Raphaël, peux-tu revenir sur ta course à Nove Mesto Na Morave, la deuxième manche de Coupe du Monde Juniors que tu as remportée ?
Je suis parti en première ligne, j’ai pris un bon départ. Je suis resté dans les roues car le start loop était plutôt roulant. Ce sont les Allemands qui ont mené le train. Dans la dernière bosse du start loop, j’ai voulu rentrer sur Lukas Baum qui avait pris quelques mètres d’avance. On a attaqué la descente tous les deux. En bas, j’avais pris une quinzaine de mètres d’avance. Mais j’ai senti que ma roue était desserrée et je me suis arrêté pour réparer. L’Allemand m’a doublé et a pris quelques longueurs d’avance. Pendant deux tours, il était seul devant. Je suis resté derrière avec Gioele Bertolini et Romain Boutet. On roulait tous les deux et je me suis senti bien. Je me suis dit que c’était le moment de rentrer. Je me suis retrouvé avec Baum puis Romain est rentré le tour d’après. L’Allemand a fait une erreur technique dans une descente et j’en ai profité pour accélérer et prendre de l’avance. J’ai fait les deux derniers tours tout seul.
Tu viens de remporter les deux premières manches de Coupe du Monde et de Coupe de France chez les Juniors, qu’est-ce qui a changé pour toi depuis l’an dernier ?
J’ai plus d’expérience au niveau des Coupes du Monde. Je sais comment les aborder, comment les gérer. Ma saison de l’an dernier m’a aussi permis d’avoir du fond, d’augmenter ma charge de travail. C’est un changement par rapport à l’an dernier. J’ai aussi plus de confiance en moi puisque c’est ma deuxième année chez les Juniors.
Tu seras à Locminé la semaine prochaine, as-tu déjà les Championnats d’Europe de Berne dans le viseur ?
Oui, clairement. Je pense aux Championnats d’Europe, c’est le prochain gros objectif de la saison. J’espère y faire bonne figure. J’aurai peut-être un peu plus de pression pour les prochains rendez-vous, mais il ne faut pas que cela me bloque pendant la course.
As-tu changé quelque chose dans ta manière de fonctionner par rapport à l’an dernier ?
J’ai changé d’entraîneur. Au Pôle Espoir du Limousin à Guéret, Nicolas Ollier a été remplacé par David Giraud. Ce ne sont pas tout à fait les mêmes entraînements, la même manière de fonctionner. Je fais un peu moins de course sur route et plus de courses en VTT. Le cross-country me demande de faire de plus longs déplacements. Ce qui fait que je dépense beaucoup d’énergie pour voyager. Cette énergie, je ne l’ai plus pour faire les courses sur route. Mais j’en fais toujours à l’entraînement.
En quelle proportion ?
Je m’entraîne entre quinze et seize heures par semaine. Soit cinq à six sorties hebdomadaires. Le lundi, je cherche à me décontracter sur les rouleaux. Le mardi et le mercredi, je fais de la route. Le jeudi, du travail technique. Le samedi, du VTT, et le dimanche, je suis généralement en course. En ce moment, mes entraînements sont principalement axés sur la PMA (NDLR : Puissance Maximale Aérobie).
Comment gères-tu ces entraînements pendant la semaine en parallèle de tes études ?
Je suis en Terminale ST2S, dans le domaine sanitaire et social. Au Pôle Espoir, nous avons des horaires aménagés. Cela nous permet de terminer un peu plus tôt le soir. Et donc cela nous donne le temps de nous entraîner pendant la semaine.
Roules-tu seul ou accompagné lors de tes sorties ?
Non, je suis rarement seul. Sur route, je m’entraîne avec des gars du Pôle Espoir. Le week-end, je suis avec le club. En VTT, Romain est d’une certaine façon mon compagnon de sortie attitré.
On t’a vu cet hiver à l’aise en cyclo-cross, 4ème du Challenge National Juniors, comment-utilises-tu cette discipline dans ta préparation ?
Je me suis fixé les manches nationales comme objectif. Ça me permet de garder la forme physique pendant l’hiver, de ne pas rester inactif. Et aussi de faire du foncier pour préparer ma saison de VTT. Une fois la saison de cyclo-cross terminée, j’ai aussi beaucoup travaillé la technique en VTT.
Roules-tu sur un 26″ ou un 29″ ?
Je roule sur un 29″ depuis le début de l’année. Je me sens plus à l’aise là-dessus. Ça me permet d’aller un peu plus vite dans les descentes. Je suis sorti de la saison de cyclo-cross et j’ai directement attaqué sur le 29″. Bien sûr, au début, c’est un peu bizarre. C’est un peu plus dur en haut des bosses, on a un peu de mal à relancer. Mais au fur et à mesure, on ne s’en rend plus compte.
Où te vois-tu dans les cinq à dix prochaines années ?
J’espère que j’aurai fini mes études tout en faisant toujours du VTT. Mais le plus important pour moi est de terminer les études pour ensuite travailler dans le médical.
Propos recueillis le 31 mai 2013.