection.
Quelle est l’image forte que tu retiendras de ces 79 kilomètres ?
La neige qu’il y avait en haut du Plomb du Cantal. C’était assez impressionnant. La montée, qui se finissait dans la neige, était vraiment le plus dur. Dans la tête, c’est là en tout cas que ça a été le plus dur. Je pensais que le froid allait être pire mais ça a été. J’ai eu un peu mal dans les talons à cause du froid, et ça remontait dans les mollets. Je n’arrivais plus trop à tourner les jambes. Les descentes ont été un peu délicates mais dans les montées on se réchauffait les mains et les pieds.
Finalement, tu les aimes bien, ces conditions météos pourries ?
Oui parce que dans la tête, la plupart des gens sont démoralisés. Moi je me dis qu’il faut marcher de l’autre côté. Si tout le monde est démoralisé, il ne faut pas que je le sois. Pour gagner avec ces conditions, je crois qu’il fallait un gros mental. Le parcours était un peu plus roulant toutefois que celui de l’année dernière et ça a été une chance. Avec le tracé de l’an dernier, on en aurait vraiment bavé. Mais ça restait très dur. Ca c’est du vrai marathon.
Quel va être la suite de ton programme ?
Je vais couper pendant deux semaines avant de réattaquer sur la deuxième manche de la Coupe Inter-régions. Et je prépare un autre marathon vers chez moi.
Propos recueillis au Lioran le 14 mai 2010.