A pas encore 18 ans, Pauline Ferrand-Prévot a décidément tout d’une grande. Sa saison 2009 a été en tous points épatante puisque la jeune femme est devenue championne du monde Juniors de VTT cross-country, championne de France sur route et contre-la-montre, championne d’Europe contre-la-montre et médaillée d’argent aux Championnats du Monde en ligne et contre-la-montre dans la catégorie Juniors. Hissée parmi les meilleurs athlètes françaises toutes disciplines confondues, elle a titillé les meilleures nationales dans les sous-bois tout au long de l’hiver, excellant également en cyclo-cross, où elle est montée sur la troisième marche du podium de chacune des manches du Challenge National. Dimanche, elle convoitera tout bonnement le titre de championne de France. Mais son regard se porte déjà vers les Jeux 2012.
Pauline, quel regard portes-tu sur l’année 2009 qui s’est terminée ?
Je n’espérais pas plus de l’année 2009. J’ai fait une super saison. Ca a commencé par les Championnats d’Europe du contre-la-montre, en Belgique, où je ne pensais pas du tout gagner. Je me suis imposée devant celle qui est devenue par la suite championne du monde Juniors du contre-la-montre. Après, les victoires se sont enchaînées. J’ai fait deux fois deuxième aux Championnats du Monde sur route, j’ai remporté le Championnat de France en contre-la-montre et en ligne. En VTT, j’ai gagné les Championnats d’Europe et puis, la cerise sur le gâteau, ça a été le 2 septembre en Australie, où j’ai été sacrée championne du monde Juniors de VTT.
Tu excelles dans toutes les disciplines, y en a-t-il une qui t’attire plus que l’autre ?
Je ne sais pas trop encore ce que je vais faire plus tard et si je vais m’orienter vers une discipline plus qu’une autre. A l’origine, j’étais plus routière. Mais maintenant, me voilà championne du monde de VTT alors ça ne me facilite pas du tout la tâche et je ne sais pas du tout quelle discipline favoriser dans les années futures.
Le choix ne sera pas pris cette année puisque tu continueras sur ces différentes disciplines ?
Oui. Nous avons déjà établi mon calendrier avec mon entraîneur Gérard Brocks. Pour l’instant, ma saison devrait ressembler à celle de l’année dernière, avec exactement les mêmes objectifs. Puisque ça a bien marché comme ça pour moi en 2009, pourquoi changer en 2010 ?
En VTT, tu as choisi de quitter Scott, pour quelle raison ?
Pour progresser, j’avais besoin de moyens financiers. Et même si j’étais très bien chez eux, le groupe n’était pas en mesure de me fournir plus que ce qu’il pouvait déjà faire.
Vivre du cyclisme, chez les filles, s’avère particulièrement difficile. Comment envisages-tu cette éventualité ?
En effet, je ne pense pas du tout que ce soit facile. C’est pourquoi je continue mes études. Je suis actuellement en Terminale S et j’espère pousser mes études dans les années futures, même si je marche bien en vélo. Je pense avoir quelque chose à côté pour pouvoir vivre. Je ne pense pas qu’on puisse vivre du vélo en France.
Vers quelles études t’orienteras-tu après le bac ?
Je suis actuellement en filière scientifique. J’aimerais bien faire Médecine dans quelques années, donc pourquoi pas, dans quelques années, faire une prépa pour pouvoir continuer le vélo puis entrer en fac de Médecine.
Comment envisages-tu ta carrière dans un avenir proche ?
Pour moi, l’objectif ce sont les Jeux Olympiques de Londres en 2012. Avec Gérard Brocks, nous avons établi un programme basé sur cet objectif. Il faut que je marche toute la saison mais sans me cramer pour les années futures. Je pense que je fais bien les choses et j’espère être là plus tard.
Cet hiver en cyclo-cross, tu rivalises avec les meilleures à l’échelon national…
J’ai été assez régulière toute la saison. Je suis montée sur la troisième marche du podium de chacune des manches du Challenge National. C’était l’objectif. Maintenant, c’est vrai que je n’ai pas dit mon dernier mot et j’espère faire encore mieux aux Championnats de France de Liévin dimanche prochain. A chaque fois, je paie cash de petites erreurs. J’espère qu’à Liévin je serai complètement prête, que je ne ferai pas plus d’erreurs et que j’arriverai à suivre jusqu’au bout Christel Ferrier-Bruneau et Caroline Mani, qui sont tout de même très fortes.
Propos recueillis à Quelneuc le 13 décembre 2009.