Tu étais présente au Roc, mais tu n’as pas pris le départ de la course élites dames dimanche. Pourquoi ?
J’ai participé au Roc tandem avec une copine, on s’est bien amusées ! Mais j’ai pris la décision de ne pas prendre le départ du Roc dames dimanche, j’ai préféré aller sur la première manche de Coupe de France de cyclo-cross.
Tu as en tête les championnats d’Europe ?
Oui, forcément je pense aux Europe qui auront lieu à Pontchâteau, en France… J’espère y participer. Il me semblait donc obligatoire de participer à cette première manche.
Pas trop déçue de ne pas finir ta saison de VTT sans un Roc élites ?
Forcément je le suis un peu, mais ce n’est pas vraiment un format de course qui me correspond. Je préfère quand c’est moins long, et plus explosif. Sincèrement je pense que cette année je n’aurais pas pris le départ, manche de cyclo-cross ou non. Je voulais me faire plaisir et c’est ce que j’ai fait sur le Roc tandem.
Que penses-tu de ta saison, qui a été marquée par ta participation aux Jeux Olympiques ?
Si on m’avait dit le 1er janvier 2016 que je participerais cette saison aux JO, je n’y aurais pas cru ! Franchement je n’y pensais vraiment pas, il y avait une grosse concurrence entre Pauline Ferrand-Prévot et Julie Bresset. Mais je suis partie sur les coupes du monde sans aucune pression, je voulais juste me faire plaisir. C’était un grand pari, et je suis fière de l’avoir réussi.
Quand as-tu commencé à y croire ?
J’ai commencé à y penser sur les deux dernières manches de Coupes du monde qui étaient décisives pour la sélection. Je m’y attendais un peu avant le départ de la dernière épreuve, mais rien n’était moins sûr, c’est la fédération qui choisissait…
Que retiendras-tu de ces Jeux ?
Tout ! C’est grandiose tout simplement. C’est une super expérience, vraiment ! On a été bien accueillis, et puis tout a été fait pour nous, tout a été construit pour nous, pour que tout se passe bien… Je garderai tout en tête l’ambiance à l’arrivée. Les Brésiliens m’ont autant encouragée que la première, c’était fort de terminer comme ça. L’image que je garde, c’est le fait d’être au départ des Jeux, et puis de franchir la banderole à l’arrivée.
Tu as assisté à d’autres épreuves ? Ta famille a fait le déplacement ?
J’ai juste assisté au cyclisme sur piste le lundi, dès qu’on est arrivés avec l’équipe. Mes parents sont venus dix jours aux Jeux, ils en ont profité pour visiter plein de choses et voir plusieurs épreuves ! Mais ce n’était pas facile de les voir, je logeais au village olympique et on était assez éloignés du cœur de Rio.
As-tu rencontré des sportifs connus ?
Oui, forcément ! Et ça fait bizarre de croiser des gens qu’on ne voit qu’à la télé normalement (rires).
Julie Bresset, Pauline Ferrand-Prévot… Les filles que tu côtoies en équipe de France ont eu un burn-out ces dernières années. Comprends-tu pourquoi ? As-tu peur que ça t’arrive ?
Je peux comprendre, elles subissent une pression médiatique très importante, tout le monde les attend, le public, les sponsors… Tout le monde veut une photo, un autographe… Tu te prépares pendant quatre ans, et il y a cette énorme pression. Moi je fais du vélo sans prise de tête, je le fais pour le plaisir. Je m’amuse à l’entraînement, sur les courses… Je me sens bien.
Combien de temps consacres-tu au vélo ? Tu fais des études à côté ?
Je dois faire entre dix et quinze heures de vélo par semaine, environ ! Après je suis en troisième année de Staps, avec des journées aménagées. Je redouble cette troisième année-là, parce que l’an passé je n’ai pas pu l’avoir. Je pense que je serai soit kinésithérapeute, soit enseignante.
Penses-tu pouvoir concilier encore longtemps VTT et cyclo-cross ?
Il y a du temps entre la dernière manche de coupe du monde en VTT, et le début des cyclo-cross. Il y a un bon mois et demi, ça laisse le temps de faire une pause, de repartir bien. Les cyclo-cross c’est familial, je cours avec ma sœur et puis ça permet de voir des gens qu’on n’a pas l’occasion de voir le reste de l’année. Il faut que ça reste du plaisir.
Qu’est ce ça te fait de courir avec ta sœur ?
C’est très important de l’avoir dans mon équilibre, c’est un peu une force. On s’entraîne de temps en temps ensemble, on est très complices ! J’essaie de lui transmettre des choses, je lui donne des conseils… Elle a beaucoup progressé, je suis fière d’elle. C’est top de vivre ça à deux.
Sous quelles couleurs courras-tu l’année prochaine ?
Après trois années au Team BH-Suntour, je change d’horizon. Je serais dans une nouvelle équipe, mais j’annoncerai son nom plus tard…